"La compétitivité des ENR s'est encore accrue en 2024", selon André Joffre (Qualit'ENR)

Au fil du temps, les énergies renouvelables continuent à se faire une place dans le logement des Français. Pour la 14ᵉ édition de leur baromètre "Les Français et les ENR face aux enjeux de la rénovation énergétique", l'organisme de qualification Qualit'ENR et l'institut de sondage OpinionWay constatent une certaine confiance de nos compatriotes sur le coût de l'énergie, le financement des travaux ou encore leur rapport aux professionnels.

"La photographie d'ensemble de la rénovation énergétique n'est pas si mauvaise et 2025 est assurément une année charnière, avec comme premier enjeu de défendre les professionnels et les installateurs qualifiés sur les secteurs de l'eau chaude, du chauffage et de l'électricité, à travers un engagement constant de l'État pour les ENR et des objectifs de transition énergétique ; d'aider la filière à monter en gamme avec un RGE qualitatif et pérennisé", analyse le président de Qualit'ENR, André Joffre.

Voici les principaux chiffres à retenir du baromètre 2025 sur les Français et les ENR.

59% des Français sont confiants dans leur capacité à honorer leurs factures d'énergie

Soit une hausse de 12 points en comparaison à l'édition 2024. Les factures d'énergie englobent ici le chauffage, l'eau chaude et l'électricité. Par ailleurs, 22% des ménages interrogés ne prévoient pas d'augmentation, voire anticipent une baisse de leurs factures - ils étaient seulement 6% l'année dernière. Globalement, les Français continuent à affecter 20% de leur budget au règlement de leurs factures d'énergie, pour un montant annuel moyen de 1.503 €.

Cependant, "deux France semblent se faire face". D'un côté, 22% de nos compatriotes disent éprouver des difficultés à payer, sachant que 21% sont des bénéficiaires du chèque énergie et que 14% envisagent même de souscrire un crédit pour honorer leurs factures.  De l'autre, 21% affirment consacrer moins de 5% de leur budget à leurs factures d'énergie.

"La perception de la crise énergétique semble derrière nous", commente André Joffre pour XPair. "Il faut dire aussi qu'il n'y a plus de messages des pouvoirs publics promouvant la sobriété énergétique car la France a aujourd'hui de l'électricité à revendre."

63% préfèrent faire preuve de sobriété énergétique plutôt que de rogner sur d'autres dépenses

Ils sont plus précisément 57% à appliquer les fameux écogestes. En 2024, 81% des sondés se tenaient prêts à réduire d'autres dépenses pour faire face à celles de l'énergie, dont 17% leurs courses alimentaires et 9% leurs prestations de santé.

Cette année, 31% ont décidé de réaliser des travaux de rénovation énergétique dans leur domicile. Dans 64% des cas, cette décision a pour but de réduire leur consommation d'énergie et ainsi diminuer le montant de leurs factures - un chiffre en baisse de 5 points par rapport à 2024.

Sur ce point, plus de la moitié des Français (55%) n'attendent rien des dispositifs d'aide pour franchir le pas, en hausse de 7 points sur un an. Une certaine méconnaissance continue à imprégner les esprits dans la mesure où 29% ne pensent de toute façon pas y avoir droit, un indicateur qui a bondi de 11 points depuis 2024.

Pour 51% des personnes interrogées, l'impossibilité de toucher une aide se traduira par leur renoncement à réaliser les travaux (-2 points). Un peu plus d'un quart (26%, -5 points) s'attendent néanmoins à des aides pour prendre en charge environ 54% du montant de leurs travaux (-4).

63% des particuliers ont confiance dans les installateurs

Ce qui représente une progression de 8 points en un an. Cette assurance s'observe surtout dans le cas de professionnels labellisés ou qualifiés (81%, +2), ou reconnus par l'État à travers la mention RGE (-1). Dans une précédente interview à XPair, André Joffre avait d'ailleurs indiqué que le développement du PV connaît une bonne dynamique du fait d'une expérience client positive.

1 Français sur 2 est équipé d'une ENR à son domicile, un record

Ces solutions renouvelables sont utilisées pour la production de chauffage, d'eau chaude ou d'électricité. Parmi celles citées aux équipes d'OpinionWay, on retrouve la pompe à chaleur pour le chauffage et l'eau chaude (15%, +2), le poêle à bois pour le chauffage (14%, +2) et les panneaux PV pour la production d'électricité (11%, stable).

Si le développement de ces solutions ENR est a fortiori plébiscité par 98% des sondés, leurs considérations sur ces équipements demeurent très diverses. Quatre-vingt-cinq pour cent les jugent respectueuses de l'environnement et estiment qu'elles permettent de se sentir bien chez soi, mais dans le même temps ils sont 89% à les trouver toujours chères.

"Nous avons des produits de plus en plus simples à poser, efficaces et durables."

"La notoriété des entreprises progresse et la quasi-totalité des Français plébiscitent les ENR", décrypte André Joffre. C'est dans le passage à l'acte que les choses se compliquent, à cause de l'effet cumulatif des solutions renouvelables. "Une ENR, ça dure longtemps, c'est un investissement qui va être rentabilisé pendant 30 ans et rapporter de l'argent chaque année. Il est donc normal que le prix apparent soit élevé, ce qui peut avoir un effet dissuasif pour le particulier. La compétitivité des ENR s'est cependant encore accrue cette année, et nous avons des produits de plus en plus simples à poser, efficaces et durables."

D'où le rôle joué par les qualifications. André Joffre estime "essentiel de faire en sorte que le client, le consommateur bénéfice de travaux de qualité et d'installations pérennes de qualité", notamment en garantissant que son parcours soit "mieux fléché vers le professionnel mais aussi vers les financements pour éviter les fraudes et les arnaques". L'organisme a pour cela publié récemment deux guides destinés à lutter contre l'écodélinquance. Les particuliers "doivent être satisfaits absolument puisqu'ils représentent une part significative de la consommation d'énergie en France, pas moins de 40%", conclut le président de Qualit'ENR.