Logement : ce que les Français attendent de l'électrification et de la connectivité des usages

Les Français semblent avoir pris le virage de l'électrique, du moins dans leur logement. Une enquête d'opinion réalisée par Sociovision (Groupe Ifop) pour le compte de l'association Promotelec démontre en effet qu'un certain nombre de nos compatriotes font le choix des équipements électriques et de la rénovation énergétique pour s'assurer un habitat bas-carbone et connecté.

Pour l'occasion, un millier de personnes ont été interrogées sur leurs choix énergétiques et numériques entre la fin août et le début septembre 2025, dans un contexte toujours marqué par l'inflation, l'incertitude autour des dispositifs d'aide mais également l'expansion de l'intelligence artificielle. XPair liste ci-dessous les chiffres essentiels à retenir de cette étude.

65 % des sondés attendent que le chauffage améliore le confort de leur logement

Les Français désirent avant tout vivre dans un logement douillet : 28 % des sondés déclarent que l'habitat idéal doit à leurs yeux être "un logement confortable avec toutes les commodités électriques d'aujourd'hui". Le chauffage joue plus particulièrement un rôle central puisqu'ils sont 65 % à attendre de lui qu'il améliore le confort de leur maison ou appartement.

La durabilité du logement est la deuxième caractéristique évoquée par le panel de répondants : les trois quarts d'entre eux (76 %) affirment vouloir vivre dans un habitat respectueux de l'environnement, qui produit autant, voire plus d'énergie qu'il n'en consomme. Un peu plus de la moitié (56 %) se disent même prêts à investir pour que leur logement soit "plus efficace sur le plan énergétique".

Le troisième item mentionné est celui de la connectivité, que les Français appellent de leurs voeux, à condition toutefois qu'elle leur apporte de véritables bénéfices, notamment en termes de sécurité et de simplicité d'utilisation, et qu'elle ne devienne pas "envahissante" en les bombardant de gadgets. Dans le détail des réponses collectées, la proposition d'un "logement sécurisé et connecté qui permet de vieillir chez soi le plus longtemps possible" arrive donc largement devant celle d'un "espace high tech, connecté, où je peux contrôler tout à distance".

50 % veulent optimiser leur confort d'hiver, 37 % leur confort d'été

La rénovation énergétique est un sujet qui laisse en revanche transparaître quelques paradoxes. Toujours d'après l'étude, 55 % des personnes interrogées assurent avoir réalisé des travaux au sein de leur résidence principale durant ces 15 dernières années, mais elles sont 40 % à reconnaître que leur logement aurait encore aujourd'hui bien besoin d'un chantier de réhabilitation.

Le confort thermique constitue la première intention en matière de travaux de rénovation, avec une priorité donnée à la réfection de l'isolation intérieure ou extérieure. La moitié (50 %) des sondés souhaitent effectuer des travaux visant à améliorer le confort d'hiver de leur habitat, quand un tiers (37 %) envisagent plutôt d'optimiser son confort d'été. En outre, près des deux tiers de ceux désirant remplacer leur système de chauffage se dirigeraient prioritairement vers la pompe à chaleur.

Comme d'autres enquêtes ont déjà pu le souligner, le coût financier des travaux de rénovation demeure le principal obstacle à leur réalisation. Le sondage Promotelec/Sociovision le confirme une nouvelle fois, en indiquant que 44 % des sondés n'ont pas les moyens de financer des chantiers de modernisation, et que 64 % ont renoncé à se lancer dans leur projet suite à la baisse des aides publiques à la rénovation. Ils ne sont d'ailleurs guère optimiste sur un renversement de tendance : certes, 86 % estiment préférable que les chantiers de réhabilitation soient accessibles au plus grand nombre, mais ils sont seulement 25 % à penser que cette situation se concrétisera dans les 10 ans à venir.

24 % privilégient l'électricité pour le chauffage, 34 % pour l'ECS

Dans un contexte d'électrification des usages, l'électron occupe logiquement aujourd'hui une place incontournable dans les logements des Français : il est privilégié aussi bien pour le chauffage (24 % des répondants) que pour la production d'eau chaude (34 %) et la cuisson (66 %). Malgré tout, seulement un tiers (35 %) de nos compatriotes considèrent qu'un logement tout électrique rendrait l'usage des équipements plus confortable, et 34 % qu'il rendrait les abonnements énergétiques plus simples à gérer.

La fée électricité est donc loin d'avoir convaincu tout le monde, et ce, sur tous les plans. De son côté, Promotelec explique cette situation par le fait que "les Français se sentent pour la plupart en sécurité dans leur logement puisqu'ils ont confiance dans leurs installations". Sur ce point, 84 % estiment que l'installation électrique de leur maison ou appartement est en sécurité, 91 % se disent satisfaits de sa puissance et 87 % la jugent facile à utiliser.

Dans le même temps, l'association admet que "cette confiance (...) ne doit pas occulter des fragilités persistantes". Un quart des répondants jugent effectivement que l'installation électrique de leur logement est vétuste. Plus inquiétant, ils sont 9 % à indiquer que leur disjoncteur saute souvent, et 11 % à faire état de coupures d'électricité fréquentes.

53 % considèrent que le pilotage connecté permet de réduire leur facture d'électricité

À l'instar des industriels, les particuliers sont aussi confrontés à l'expansion de l'intelligence artificielle parmi les objets connectés. Ces derniers se concentrent surtout dans le domaine de la sécurité, à commencer par les interphones connectés (17 %) et les systèmes de vidéosurveillance connectés (16 %), tous deux en hausse de 5 points par rapport à 2019.

Un peu plus de la moitié des Français (53 %) considèrent que l'installation d'équipements connectés avec pilotage automatique est une "bonne solution pour réduire sa facture d'électricité", quand 45 % affirment que ces équipements sont un bon moyen de contrôler et de piloter à distance leur consommation d'énergie. Mais les ménages sont également à la recherche de simplicité, essentiellement dans la tranche d'âge des 25-34 ans.

Ils sont presque autant à trouver facile de piloter un équipement connecté dans un logement (55 %) que d'en contrôler plusieurs dans une même habitation avec une seule application (51 %). Malgré cela, seulement un quart des sondés veulent recourir à l'IA pour gérer automatiquement les équipements de leur maison ou appartement. L'étude relève toutefois que ce chiffre devrait progresser : quasiment 4 répondants sur 10 (39 %) souhaitent voir sortir de terre des logements autonomes et gérés par l'IA en France au cours des prochaines années.