Face à des ventes toujours en berne, Uniclima espère le maintien du budget de MaPrimeRénov' en 2026

Le génie climatique ne voit pas encore le bout du tunnel. Après des exercices 2023 et 2024 déjà marqués par une forte baisse des ventes des équipements, et alors qu'aucune amélioration notable n'est à mettre au crédit de 2025, la filière demande aux pouvoirs publics "un cap clair et de la stabilité pour relancer la dynamique de rénovation énergétique en France".

Aux côtés de l'AFCE (Alliance Froid Climatisation Environnement), de l'Afpac (Association française pour les pompes à chaleur), de l'AFV (Association française de la ventilation), d'Énergies & Avenir (qui réunit les acteurs du chauffage à eau chaude), d'Enerplan (syndicat des professionnels du solaire) et du SFCB (Syndicat français des chaudiéristes biomasse), Uniclima estime que les rénovations d'ampleur et par gestes constituent "deux leviers d'action très complémentaires" et qu'une troisième voie est même possible à travers "un parcours de rénovation performante par étapes successives".

Mixer rénovation performante et rénovation par étapes

Ce dernier pourrait se baser sur un audit énergétique, un passeport de rénovation propre à chaque logement et un versement progressif d'aides bonifiées à partir d'un certain nombre d'étapes réalisées dans un délai imparti. "Les solutions techniques existent et peuvent agir immédiatement pour améliorer confort, qualité d'air intérieur et efficacité énergétique, et réduire l'empreinte carbone", clame Stanislas Lacroix, son président.

Celui-ci plaide également pour le "maintien du budget de MaPrimeRénov' en 2026", jugé "essentiel pour soutenir cette dynamique et assurer la continuité des rénovations". Selon la filière, 1 € d'aide investi en rénovation par geste engendrerait 4 € de travaux en moyenne.

Pour rappel, l'enveloppe de MPR pour 2025 s'est élevée à 3,4 milliards d'euros. Le secteur assure qu'une "large palette" de technologies peut être mobilisée aussi bien avant qu'après des travaux d'isolation thermique, avec des gains économiques et environnementaux à la clé. Mais pour l'heure, quasiment tous les segments de produits continuent à tirer la langue.

Des technologies toujours sous tension

D'après les ventes des industriels en volume compilées à la fin août 2025, seule une catégorie est dans le vert.

Sur les huit premiers mois de 2025, et en comparaison à la même période de 2024, les pompes à chaleur air / eau et eau / eau (géothermiques) ont toutes deux baissé de 6 %. Les unités aérothermiques s'en sortent un peu mieux mais accusent tout de même un recul de 2 %.

Les chaudières biomasse chutent de 9 % – un chiffre qui pourrait encore se creuser suite aux derniers arbitrages de MPR –, tandis que le solaire thermique s'effondre de 25 %.

Les chaudières gaz et fioul de moins de 70 kilowatts ne sont pas logées à une meilleure enseigne puisqu'elles se rétractent de 4 %, quand les radiateurs perdent 3 %.

La seule évolution positive – néanmoins timide – provient de la ventilation individuelle, qui gagne 1 %.

Certes, Uniclima précise que "ces données ne sont pas toujours assimilables directement 'aux marchés' de l'installation et de la maintenance, en neuf ou en rénovation". La plupart des produits sont vendus par les industriels aux distributeurs, qui ensuite les commercialisent à leur tour, ce qui est "la norme pour tous les produits de petites et moyennes puissances".

À ce titre, les statistiques fraîchement publiées "peuvent donc également être influencées par des phénomènes de stockage ou de déstockage dans la distribution". Il n'en reste pas moins qu'elles sont encore loin de témoigner d'une reprise du secteur.