La consommation d'énergie du secteur tertiaire passée au crible d'un baromètre inédit

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 19 décembre 2025
© iStock/alice-photo
Illustration d'un immeuble de bureaux.
EN CHIFFRES. Pour la première fois, Mitsubishi Electric a consacré une étude à la consommation énergétique de 35.000 m² de bâtiments tertiaires répartis dans toute la France et équipés de 1.600 systèmes de pompes à chaleur réversibles.

Que consomme réellement le secteur tertiaire ? Mitsubishi Electric a souhaité répondre à cette question en consacrant pour la première fois une étude à la consommation énergétique de quelque 34.800 m² de bâtiments tertiaires, répartis dans toute la France et équipés de 1.600 systèmes de pompes à chaleur réversibles.

Trois marchés constituent le parc étudié : les agences bancaires (59 % du panel, soit 8.671 m²), les bureaux (31 %, soit 21.633 m²) et les hôtels (10 %, soit 4.484 m²), chaque site analysé disposant en moyenne de 41 équipements de CVC. Leurs données ont été collectées entre juin 2024 et juin 2025 par le biais de leur système connecté de gestion énergétique. Voici les principaux enseignements à retenir de ce premier baromètre.

Un ratio moyen CVC par surface de 27,7 kWh par m² sur l'année étudiée

L'échantillon de bâtiments épluché par Mitsubishi Electric affiche une consommation totale CVC de 1.341 MWh, dont 889,6 MWh pour le chauffage (66,3 % du total) et 451,4 MWh pour la climatisation (33,7 %). Son ratio moyen CVC par surface s'élève à 27,7 kWh par m² sur l'année étudiée.

Comme le rappelle le fabricant, l'Observatoire de la performance énergétique de la rénovation et des actions du tertiaire (Operat) de l'Ademe (Agence de la transition écologique) indique en comparaison "un objectif cible CVC de 56 kWh/m² pour horizon 2030, soit une consommation deux fois plus élevée".

Il explique cette différence par le fait que le panel étudié dans son baromètre "est constitué de bâtiments plus performants (car plus récents ou rénovés), qui utilisent également des outils connectés pour mieux gérer leur consommation et accroître leur efficience énergétique".

La climatisation représente 62 % de la consommation d'énergie des hôtels

Sans surprise, des différences de consommation ont été observées entre les trois segments de bâtiments analysés. Ainsi, les hôtels ont tendance à consommer trois fois plus sur le poste CVC que les bureaux, avec une moyenne respective de 90 kWh/m² contre 29,4 kWh/m². Les équipes de Mitsubishi Electric le justifient par "l'usage de ces espaces, occupés de jour comme de nuit, contrairement aux banques et aux bureaux", et par "des hôtes dont les attentes sont très élevées en termes de confort thermique".

Les spécificités climatiques locales jouent également un rôle. Les établissements hôteliers du panel sont majoritairement implantés dans le Sud-Est de la France et donc bien plus dépendants de la climatisation, qui représente tout de même 62 % de leur consommation d'énergie, bien loin devant le chauffage (38 %). Le constat s'inverse cependant dans les bureaux (77 % pour le chauffage contre 23 % pour la climatisation) et dans les agences bancaires (82 % pour la chaleur contre 18 % pour le rafraîchissement).

70 % des bureaux sont équipés d'outils connectés d'aide à l'optimisation énergétique

Le baromètre Mitsubishi Electric s'est aussi intéressé au taux d'équipement en outils connectés d'aide à l'optimisation énergétique. Celui-ci s'avère près de trois fois plus élevé dans les bureaux, où il atteint 70 %, que dans la moyenne du parc tertiaire (des bâtiments dépassant les 1.000 m²), où un quart des sites en sont pourvus.

Aux yeux du constructeur, ces chiffres démontrent "l'écart de consommation constaté entre les bureaux et les hôtels, ces outils étant un moyen efficace de maîtriser ses dépenses énergétiques et d'atteindre les objectifs fixés par le décret tertiaire". Pour rappel, ce dernier impose aux bâtiments de plus de 1.000 m² de réduire leur consommation d'énergie de 60 % d'ici à 2050.

Une consigne double permet un gain énergétique de 24 % sur une consigne simple

Toujours d'après l'étude menée par Mitsubishi Electric, la mise en place d'une programmation horaire (avec des consignes différentes entre le jour et la nuit, la semaine et le week-end...) aurait permis de diminuer la consommation énergétique du parc analysé de 37 %. Le DRV (débit de réfrigérant variable) hybride à récupération d'énergie intégrant une double consigne décrocherait par ailleurs la palme de la solution connectée de gestion énergétique la plus performante.

"Cette dernière déclenche et arrête automatiquement le chauffage et la climatisation lorsqu'une certaine température est atteinte", précise le baromètre, qui avance un gain énergétique de 24 % comparé aux autres technologies disposant d'une consigne unique, qui déclenche donc soit la production de chaleur, soit celle de froid. Le ratio en kWh/m² s'établirait ainsi à 65,1 pour une consigne simple, contre 48,9 pour une double.

Quoi qu'il en soit, l'industriel nippon se félicite des résultats de cette étude "approfondie sur un large panel d'immeubles tertiaires". Pour le directeur France de la prescription nationale, Antoine Sanchez, "elle va nous permettre de suivre les répercussions du changement climatique en termes de consommation énergétique".


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