Pourquoi cette entreprise incite à "réaliser concomitamment" rénovation et solarisation

Usines, entrepôts logistiques, bâtiments commerciaux, immeubles de bureaux... Autant de segments d'activité sur lesquels se positionne Face, une entreprise spécialisée dans la construction, la rénovation et la solarisation de bâtiments professionnels.

L’entreprise, dont la création par la famille Torres remonte à 1979 et qui est désormais détenue par le fonds d’investissement Hivest Capital Partners, a pris un premier virage il y a dix ans en se développant dans la rénovation des bâtiments non résidentiels – qu’elle avait parfois elle-même construit dans les années 1980. Puis elle s’est lancée il y a trois dans la solarisation des toitures, qui représentent "un gisement considérable pour générer de la production d’énergie", comme le souligne son président Nicolas Petit.

Un bureau d’études interne spécialisé dans les ENR

Elle va ainsi équiper le centre commercial Le Spot, situé dans le centre-ville d’Évry-Courcouronnes (Essonne), d’une toiture solaire sur une surface de 45.000 m². Le chantier s’inscrit dans une logique de préservation de la structure existante, tout en préparant le bâtiment à la transition énergétique.

La première phase permettra d’améliorer la performance thermique de l’enveloppe du bâtiment – grâce à l’installation d’un nouvel isolant et d’une membrane blanche limitant les effets d’îlot de chaleur. Puis une centrale photovoltaïque d’une puissance pouvant atteindre 500 kilowatts-crête sera installée, ce qui ouvrira la voie à une autoconsommation partielle ou totale de l’énergie produite, selon les choix du propriétaire.

Les toitures représentent "un gisement considérable pour générer de la production d’énergie".

De fait, Face incite ses clients à réaliser concomitamment les deux gestes de rénovation et de solarisation : "Améliorer la performance de l’enveloppe des bâtiments permet de réduire les besoins en énergie. La solarisation diminue ensuite la facture globale d’électricité", souligne Nicolas Petit.

Retour sur investissement en sept ans pour la solarisation

L’entreprise, qui s’est dotée d’un bureau d’études interne spécialisé dans les énergies renouvelables, a mis au point des techniques qui permettent de ne pas avoir à réaliser de reprise des structures lors de la mise en place de panneaux photovoltaïques sur les toits, ce qui lui permet d’équiper efficacement 80% des bâtiments.

Le retour sur investissement de la solarisation est rapide, selon Nicolas Petit : "Une centrale solaire sur un toit, dont la durée de fonctionnement totale atteint en moyenne 25 ans, peut être amortie en sept ans et fournir ensuite de l’électricité gratuite pendant 18 ans". Cette durée d’amortissement tient compte des variations liées au fait que la production est bien moindre lors des mois d’hiver ou que les installations ne sont pas aussi productives selon que le bâtiment est situé au nord ou au sud de la France.

La suppression des tarifs de rachats de l’énergie solaire pour les installations inférieures à 500 kW n’affecte pas son marché, assure le responsable. Les clients professionnels recherchent avant tout l’autoconsommation : produire localement et de manière décarbonée une partie de leur consommation d’énergie généralement liée à leurs équipements - machines-outils dans des usines, réfrigérateurs et congélateurs dans un centre commercial, etc.

Face, qui revendique une croissance régulière de 8% par an, pense atteindre les 360 millions d'euros de chiffre d’affaires dès cette année, et espère franchir les 500 millions avant 2030. L’entreprise emploie 700 personnes et revendique la réalisation de 2.000 chantiers par an qui permettent d’optimiser la performance technique, environnementale et économique des bâtiments.