"Nous avons l’ambition d’arriver dans le top 3 européen", Terry Tang (Clivet France)

Par   Corentin PATRIGEON

Actualités
Publié le 24 septembre 2025
© Clivet France
Terry Tang, directeur général de Clivet France.
STRATÉGIE. XPair s'est entretenu avec le directeur général de Clivet France, Terry Tang, pour prendre le pouls de cet industriel dont les ambitions européennes sont fortes. Au-delà de ses propres développements, la marque de MBT Climate compte bien prendre sa part dans les synergies qui se dessinent à l'échelle du groupe.

XPair : Comment se porte votre activité en cette rentrée 2025 ?

Terry Tang : L’année 2025 a été une suite logique de 2024, avec une activité pompe à chaleur en berne. Notre gamme de produits étant assez large et notre rythme de croisière ayant été atteint, nous avons pu rebondir sur le secteur tertiaire. Mais les chiffres du logement ne s’améliorent pas et les tempêtes successives sur la rénovation énergétique, qu'il s'agisse de MaPrimeRénov', des Certificats d'économie d'énergie ou d'autres financements pluriannuels, créent un climat attentiste.

Or, il faut apporter des sources de crédit et des services aux particuliers pour qu’ils soient en mesure de financer et d'optimiser leurs systèmes. Comme d'autres industriels, nous avons beaucoup misé sur la pompe à chaleur après la présentation du Plan Pac, qui nous a clairement donné envie d’investir. Mais nous sommes aujourd'hui confrontés à un grand nombre de turbulences, incompatibles avec la visibilité à plusieurs années dont ont besoin les industriels pour réaliser leurs investissements.

"L’électrification est un sujet suffisamment stratégique pour qu'elle ne soit pas soumise à des dispositifs instables."

Qu'attendez-vous du prochain gouvernement et du prochain projet de loi de Finances ?

T. T. : L’électrification, qui est nécessaire, est en marche et les législations vont dans ce sens. La période est difficile mais il faut davantage structurer la demande pour que tous les acteurs qui se sont positionnés sur le marché européen y trouvent leur compte. Il y a une bascule du financement de la rénovation énergétique de MPR vers les CEE, donc des financements publics vers les financements privés, à l'image de la fiche CEE BAR-TH-171 qui supportera le monogeste que MPR supportait auparavant. Cela devrait nous permettre de gagner en fluidité.

Plus largement, nous avons besoin de clarté, de visibilité, de savoir où l'on va et de savoir ce que l'on peut communiquer aux professionnels comme aux particuliers. Actuellement, l'incapacité à se projeter et les nombreux allers-retours finissent par perdre les professionnels, tandis que les particuliers n'entendent rien de clair, seulement du bruit. L’électrification est un sujet suffisamment stratégique pour qu'elle ne soit pas soumise à des dispositifs instables.

La vague R290 déferle chez tous les fabricants. Où en est Clivet dans sa stratégie de transition des fluides frigorigènes ?

T. T. : Nous avons aussi développé le R290 dans toutes nos gammes de produits afin de respecter la réglementation F-Gas, et nous pensons qu’il va y avoir une carte à jouer en rénovation et en collectif, deux segments qui n’ont pas aujourd’hui de solutions adaptées. Grâce au R290, des Pac peuvent monter jusqu’à 40-45 kilowatts et ainsi s'inscrire dans des chantiers en rénovation.

Nous savons faire de la climatisation, du petit split et de la Pac jusqu’à 80 kW pour équiper des logements collectifs. En DRV (Débit de réfrigérant variable), nous proposons du R32 mais la réglementation nous laisse encore quelques années pour effectuer la transition sur ce segment. Nous sommes également un acteur de la Pac solaire – certains de nos produits peuvent se combiner avec des systèmes de stockage d’électricité – et de la Pac géothermique – en tertiaire comme en résidentiel.

"L'offre de Clivet, qui est un producteur de chaud et de froid, va désormais être complétée par une offre de terminaux."

Il y a quelques jours, vous avez inauguré un magasin éphémère dans le centre de Paris. Quel était le but de cette opération ?

T. T. : Bien que Clivet soit une entreprise italienne, nous avons souhaité communiquer autrement sur le marché français. Comme nous étions à quelques jours de la Fashion Week et étant donné que Paris est la capitale de la mode, il nous a semblé pertinent d'organiser cet évènement au moment où tous les yeux allaient être rivés sur la capitale.

Stefano Bello, président-directeur général de MBT Climate (à gauche), et Terry Tang, DG de Clivet France, lors de l'inauguration du magasin éphémère Clivet dans le centre de Paris. © Clivet

La ligne de vêtements "All Seasons Collection" a été développée en collaboration avec la marque italienne Zerobarracento, et nous avons donc décidé de lier notre image à la sienne pour faire passer le message qu’on peut se réchauffer toute l’année avec ses créations et les nôtres. Le magasin, qui est resté ouvert deux jours, a ainsi présenté des vêtements All Seasons et des appareils Clivet. Cette communication grand public, destinée au client final, était complémentaire de notre communication B to B habituelle et de nos partenariats locaux et sportifs.

Quelles seront vos prochaines opérations ?

T. T. : Nous allons inaugurer une nouvelle usine dans le nord de l’Italie courant novembre. Plus largement, Clivet s'intègre à un pavillon de marques placée sous l'enseigne MBT Climate, dont nous voulons faire un nouveau conglomérat, fort de 4.000 salariés et d'1,2 milliard d'euros de chiffre d'affaires, et avec l’ambition d’arriver dans le top 3 européen. Il faut donc s’attendre à des synergies entre les marques du groupe. L'offre de Clivet, qui est un producteur de chaud et de froid, va désormais être complétée par une offre de terminaux.


Actualités

Sélection produits