Possible interdiction du chauffage au bois : les installateurs montent au créneau

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 11 mars 2025
iStock/Media Raw Stock
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POLÉMIQUE. Pour couper court aux rumeurs circulant actuellement sur une possible interdiction prochaine du chauffage au bois, la Fédération des installateurs de poêles et cheminées met les points sur les "i". Elle revient par la même occasion sur l'impact de ce système sur la qualité de l'air et sur la biomasse.

Il était temps de mettre les points sur les "i". Pour couper court aux rumeurs circulant actuellement sur une possible interdiction prochaine du chauffage au bois, la Fédération des installateurs de poêles et cheminées (FIPC) a publié un communiqué pour expliquer "ce qu'il en est vraiment".

D'après l'organisation, le chauffage au bois ne sera pas interdit en 2027. Les spéculations seraient en réalité parties de la révision en cours d'Ecodesign, la norme européenne réglementant les caractéristiques imposées par Bruxelles aux fabricants d'appareils.

Il n'est pas question (et il ne l'a jamais été) d'interdire l'utilisation d'appareils de chauffage au bois répondant aux normes en vigueur.

La Fédération des installateurs de poêles et cheminées

La prochaine évolution de la norme est prévue dans deux ans, mais la Commission européenne a déjà présenté un premier projet de révision "difficile à tenir pour les fabricants dans un si court délai". Les Vingt-Sept ont donc interpellé Bruxelles, qui a "suspendu" la refonte de la norme le temps "de mener une étude plus approfondie".

Pour la FIPC, "il n'est pas question (et il ne l'a jamais été) d'interdire l'utilisation d'appareils de chauffage au bois répondant aux normes en vigueur". Elle renvoie au plan de 2021 élaboré conjointement par le Gouvernement et les acteurs du chauffage au bois domestique, qui "doit se poursuivre".

"Celui-ci prévoit notamment de soutenir le renouvellement des appareils anciens par des systèmes performants de nouvelle génération, promouvoir l'utilisation de combustibles de qualité et communiquer sur les bonnes pratiques auprès des consommateurs", détaille la fédération.

22% des particules fines sont imputables au résidentiel, et donc au chauffage au bois

Elle revient par la même occasion sur deux autres sujets polémiques : l'impact de ce chauffage sur la qualité de l'air et sur la ressource forestière. Dans le premier cas, le secteur affirme que les progrès engrangés par les appareils comme par les combustibles "ont permis d'améliorer de façon significative" la libération de particules dans l'air, améliorant du même coup la qualité de celui-ci.

Appelant à différencier "la qualité de l'air respiré" des "émissions", il indique que ces dernières ont chuté d'environ 40% entre 2012 et 2023. Dans une étude nationale des concentrations de particules fines menée en 2021 et publiée en 2024, le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air (LCSQA) a démontré que 22% de ces concentrations annuelles étaient, en moyenne, imputables au secteur résidentiel, et donc au chauffage au bois domestique.

Par ailleurs, si le rythme de renouvellement du parc se poursuit et si les combustibles continuent à gagner en qualité, les émissions pourraient encore être réduites "par 3" cette année. Enfin, les installateurs assurent que la ressource forestière n'est pas menacée par les poêles et cheminées, car les appareils gagnent en performance, les combustibles en qualité, et les logements en isolation.

"D'ici à 2035, même avec une augmentation du parc d'appareils (passant de 8 à 10 millions), la consommation devrait baisser de 15%", souligne le communiqué. "En outre, le Programme national de la forêt et du bois (PNFB) fixe des objectifs de développement de la filière bois en s'assurant que le taux de prélèvement pour l'ensemble des usagers reste en deçà de l'accroissement des forêts." Pour rappel, 8 millions de foyers français sont équipés d'un appareil de chauffage au bois domestique.


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