8 logements sur 10 présentent une anomalie électrique, pointe une étude

Le secteur résidentiel français n'est visiblement pas à l'abri d'un risque électrique. Le baromètre 2025 de l'Observatoire national de la sécurité électrique (Onse) montre que 82,6% des installations électriques de plus de 15 ans dans les logements de l'Hexagone présentent au moins une anomalie électrique. Dévoilée par l'Association Promotelec, cette édition a analysé 400.000 diagnostics électriques obligatoires (DEO) réalisés dans des logements construits avant 2009.
Dans le détail, 84,6% des 320.000 DEO de vente épluchés par l'observatoire sont concernés par le problème, et 74% des 80.000 DEO de location. Un résultat qui confirme une tendance déjà observée l'an dernier, ce qui "illustre une stagnation préoccupante en matière de sécurité du parc résidentiel français" pour Promotelec.
Des anomalies "insidieuses"
Ainsi, ce dernier reposerait très majoritairement sur des installations anciennes, inadaptées aux nouveaux usages électriques imposés notamment par les pompes à chaleur, les équipements connectés, les panneaux photovoltaïques ou les bornes de recharge pour véhicules électriques.
Les anomalies constatées sont surtout "insidieuses" : mise à la terre défectueuse (64% des cas relevés), matériels vétustes ou inadaptés (46%), risque de contact avec des éléments sous tension (41%), défaillances de protection contre les surintensités (33%) ou non conformités spécifiques dans les pièces d'eau.
Sans modernisation, les risques encourus vont de la surchauffe et des courts-circuits aux électrisations, voire aux incendies, dont 20% à 35% seraient d'origine électrique, soit 153.100 sinistres déclarés en 2022. C'est pourquoi l'association plaide pour que la sécurité électrique soit "une priorité dans les stratégies de rénovation".
Faire passer la sécurité électrique en priorité dans les dispositifs de rénovation
D'autant que toutes les régions sont concernées : entre 78% (pour la Nouvelle-Aquitaine) et 86% (pour la Normandie, le Grand Est et la Provence-Alpes-Côte d'Azur) des logements étudiés présentent au moins une anomalie électrique. Le baromètre 2025 de l'Onse relativise malgré tout en soulignant que, fort logiquement, "le nombre d'anomalies détectées par les DEO diminue avec les années de construction de logements".
Promotelec demande cependant la mise en place de contrôles réguliers, une formation des professionnels et davantage de sensibilisation des particuliers. "L'habitat de demain sera électrique, durable et connecté. Il est donc essentiel que les occupants prennent conscience du rôle fondamental de l'installation électrique dans leur logement : il faut la faire vérifier, contrôler, entretenir, comme on le fait naturellement pour sa voiture", affirme sa directrice, Florence Delettre.
La responsable en appelle aussi à une plus grande "coordination entre les acteurs publics, les filières du bâtiment, les professionnels de l'électricité et les assureurs pour intégrer pleinement la sécurité électrique dans les dispositifs de rénovation et les politiques de transition énergétique".
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