Solaire : pourquoi les toitures-terrasses représentent "un fort potentiel" pour cette entreprise

Par   Émilie WOOD

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Publié le 30 avril 2025
Crédit photo EPC Solaire
La loi Énergie-Climat de 2019, renforcée par la loi Climat et Résilience en 2021, oblige désormais à intégrer des procédés de production d’énergies renouvelables ou de végétalisation aux toitures de certains bâtiments non résidentiels.
PHOTOVOLTAÏQUE. EPC Solaire, qui conçoit et fabrique des systèmes de fixation de modules photovoltaïques depuis 2010, se développe sur un marché porteur, celui de la solarisation des toitures-terrasses de bâtiments professionnels. Un segment qui bénéficie des orientations réglementaires.

"À l’heure actuelle, nous recrutons sur l’activité système d’intégration, que nous souhaitons structurer avec une montée en compétence de nos équipes", indique Mathieu Pinard, directeur d’activité chez EPC Solaire, entreprise située à Chaponost, dans le Lyonnais. Avec un chiffre d’affaires supérieur à 13 millions d’euros en 2024 et la fabrication de plus de 200.000 supports pour modules photovoltaïques dédiés aux toitures-terrasses, la société compte à l’heure actuelle 22 employés.

"Lorsque je suis arrivé en 2019, nous n’étions que six. À ses débuts, l’entreprise distribuait une nouvelle technologie de panneaux, les panneaux micromorphes. Très rapidement, les deux associés ont réalisé qu’il y avait un fort potentiel sur les toitures-terrasses, avec beaucoup de bâtiments et de superficies à équiper pour qu’elles produisent de l’énergie", résume Mathieu Pinard.

EPC Solaire a donc développé des systèmes d’intégration photovoltaïque pour les toitures étanchées, en partenariat avec deux industriels fabricants d’étanchéité : Siplast (Groupe BMI), fabricant d’étanchéités bitumineuses, et Sika, fabricant d’étanchéités synthétiques. "Il s’agit de systèmes de fixation avec une technologie dite thermosoudée, des supports en aluminium qui sont soudés sur l’étanchéité", résume le directeur d’activité.

L’aluminium a été choisi pour sa légèreté, sa résistance et sa durabilité. "Notre but, c’est de fabriquer des supports qui pourront accompagner la vie de la centrale photovoltaïque, pendant 25-30 ans. C’est aussi un matériau recyclable à l’infini", précise-t-il.

Un marché porté par la réglementation

La loi Énergie-Climat de 2019, renforcée par la loi Climat et Résilience en 2021, oblige désormais à intégrer des procédés de production d’énergies renouvelables ou de végétalisation aux toitures de certains bâtiments non résidentiels – notamment à usage commercial, industriel ou artisanal, supérieurs à 500 m² d’emprise au sol (1.000 m² pour les bureaux).

"Au-delà de la contrainte règlementaire, une installation photovoltaïque est aussi rentable et intéressante pour les investisseurs ou directement pour les clients", souligne Mathieu Pinard. Crédit photo EPC Solaire

Une opportunité pour EPC Solaire, qui souhaite continuer à se développer dans le marché du neuf. "Mais au-delà de la contrainte règlementaire, une installation photovoltaïque est aussi rentable et intéressante pour les investisseurs ou directement pour les clients utilisateurs de l’énergie – particulièrement avec des modèles d’autoconsommation", souligne Mathieu Pinard.

Pour l’heure, EPC Solaire n’a pas constaté de ralentissement suite aux évolutions de l’arrêté S21 sur les tarifs d’achat du segment 0-500 kilowatts-crête. "Nos clients sont des étancheurs, des photovoltaïciens ou des développeurs de projets photovoltaïques. Si toutefois nous devions subir quelques effets, cela ne concernerait pas l’ensemble de notre activité car les installations supérieures à 500 kWc représentent environ 50% de notre chiffre d’affaires."

Une double stratégie : la rénovation et l’international

La loi Aper (Accélération de la production d'énergies renouvelables) de 2023 va également obliger les bâtiments existants à s’équiper en photovoltaïque à partir de 2028.

"Notre ambition est de devenir leader sur le marché de la rénovation et solarisation des toitures-terrasses des bâtiments professionnels et pour ce faire, nous avons créé iNovaR, un système d’intégration dédié à cet usage. Nous avons déjà réalisé deux projets avec ce procédé innovant, près de Chambéry (Savoie) et dans la région lyonnaise. Un autre est en cours en Île-de-France", précise Coralie Amiot-Klajny, directrice marketing et communication.

Autre volet de la stratégie de l’entreprise : le développement à l’international, avec déjà quelques projets qui ont été lancés en Espagne, au Portugal, dans l’Est de l’Europe et au Maroc. De quoi permettre à EPC Solaire de viser 30% de croissance en 2025.


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