De plus en plus connue des Français, la pompe à chaleur est encore loin de tous les convaincre

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 20 novembre 2025
© iStock/welcomia
Illustration d'un technicien intervenant sur l'unité extérieure d'une pompe à chaleur.
EN CHIFFRES. Selon une étude, la plupart de nos compatriotes sont satisfaits de leur système de chauffage, et c'est particulièrement vrai pour les utilisateurs de pompes à chaleur. Mais ceux qui ne sont pas équipés d'une Pac ne sont pas si nombreux à vouloir franchir le pas.

Un plébiscite, du moins en apparence, pour la pompe à chaleur : c'est le principal enseignement d'une étude Ipsos BVA pour le fabricant Thermor réalisée en septembre dernier auprès d'un millier de Français. Le sondage s'est intéressée aux systèmes de chauffage les plus répandus chez nos compatriotes et démontre la prédominance de la Pac dans le bouquet des solutions énergétiques.

Alors que les difficultés continuent à plomber le marché, et que le nouveau Plan Pac devrait en théorie être dévoilé en cette fin d'année, voici les chiffres clés à retenir de cette enquête.

1 Français sur 7 se chauffe avec une pompe à chaleur

D'après le sondage, 45 % des sondés déclarent utiliser l'électricité pour chauffer leur logement, avec dans le détail 31 % via des émetteurs et 14 % via une pompe à chaleur, qui occupe donc la troisième position du classement. Son utilisation s'observe cependant davantage en milieu rural (20 %) et chez les foyers gagnant plus de 3.000 € mensuels (18 %).

Le gaz n'est pas très loin derrière (37 % des répondants) mais le bois se fait nettement distancer (13 %), les poêles à bois représentant 9 % des systèmes utilisés – un chiffre qui grimpe à 18 % dans les zones rurales –, et les cheminées 4 %. Le fioul pèse seulement 5 % du panel.

Un quart des sondés remet en cause les radiateurs électriques

Dans leur écrasante majorité (83 %), nos compatriotes se disent satisfaits de leur mode de chauffage. Les utilisateurs de poêles à bois et de pompes à chaleur sont les plus élogieux, avec respectivement 96 % et 93 %.

À l'inverse, un peu moins d'une personne interrogée sur cinq (17 %) remet en question son système de chauffage, à commencer par ceux ayant recours à des radiateurs électriques (26 %), les personnes touchant moins de 1.500 € mensuels (25 %) et les catégories socioprofessionnelles les moins aisées (22 %).

69 % des usagers mécontents de leur chauffage pointent son coût

Tous systèmes confondus, les deux premiers motifs de satisfaction à l'égard du mode de chauffage sont la praticité du système (55 % des sondés) et le bon niveau de confort thermique qu'il offre (43 %). Le coût de l'installation n'arrive qu'en troisième position (22 %), sa consommation d'énergie encore après (16 %) et son impact environnemental est quasiment ignoré (14 %).

Les choses sont toutefois différentes pour les usagers d'une pompe à chaleur : 30 % prennent en compte le critère de sa facture d'énergie et 27 % accordent de l'importance à son bilan carbone.

Parmi les répondants qui se disent insatisfaits de leur mode de chauffage, le coût est en revanche cité par 69 % d'entre eux, très loin devant la consommation d'énergie (35 %), l'ancienneté du système (15 %), son impact environnemental (14 %) et son manque de fonctionnalité (13 %).

6 Français sur 10 ne veulent pas s'équiper d'une pompe à chaleur

Toujours d'après le sondage Ipsos, la Pac pourrait encore faire des émules. Quatre Français sur dix envisagent ainsi d'opter pour cette solution, qu'il s'agisse d'un équipement air-air ou air-eau. L'institut note cependant la sur-représentation des cadres (55 %) et des moins de 35 ans (54 %) dans cette affirmation.

Malgré cela, 59 % des répondants ne veulent pas franchir le pas, particulièrement chez les 65 ans et plus (72 %) et les ménages se chauffant avec des radiateurs électriques (56 %). Un constat d'autant plus paradoxal que nos compatriotes semblent pourtant avoir retenu les supposés atouts de la Pac : 68 % mettent en avant son efficacité thermique, 62 % son empreinte carbone et 56 % son rapport qualité-prix.

L'Ademe (Agence de la transition écologique) a sans doute contribué à faire passer le message, encore récemment en publiant une étude – contestée par plusieurs acteurs du bâtiment – qui assure que la décarbonation du parc passera par un déploiement massif des Pac.


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