Chauffage : ce qu'il faut retenir de cette étude sur les parcours de rénovation dans les logements collectifs

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 10 octobre 2025
© iStock / Pascale Gueret
Des immeubles parisiens.
ANALYSE. L'association Énergies & Avenir s'est penchée sur la faisabilité du remplacement des chaudières gaz dans le parc résidentiel collectif par des pompes à chaleur air / eau sur les postes de chauffage et d'eau chaude sanitaire. Plus de 5 millions de logements ont été considérés dans cette étude.

Remplacer une chaudière gaz alimentant des logements collectifs par une pompe à chaleur air / eau est-il vraiment pertinent ? Dédiée au chauffage à eau chaude, l'association Énergies & Avenir – qui regroupe notamment ACR, Cochebat, Coédis, France Gaz, la FF3C, le Synasav, l'UMGCCP ou Uniclima – s'est posé la question en menant une étude inédite consacrée aux parcours de rénovation des systèmes de chauffage dans les immeubles résidentiels.

L'idée était d'évaluer la faisabilité de la substitution d'une installation gaz par une Pac aérothermique sur les postes de chauffage et d'eau chaude sanitaire. D'après l'association, l'analyse s'est basée sur une méthode de score appliquée à l'échelle du logement et a pris en compte les différentes contraintes pour l'installation d'une Pac air / eau, en particulier son coût économique (machine, isolation, émetteurs, ballon ECS, abandon de la cuisson au gaz...) et la faisabilité technique de la pose (densité urbaine, acoustique, zones patrimoniales, type d'occupant...).

Les résultats ont ensuite été agrégés par le Lab Crigen d'Engie à l'échelle du parc pour en déduire une part de logements par niveau de faisabilité de remplacement, cela en s'appuyant sur plusieurs bases de données, comme celle du DPE (diagnostic de performance énergétique) et de la BDNB (Base de donnés nationale des bâtiments).

La capacité de financement des ménages et les contraintes d'intégration dans le bâti collectif en cause

Et donc ? Sur les 5,3 millions de logements considérés, il serait actuellement "inadapté" d'installer une Pac air / eau à la place d'une chaudière gaz dans plus des trois quarts des cas. Dans le détail, un tel remplacement est jugé favorable dans 3 % des cas, mitigé dans 22 % des cas, défavorable pour 28 % des logements et très défavorable pour 47 % d'entre eux.

En cause : la capacité de financement des ménages ou encore les contraintes d'intégration dans le bâti collectif, entre autres. "Les résultats de cette étude confirment qu'aucune solution unique ne peut répondre à toutes les configurations", tranche Jean-Paul Ouin, à la tête d'Énergies & Avenir.

Selon lui, "seul un mix technologique et énergétique, combinant la polyvalence de la boucle à ECS avec les solutions les plus performantes (Pac, chaudières THPE...), permettra d'atteindre nos objectifs de réduction des consommations, et partant, de décarbonation, pour garantir une transition juste, adaptée aux besoins et aux moyens de chaque ménage".

Des conclusions qui se heurtent à celles formulées simultanément par des études de l'Ademe (Agence de la transition écologique), qui considèrent pour leur part que l'avenir du bâtiment dépend intimement de celui des pompes à chaleur. La position d'Énergies & Avenir se confronte également au guide technique de l'Afpac (Association française pour les pompes à chaleur), publié cet été en collaboration avec Enedis et l'Ademe, et qui tient à battre en brèche des idées reçues sur la Pac auprès des copropriétés.


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