Confort d'été : le Gouvernement lance une feuille de route sur "l'ingénierie et le génie écologiques"

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 27 juin 2025
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Crédit photo compte X d'Agnès Pannier-Runacher
Agnès Pannier-Runacher a tenu à "signaler la puissance des outils de jumeaux numériques développés par nos industriels".
POLITIQUE. Cette annonce intervient après la première vague de chaleur de l'été 2025 et les violents orages qui l'ont accompagnée. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, veut mobiliser acteurs publics et privés pour lutter contre la surchauffe des villes.

Une feuille de route sur "l'ingénierie et le génie écologiques" : c'est l'annonce faite par la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, lors d'un déplacement à Meudon (Hauts-de-Seine) ce 26 juin 2025, au lendemain de la première vague de chaleur de l'année et des violents orages qui l'ont accompagnée. Face à l'emballement du mercure et à la multiplication des épisodes météorologiques brutaux et violents, les pouvoirs publics veulent prendre le sujet du confort d'été à bras-le-corps en opérant un "tournant stratégique" favorable à la décarbonation et à la souveraineté industrielle.

"Par rapport à ces épisodes, il y a deux réponses. La première, c'est de tout faire pour baisser l'impact de ce dérèglement climatique, en tout cas pour ralentir son impact, en baissant nos émissions de gaz à effet de serre. La deuxième action, c'est évidemment d'apprendre à vivre avec ce dérèglement climatique, c'est s'adapter", a indiqué la ministre lors d'un micro-tendu.

"Et il faut mener les deux en parallèle. En particulier dans les grandes villes qui se réchauffent, il y a toute une série d'actions qui peuvent permettre de vivre beaucoup mieux et de supprimer les îlots de chaleur : ce n'est pas mettre la climatisation, c'est végétaliser, c'est utiliser des ressources en eau, c'est utiliser des techniques de construction et des manières de rafraîchir les bâtiments et la ville. Et donc c'est repenser la manière d'aménager la ville."

Rafraîchir les agglomérations

Pour ce faire, l'exécutif compte faire de l'ingénierie et du génie écologiques des "outils incontournables". Ces deux notions sont apparues à la fin des années 1990 et leur secteur chercherait à pourvoir 7.200 postes chaque année jusqu'en 2030, si l'on en croit une étude prospective menée en 2023 par l'UPGE (Union professionnelle du génie écologique). Elles sont par exemple utilisées dans la désimperméabilisation des sols en ville, afin de lutter contre le phénomène d'îlot de chaleur urbain (ICU) et ainsi rafraîchir les agglomérations.

La feuille de route dévoilée par l'exécutif prévoit ainsi de structurer les réseaux d’acteurs à l’échelle nationale, de renforcer les formations adaptées aux besoins des territoires, de mobiliser davantage les maîtres d’ouvrage publics et privés, et enfin de soutenir l’innovation, la recherche et les filières d’approvisionnement, y compris dans les territoires ultramarins. Ces quatre axes se décomposent en une quinzaine d'actions censées s'articuler avec les autres dispositifs gouvernementaux, comme les Plans eau, industrie verte ou d'adaptation au changement climatique (Pnacc).

Roquelaure explique que la démarche a été élaborée avec l’Association fédérative des acteurs de l’ingénierie et du génie écologiques (A-IGéco), l'UPGE et "de nombreux acteurs publics et privés susceptibles de mobiliser ces compétences". C'est notamment le cas de l'Ademe (Agence de la transition écologique), qui porte le programme "Plus fraîche ma ville", ou encore du Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), qui propose l'outil "Zones climatiques locales".

Dépenser pour économiser

"À ces outils accessibles à tous les élus locaux, je veux associer les travaux de l’alliance 'Nos villes à 50°C'. Le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) a ainsi développé des jeux de données pour aider les élus locaux à adapter leurs villes aux vagues de chaleur", a développé Agnès Pannier-Runacher sur son compte X. "Il s’agit de la cartographie de l’intensité de l’effet d’ICU et de l’indicateur de surchauffe des bâtiments (ISB). Je veux aussi signaler la puissance des outils de jumeaux numériques développés par nos industriels tels que Dassault Systèmes."

Au cours de son déplacement, la ministre a également cité le président de l'Anru (Agence nationale pour la rénovation urbaine), Patrice Vergriete, qui lui a expliqué être intervenu "sur une zone politique de la ville pour une rénovation thermique" et avoir "réussi à passer le projet de 80 millions d'euros à 30 millions d'euros".

"C'est énorme comme gain, parce que nous avons retravaillé complètement en modélisation tout l'impact de l'efficacité énergétique. Il faut utiliser ces outils, l'intelligence artificielle... C'est de la consommation d'énergie, d'eau et de matières premières, c'est aussi une formidable opportunité de maximiser l'impact des aménagements que nous faisons. Il faut admettre que tous les élus locaux ne peuvent pas être spécialistes et avec ces outils, ils font les bons choix et ce sont des bonnes dépenses, parce qu'ils font des économies derrière", a conclu la locataire de Roquelaure.


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