Le Premier ministre François Bayrou promeut la géothermie dans sa déclaration de politique générale

Un soutien inattendu. Lors de sa déclaration de politique générale prononcée devant l'Assemblée nationale ce 14 janvier 2025, le Premier ministre François Bayrou a déroulé sa feuille de route pour le pays, dans un climat politique et économique oscillant toujours entre l'instabilité et la morosité.

En matière d'énergie, le nouveau locataire de Matignon a notamment promu la géothermie. Selon lui, "planifier la transition en finalisant notre stratégie bas-carbone" est "une priorité, une ardente obligation qui doit être poursuivie et amplifiée". Il appelle particulièrement de ses voeux "des technologies nouvelles" permettant de "produire, mais de façon décarbonée".

"La géothermie, réservoir inépuisable de calories gratuites sous nos pieds"

Plus largement, le nouveau chef de l'exécutif veut faire de "l'énergie décarbonée accessible à tous" la politique énergétique de son gouvernement. "Pour y parvenir, le nucléaire est un axe essentiel et la géothermie, réservoir inépuisable de calories gratuites sous nos pieds, l'est aussi", a-t-il précisé.

Une prise de position dont se sont évidemment félicités les professionnels du secteur. "Ces mots ne peuvent qu'encourager tous les acteurs et actrices de la filière géothermie à poursuivre leur action au quotidien pour le développement de cette solution décarbonée, capable de produire du chaud et du froid dans nos bâtiments", a réagi l'AFPG (Association française des professionnels de la géothermie) dans un message publié sur le réseau LinkedIn.

Encore de nombreux freins

La géothermie a assurément le vent en poupe depuis quelques années. Début 2023, le gouvernement d'alors avait annoncé une quinzaine de mesures visant à faciliter le déploiement de la géothermie, notamment en aidant les ménages à s'équiper de pompes à chaleur. À l'automne 2024, l'AFPG s'était penchée dans une étude sur le rôle que pourraient jouer les installations géothermiques dans la production de froid renouvelable pour la ville de Paris, cette solution ayant le mérite de ne pas faire tourner à plein les climatiseurs, qui contribuent eux-mêmes au réchauffement climatique.

Dans l'optique de favoriser le couplage et le déploiement de solutions complémentaires, l'AFPG et Enerplan (le syndicat des professionnels du solaire) avaient dans le même temps signé une feuille de route commune. Les deux filières voulaient ainsi se positionner en amont d'un plan de développement du solaire thermique théoriquement prévu pour 2025. L'AIE (Agence internationale de l'énergie) a aussi mis sa pierre à l'édifice en estimant, dans un rapport dédié, que cette source d'énergie souterraine pourrait contribuer à répondre à la hausse de la demande mondiale en électricité.

La filière se heurte cependant encore à de nombreux freins. Énergie renouvelable maîtrisée de longue date, la géothermie stagne pourtant dans les tréfonds du bouquet énergétique français à cause du coût initial de ses installations, même si les professionnels préfèrent insister sur leur rentabilité à long terme. Ils parient donc sur de nouvelles techniques et des offres spécifiques pour tenter une percée.