Rénovation : comment ce nouveau service public veut jouer le rôle de "bouclier anti-fraude"
 
    Plombées par la complexité administrative, des feuilletons à rebondissements et des comportements frauduleux, les aides à la rénovation énergétique n'ont pas le vent en poupe. C'est pour tenter de restaurer la confiance des particuliers et des professionnels dans ces dispositifs que la plateforme Loutre a vu le jour en 2023 : cofinancée par le département des Bouches-du-Rhône et l'Union européenne, elle compte jouer le rôle de "bouclier anti-fraude" en sécurisant et en simplifiant les démarches.
En pratique, il s'agit d'un guichet unique proposant un accompagnement par les conseillers France Rénov', un encadrement des devis, une sélection d'entreprises certifiées ainsi qu'un simulateur des aides disponibles, avant une redirection vers les dispositifs les plus pertinents.
Le ménage commence par déposer sa demande en ligne, puis un conseiller France Rénov' qualifie le projet et le guide étape par étape. Les devis sont ensuite réalisés par des professionnels certifiés, censés garantir des prix "encadrés", tandis que la collectivité suit l'avancée et l'utilisation des aides publiques.
20 % de projets supplémentaires suivis
"Dans un marché où la défiance domine, Loutre incarne une approche de transparence et d'intérêt général", assure Florent Pidoux, directeur adjoint de l'Alec (Agence locale de l'énergie et du climat) Métropole Marseillaise, l'un des espaces France Rénov' à l'origine du projet. Selon lui, le but de la plateforme est de "restaurer la confiance des ménages, valoriser les artisans sérieux et garantir le bon usage des aides publiques".
D'abord déployée par les espaces France Rénov' de la Métropole Aix-Marseille-Provence, l'Alec Métropole Marseillaise et le CPIE (Centre permanent d'initiatives pour l'environnement) du Pays d'Aix, Loutre aurait permis de suivre 20 % de projets supplémentaires "à effectifs constants", économisant ainsi un poste à temps plein. Aucune fraude n'aurait été recensée et chacun y aurait gagné quelque chose : de la sérénité pour les ménages, du temps pour les conseillers et de nouveaux marchés pour les artisans du bâtiment.
L'Agence du climat de Strasbourg, qui endosse le rôle d'espace France Rénov' du secteur, parle elle aussi de "premiers signaux positifs". La solution compterait à ce jour environ 20.000 utilisateurs pour 228.000 logements suivis et serait en discussion avec d'autres territoires. Les porteurs du projet cherchent surtout à décrocher une labellisation de l'Anah (Agence nationale de l'habitat) pour pouvoir connecter Loutre aux outils de MaPrimeRénov' et ainsi faciliter son déploiement à l'échelle nationale.
Massifier enfin la rénovation
Leur ambition ne s'arrête pas là puisqu'ils cherchent aussi à attirer l'attention du Gouvernement en vue de la création d'un guichet unique et de nouveaux outils de lutte contre la fraude. Ils avancent en outre deux "propositions de réforme sectorielle", à savoir l'obligation du recours à un conseiller France Rénov' pour les particuliers et la délégation de l'agrément des assistants à maîtrise d'ouvrage (Mon accompagnateur rénov' et AMO MPR Copropriété) au réseau France Rénov'.
"Nous considérons que chaque euro d'aide publique doit être conditionné à un parcours sécurisé. Nous affirmons aussi que les plateformes privées, aussi utiles soient-elles, ne peuvent garantir seules la neutralité et la transparence nécessaires", plaide Florent Pidoux.
Sécuriser la rénovation énergétique des ménages via un guichet "unique, simple et fiable" comme Loutre relève pour lui d'un "choix politique et technique" et serait "le seul moyen de réussir l'accélération attendue". Mais cela dépendra aussi, et peut-être surtout, de ce qui ressortira des débats parlementaires actuels sur le budget 2026.
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