Comment les pouvoirs publics veulent faciliter la création de réseaux de chaleur
Il va falloir mettre le paquet sur les réseaux de chaleur. Leur développement fait en effet partie des objectifs de la troisième version de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), qui vise le triplement de la chaleur livrée par ces infrastructures d'ici 2035 en comparaison à leur niveau de 2022, et le relèvement de leur taux d'énergie renouvelable et de récupération à 80%.
Pour aider les collectivités à lancer de nouveaux projets, France Chaleur Urbaine a donc lancé fin 2024 un nouvel outil destiné aux élus locaux. Pour rappel, ce service est rattaché au ministère de la Transition écologique et est financé par l'Ademe (Agence de la transition écologique), la Direction générale de l'énergie et du climat ainsi que la Direction interministérielle du numérique.
Après avoir identifié 2.600 communes susceptibles d'accueillir de nouveaux réseaux de chaleur, et 4.500 autres au potentiel "non négligeable", il souhaite maintenant sensibiliser maires et agents à la création de nouveaux équipements sur leur territoire et les accompagner dans ces démarches.
Un réseau exclusivement ouvert aux collectivités
La solution, accessible ici, se veut simple d'utilisation. "Il suffit de renseigner le nom d'une commune pour visualiser les zones d'opportunité pour la création de réseaux de chaleur et identifier les principaux bâtiments susceptibles d'être raccordés (informations basées sur les modélisations réalisées par le Cerema - Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement -, projet EnRezo). Les élus peuvent également demander à être recontactés pour obtenir plus d'informations ou bénéficier d'un accompagnement personnalisé", explique France Chaleur Urbaine.
En parallèle, un réseau exclusivement ouvert aux collectivités et baptisé "Les initiateurs de réseaux de chaleur et de froid" a été créé par un consortium d'acteurs, piloté par l'association Amorce et rassemblant France Chaleur Urbaine, l'Ademe, l'AFPG (Association française des professionnels de la géothermie), le Cerema, le Cibe (Comité interprofessionnel du bois-énergie) et le syndicat Enerplan.
En mettant à disposition des communes des outils et ressources documentaires, et en organisant le partage de retours d'expérience ou encore des webinaires d'information, il ambitionne de donner aux acteurs locaux "toutes les clés en main pour monter sereinement un projet de réseau de chaleur sur son territoire".
66% d'ENR&R dans les réseaux de chaleur
France Chaleur Urbaine propose aussi des services complémentaires gratuits, tels que des jeux de données et des outils pour faire connaître et planifier le développement des réseaux, ou pour accompagner les élus locaux dans la réalisation de campagnes de communication.
La multiplication des raccordements aux réseaux de chaleur constitue un des leviers pour faire passer la transition énergétique des bâtiments à la vitesse supérieure, dans la mesure où ils exploitent des ENR&R locales comme la géothermie, la biomasse ou la chaleur issue de l'incinération des déchets. Actuellement, le taux d'ENR&R des réseaux de chaleur est de 66,5% en moyenne, ce qui représente un poids carbone deux à trois fois inférieur à celui des combustibles fossiles.
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