Confort d'été : comment fonctionne ce nouvel indicateur identifiant les bâtiments vulnérables

L’ISB, ou indice de surchauffe des bâtiments, a fait son apparition en juin 2025, tandis que le territoire français traversait un nouvel épisode de très fortes chaleurs avec une anomalie de +3,3 °C. Pour l’heure, ce nouvel indicateur développé par le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) n’est disponible que pour la France métropolitaine et les logements, collectifs ou individuels.
"Notre objectif est de répondre à un enjeu majeur du changement climatique : identifier les bâtiments vulnérables à la surchauffe estivale et adapter nos territoires au réchauffement climatique", souligne Alexandra Lebert, directrice de domaine d’action stratégique changement climatique au CSTB lors d’un webinaire dédié à l'ISB.
Ce dernier a pour vocation à être utilisé non seulement par les professionnels du bâtiment comme un outil de support, mais aussi par le grand public en tant qu’outil de sensibilisation dans un contexte climatique où des vagues de chaleur de plus en plus fortes et longues sont attendues au fil du temps.
Les données d’un seul bâtiment sur le site Go Rénove. L’ISB peut être utilisé à l’échelle d’un seul bâtiment, mais aussi d’une commune, d’une collectivité, d’une région... Auquel cas les données statistiques de l’ensemble de la zone sélectionnées sont divulgués. © Capture d'écran webinaire CSTB
Les données de l'ISB à l’échelle d’une collectivité. On notera qu’un indicateur de fiabilité est systématiquement ajouté à l’ISB. Si des données manquantes empêchent un calcul fiable, le résultat indiqué devra donc être pris avec précaution. © Capture d'écran webinaire CSTB
Le degré.heure (DH) d’inconfort comme base
Le CSTB s’appuie sur l’indicateur DH (degré.heure d’inconfort), utilisé dans la RE2020 pour les bâtiments neufs, pour définir l’inconfort dans les bâtiments en cas de fortes chaleur. Ainsi, on considère que, selon la température extérieure, la température de confort intérieur peut aller jusqu’à 26 ou 28 °C maximum.
Le DH est basé sur un calcul permettant de connaître le nombre d’heures pendant lesquelles le bâtiment atteint une température jugée inconfortable durant l’année. À moins de 350 DH (soit environ une semaine d’inconfort dans l’année), on considère que le seuil est bas. À plus de 1.250 DH (25 jours d’inconfort par an), on considère que le seuil est haut.
Pour réaliser les simulations, le CSTB utilise les paramètres du bâti disponibles (BDND – Base de données nationale des bâtiments, DPE – Diagnostic de performance énergétique, IGN BD Topo), les données météorologiques – y compris le calcul des îlots de chaleur urbains – et prend le temps d’enrichir les données manquantes avant de passer par un simulateur thermique dynamique afin d’obtenir le fameux ISB-DH. La vérification des données réelles sur un échantillon de bâtiments représentatif a montré que les simulations étaient significativement proches du réel.
Climat et îlots de chaleur urbains, les plus grandes influences
Le CSTB est déjà en pleine réflexion pour améliorer l’indicateur. Dans un futur proche, ce dernier pourrait inclure des données météorologiques plus précises localement, et prendre en compte les futurs changements climatiques, par exemple en utilisant les données de la Tracc (Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique).
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