MaPrimeRénov' : ces installations de chauffage ne seront plus éligibles aux monogestes en 2026

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 2 septembre 2025
© iStock/Rafa Jodar
Illustration du remplissage d'une chaudière biomasse avec des granulés de bois.
CONJONCTURE. Les textes prévoyant la réouverture du parcours accompagné du dispositif d'aide à la rénovation énergétique tracent la feuille de route jusqu'au 31 décembre 2025, mais certains appareils de chauffage vont être pénalisés en 2026. L'incertitude budgétaire plane également.

Le dossier MaPrimeRénov' est loin d'être refermé. Les projets de textes définissant les modalités de réouverture du parcours accompagné du dispositif d'aide à la rénovation énergétique à compter du 30 septembre prochain doivent être examinés par le Conseil national de l'habitat ce 4 septembre. Si le montant de l'enveloppe qui lui sera dédié en 2026 reste incertain, il semble en revanche que les professionnels auront "une visibilité bienvenue" sur ses évolutions pour les derniers mois de 2025. Mais quelques "mauvaises surprises" risquent d'être au rendez-vous de l'année prochaine, selon Effy.

Conformément aux annonces du Gouvernement, le guichet MPR consacré à la rénovation d'ampleur rouvrira le 30 septembre 2025 sous des conditions qui devraient rester valables en 2026, mais avec un plafond fixé à 13.000 dossiers d'ici à la fin 2025, et avec la priorité donnée aux ménages très modestes. D'après les informations du délégataire CEE, seuls les logements classés E, F ou G au DPE avant travaux resteront éligibles. Le plafond de dépenses éligibles sera en outre réduit à 30.000 € pour un saut de deux classes, et réduit à 40.000 € pour un saut de trois classes.

Le montant des aides pourra couvrir jusqu'à 45 % du montant des travaux pour les ménages à revenus dits intermédiaires, mais tombera à 10 % pour les foyers aux revenus dits supérieurs. Les ménages modestes et très modestes, quant à eux, ne devraient voir aucune modification de leurs taux, respectivement de 80 et 60 %. Cela devra toutefois être confirmé par "une délibération du conseil d'administration de l'Anah (Agence nationale de l'habitat), rendue nécessaire par l'ampleur des changements apportés au parcours accompagné", note Victor Breheret, responsable des affaires publiques chez Effy.

Les chaudières biomasse bientôt sorties des monogestes éligibles

Dans le parcours accompagné, la notion de saut de quatre classes sera par ailleurs supprimée. Ce qui aura pour conséquence de diviser par deux le montant actuel d'aide maximum pour les ménages très modestes et modestes. "Il baissera de 57 % pour les ménages intermédiaires, tandis que pour les ménages supérieurs, le montant d'aide maximum baissera jusqu'à 81 %", analyse Victor Breheret, qui ajoute que ces dispositions "vaudront également pour l'an prochain".

Les travaux monogestes, qui n'étaient donc déjà pas concernés par la suspension de MPR cet été, conserveront des conditions d'éligibilité et un périmètre de travaux aidés identiques jusqu'au 31 décembre 2025. Les changements devraient cependant être plus nombreux et impactants pour les dossiers déposés à partir du 1ᵉʳ janvier 2026.

Toujours selon Effy, les chaudières biomasse (bois ou granulés, mais ni les poêles ni les inserts) ainsi que l'isolation des murs par l'extérieur ou l'intérieur (ITE ou ITI) ne seraient plus éligibles dans le cadre des chantiers monogestes. "Alors que plus d'un dossier de demande d'aide sur dix concernait ce type de travaux au 1ᵉʳ semestre, on peut s'interroger sur ce choix", a réagi la directrice stratégie du délégataire CEE, Audrey Zermati, dans un communiqué.

D'après son collègue Victor Breheret, il s'explique peut-être par la parution cet été "d'une étude critique" de l'Observatoire national de la rénovation énergétique sur l'isolation des murs. Les installations biomasse et les travaux d'isolation seront néanmoins toujours éligibles à MPR Parcours accompagné.

Incertitude budgétaire

Enfin, trois décisions verraient leur application reportée au 1ᵉʳ janvier 2027 : l'exclusion des logements F ou G du parcours par gestes, l'obligation de fournir un DPE ou audit énergétique à l'entrée du parcours par gestes et l'obligation de coupler son geste d'isolation à un geste de chauffage.

Le bouclage financier de MPR pour l'année prochaine reste donc plongé dans l'incertitude. "Et rien n'est malheureusement dit des mesures qui devraient être prises pour améliorer les délais de traitement des dossiers, qui sont à l'heure actuelle dramatiquement long", relève Audrey Zermati.

Pour Victor Breheret, "le tiré à part dévoilé courant juillet prévoit une baisse de 900 millions d'euros des crédits affectés à la mission Cohésion des territoires, qui supporte entre autres le budget affecté à MPR". Cette réduction pourrait mécaniquement faire diminuer l'enveloppe allouée au dispositif l'année prochaine. Le projet de loi de Finances 2026 est censé apporter plus de détails… à condition qu'un gouvernement soit en poste pour le présenter.


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