Le solaire photovoltaïque et le biométhane s'installent durablement dans le paysage des ENR

Le solaire photovoltaïque et le biométhane confirment leur bonne santé. Le service statistique du ministère de la Transition écologique vient de publier les données de production de ces deux filières pour le 4ᵉ trimestre 2024, et les raccordements sont en progression dans les deux cas. Tour d'horizon des principaux indicateurs.

92% des nouvelles centrales photovoltaïques pèsent seulement 20% de la nouvelle puissance

Au 31 décembre 2024, le parc photovoltaïque français a atteint une puissance de 25,3 gigawatts, dont 24,5 pour la métropole. Cinq gigawatts supplémentaires ont été raccordés tout au long de l'année 2024, contre 3,37 pour l'exercice 2023.

"Un tiers de la nouvelle puissance raccordée correspond à des installations de plus de 500 kilowatts, qui ne représentent que 0,1% du nombre de nouveaux raccordements", précise Roquelaure dans son tableau de bord. L'écrasante majorité (92%) des unités fraîchement branchées ne pèse toutefois que 20% de la nouvelle puissance car elle est constituée d'installations dont la puissance est inférieure à 9 kW.

Au 31 décembre 2024, plus de 58% des centrales PV produisaient de l'électricité entièrement ou partiellement autoconsommée. En comparaison à l'été dernier, la part de ces installations progresse de 0,5 point et de 0,3 point en puissance. Entre octobre et décembre, ce sont ainsi 142 gigawattheures d'électricité qui ont été consommés par les producteurs, soit 3,9% de la production PV du trimestre.

58% des unités PV produisent de l'électricité tout ou partie autoconsommée

Comme d'habitude, le développement du parc est porté par les régions Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes qui, à elles trois, ont totalisé 49% des nouvelles capacités raccordées au niveau national en 2024. "Ces régions disposent déjà des capacités installées les plus élevées, représentant 52% de la puissance totale en France fin 2024", note le ministère.

Cette dynamique permet à la production d'origine PV de continuer à progresser : de 22,4 térawattheures en 2023, elle est passée à 24,5 TWh en 2024. Autoconsommation mise à part, le solaire a pesé 5,2% de la consommation électrique française en 2024, en hausse de 0,4 point en un an. Le photovoltaïque motive visiblement toujours autant les investisseurs puisque les projets en file d'attente ont bondi de 65% depuis le dernier trimestre de 2023, pour atteindre 37 GW.

La production de biométhane injecté a bondi de 20% en un an

Le biométhane surfe sur la même tendance. Toujours d'après Roquelaure, 731 installations injectaient ces molécules renouvelables sur les réseaux de gaz naturel fin 2024, pour une capacité de production totale de 13,9 TWh/an, soit un bond de 15% par rapport à fin 2023. Dans le détail, "les installations de méthanisation représentent 90% des installations de production de biométhane et 91% de la capacité totale du parc". Les stations d'épuration et les installations de stockage de déchets non dangereux contribuent respectivement à hauteur de 5% et 4% à la production totale.

Fin 2024, la production de biométhane injecté dans les réseaux s'est élevé à 3,1 TWh PCS, un bond de 20% en comparaison à la même période un an plus tôt. Pour rappel, la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE, actuellement en révision pour la période 2024-2033) fixe pour 2028 un objectif d'injections de biométhane compris entre 3,5 et 5,5 TWh par trimestre.

La capacité moyenne des nouveaux projets de biométhane chute de 20%

Le développement des installations de production de biométhane s'observe particulièrement dans le Grand Est, les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine et l'Île-de-France. À elles seules, ces régions concentrent 55% des capacités installées et 59% des injections. De l'autre côté, la Provence-Alpes-Côte d'Azur, la Bourgogne-Franche-Comté et l'Occitanie ne pèsent que 10% des capacités installées.

L'intérêt pour le biométhane repart à la hausse avec 972 projets en file d'attente à la fin 2024. Ce nombre a quasiment doublé (+81%) en 12 mois, atteignant une capacité totale de 14,7 TWh/an. En revanche, la capacité moyenne des nouveaux projets enregistrés en 2024 a chuté de 20% par rapport à 2023.