IA : entre risques et opportunités, comment les ingénieurs s'emparent de la technologie

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 11 juillet 2025
© iStock/ookawa
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EN CHIFFRES. La Fédération Cinov vient de publier une étude exclusive menée par l'Observatoire prospectif des métiers du conseil, de l'ingénierie et du numérique sur les usages et les conséquences de l'intelligence artificielle au sein des bureaux d'études. Résultats en chiffres.

Les bureaux d'études se sont-ils saisis des opportunités de l'intelligence artificielle ? Visiblement oui, si l'on en croit l'étude exclusive conduite par l'Opieec (Observatoire prospectif des métiers du conseil, de l'ingénierie et du numérique) sur les besoins, les usages et les conséquences de l'IA dans cette branche d'activité. Fraîchement publiée par la Fédération Cinov, l'enquête montrerait même des ingénieurs "à l'avant-garde de cette révolution technologique". Résultats en chiffres.

39% des BE "développent des IA sur-mesure, intervenant sur l’ensemble du cycle de vie des projets"

D'après l'étude, "l’adoption de l’IA ne se limite pas à l’intégration de nouvelles technologies, mais redéfinit également les processus métiers et les modèles économiques". On apprend ainsi que 39% des entreprises de la filière "développent des IA sur-mesure, intervenant sur l’ensemble du cycle de vie des projets, de la définition du besoin à l’intégration, en passant par le développement, les tests et la formation des utilisateurs".

Dans le détail, les professionnels auraient recours à l’IA pour "optimiser la production industrielle, personnaliser des actions marketing, analyser des données météo ou financières, ou encore améliorer leurs fonctions RH". Autant d'activités qui représentent déjà 16% du chiffre d’affaires de la branche, et dont la part pourrait grimper jusqu'à 30% d’ici à 2028.

Les besoins en compétences autour de l'IA pourraient créer 45.000 emplois...

L’Opieec souligne cependant "les impacts significatifs de l’IA sur l’emploi et les compétences" du secteur. Les trois quarts des répondants (77%) identifient l’intelligence artificielle "comme l’un des premiers facteurs d’impact sur leur activité". Un phénomène qui renforce la demande en compétences spécialisées, particulièrement en "data science, ingénierie IA, développement logiciel, gestion de projet ou gouvernance des données".

Ces besoins de main-d'œuvre pourraient créer jusqu'à 45.000 emplois dans la branche au cours des trois prochaines années "grâce à l’IA, avec des profils capables de combiner expertise technique, compréhension métier et capacité à piloter l’incertitude", souligne l'étude.

... mais 7% des sondés ont déjà réduit leurs effectifs

Le rapport entre emploi et IA demeure néanmoins contrasté. En effet, 28% des sondés disent avoir créé des postes dédiés à l'intelligence artificielle, et 21% affirment également avoir augmenté leurs effectifs sur certains métiers. Dans le même temps, ils sont 7% à avoir réduit leurs équipes sur certaines activités, tandis qu'ils les augmentaient sur d'autres.

"Ces usages permettent de recentrer les salariés sur des missions à plus forte valeur ajoutée, en s’appuyant sur des outils efficaces, adaptés et souverains", peut-on lire dans l'enquête de l'Opieec. Ce qui amène la Fédération Cinov à faire preuve de vigilance. La légitimité de l'IA "dépendra autant de l’efficacité et de la qualité des résultats qu’elle produit, en toutes circonstances, que de sa capacité à limiter son empreinte environnementale", prévient-elle. Avant de conclure sur le fait que son utilisation "ne pourra s’inscrire dans la durée en s’exonérant de son réel bénéfice écologique".


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