Les chauffagistes demandent "un engagement clair et concret" sur les biocombustibles

Il ne faut pas oublier les biocombustibles. Voilà le message relayé cet été par la Fédération des entreprises de distribution de carburants, combustibles et services de chauffage (FF3C), qui déplore que les trajectoires définies par l'État dans sa politique énergétique ne prennent pas en compte l'essor de leurs versions "biologiques", et ce malgré les enjeux de sécurité d'approvisionnement, de souveraineté énergétique et de décarbonation.
Un soutien public serait donc le bienvenu. "Les acteurs de cette filière peinent à envisager des perspectives de développement par manque de cadres réglementaires clairs et de reconnaissance institutionnelle", souligne la FF3C dans un communiqué. La mise en place d'une fiscalité spécifique, favorable à la pénétration des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique français, faciliterait ainsi la mise sur le marché de produits biosourcés, aujourd'hui "[relégués] au second plan au profit du tout électrique, seule énergie vertueuse et crédible" aux yeux des pouvoirs publics.
Un biocombustible "majoritairement renouvelable" espéré pour 2027
Le déploiement de solutions plus respectueuses de l'environnement a pourtant débuté fin 2022, avec l'introduction du F30, biocombustible contenant jusqu'à 30 % d'ester méthylique de colza. La prochaine étape est théoriquement fixée à 2027, année qui devrait voir arriver sur le marché le F55, "majoritairement renouvelable". À plus long terme, la filière espère même proposer une version 100 % ENR de son biocarburant. En cumulant l'approvisionnement des secteurs agricole, forestier, du BTP et des transports, le marché est estimé à 12 millions de mètres cubes par an.
S'y ajoute l'avitaillement de plus de 5 millions d'utilisateurs de combustibles bois-énergie et liquides pour leur chauffage. Alors que la PPE3 a été publiée mais reste suspendue au verdict du Parlement sur la proposition de loi Gremillet - et au vote de confiance du gouvernement de François Bayrou -, la FF3C recommande de diversifier le mix énergétique afin de pouvoir "répondre aux spécificités de chaque territoire" et demande à l'État "un engagement clair et concret" sur les biocombustibles, sans quoi "la France risque de rester spectatrice alors que d'autres pays accélèrent".