Le chauffage au bois demeure "incontournable" pour la transition énergétique, d’après la filière ENR

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 7 avril 2025
Illustration chauffage bois poêle bûches
Crédit photo iStock/fodera72
Photo d'illustration
RENOUVELABLES. Au moment où Bruxelles se penche sur un plan d'action et une révision de la réglementation relative aux équipements de chauffage au bois domestique, le Syndicat des énergies renouvelables monte au créneau en insistant sur leur rôle "essentiel" dans la transition énergétique. Les industriels pourraient être affectés dès 2027.

Le chauffage au bois ne doit pas être victime des "fausses rumeurs" dont il est actuellement la cible. Au moment où les Vingt-Sept se penchent sur le "plan d'action pour une énergie abordable", et alors que la Commission européenne envisage une révision des règles sur l'Ecodesign des équipements de chauffage au bois domestique, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) monte au créneau en insistant sur le rôle "essentiel" de cette filière dans les politiques de transition énergétique française et européenne.

Dans un communiqué, l'organisation commence par rappeler que le bois constitue le système de chauffage adopté par 50 millions de ménages européens, dont 8 millions de foyers français. "En France, il est la première source de chaleur renouvelable et représente 25% de la chaleur consommée du secteur résidentiel", appuie le SER. Sur le plan économique, l'outil productif de la filière repose sur 150 usines et emploie directement environ 35.000 personnes.

Le syndicat rejoint également la récente prise de position de la Fédération des installateurs de poêles et cheminées (FIPC), qui avait elle aussi souhaité mettre les points sur les "i" : l'impact du chauffage au bois domestique sur la qualité de l'air et la biomasse n'est pas un sujet, selon ces acteurs.

"Depuis deux décennies, les performances des équipements de chauffage au bois domestique (indépendants et chaudières) ont connu des progrès spectaculaires grâce aux innovations des fabricants, au développement du label Flamme Verte et à l'évolution de la réglementation française et européenne", arguent-ils.

Soulager le réseau électrique lors des pointes hivernales

Idem pour les combustibles. L'utilisateur d'un appareil de dernière génération et d'un combustible de qualité (dont le taux d'humidité est inférieur à 23%) réaliserait ainsi jusqu'à 30% d'économies sur la biomasse. Encore faut-il renouveler le parc d'équipements, mais le processus est bien lancé d'après le SER : tandis que la consommation de biomasse dédiée au chauffage au bois domestique a reculé de 18% sur la dernière décennie, le nombre d'appareils en service a dans le même temps progressé de 11%.

"En conservant ce dispositif, il sera possible, à horizon 2035, d'alimenter plus de logements en chaleur renouvelable issu du bois-énergie domestique (+31%) tout en consommant toujours moins de biomasse (-18%)", veut croire le syndicat. Son président, Jules Nyssen, enfonce le clou : "Le chauffage au bois domestique restera indispensable à la politique de décarbonation de notre pays".

Le lien est aussi dressé avec les enjeux de souveraineté énergétique auxquels doit aujourd'hui faire face l'Europe : le recours au bois-énergie garantit la résilience du système électrique en "soulageant" le réseau lors des fameuses pointes de demande hivernales. Toujours selon le SER, la production du parc français d'appareils de chauffage au bois domestique équivaudrait à celle de dix réacteurs nucléaires.

"Aucune restriction pour les consommateurs"

Enfin, sur le plan sanitaire, l'innovation des produits et la généralisation de l'entretien contribueraient à l'amélioration de la qualité de l'air. "Plusieurs analyses récentes ont démontré que la part des concentrations allouable au chauffage au bois domestique est inférieure à 22%", souligne l'organisation.

Dans ces conditions, inutile donc de s'inquiéter au sujet d'une éventuelle interdiction du chauffage au bois sur le Vieux Continent. Les autorités européennes et françaises travaillent en ce moment à "définir les critères retenus dans les futurs règlements sur l'écoconception des produits, dit Ecodesign", explique Jules Nyssen.

"Ces règlements n'impliqueront aucune restriction pour les consommateurs et s'appliqueront uniquement aux fabricants des équipements", et pas avant 2027. Concrètement, Bruxelles ne veut autoriser sur le marché que des appareils à forte efficacité énergétique et au faible impact environnemental. Charge ensuite aux industriels de s'adapter, "comme ils le font depuis des dizaines d'années", conclut Jules Nyssen.


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