Un partenariat pour mieux connaître le parc bâti et l'adapter au changement climatique

Améliorer la connaissance du parc bâti pour répondre aux enjeux de la transition écologique. Tel est l'objectif de l'accord-cadre signé fin 2024 - et officialisé début 2025 - entre le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), et qui vise à accélérer le développement de la Base de données nationale des bâtiments (BDNB) et son déploiement auprès des collectivités et acteurs de l'immobilier.
Pour rappel, la BDNB est un outil public cartographiant le patrimoine bâti français, soit 46 millions de bâtiments et environ un milliard de mètres carrés de locaux tertiaires. L'ensemble des informations relatives à chaque bâtiment et disponibles dans les différentes bases publiques y sont centralisées, aux côtés d'expertises supplémentaires (simulation du diagnostic de performance énergétique, indicateur de surchauffe des bâtiments, etc).
Trois niveaux d'accès sont proposés : un jeu de données en open source, un autre uniquement livré sur demande aux ayant-droits (comme les informations issues des fichiers fonciers) et un ensemble de données supplémentaires issues de l'expertise du CSTB et diffusé dans le cadre de partenariats ou sous certaines conditions commerciales.
Identifier les immeubles à réhabiliter en priorité
Les connaissances sur le parc bâti compilées dans la BDNB devraient donc désormais s'enrichir des expertises des deux établissements dans les domaines de la rénovation énergétique, de l'adaptation au changement climatique et de l'aménagement durable des territoires.
L'urgence écologique et la crise énergétique vont en effet imposer la modernisation d'un très grand nombre de bâtiments, d'où l'importance de connaître les caractéristiques du parc afin de faciliter les prises de décision des pouvoirs publics, propriétaires-gestionnaires et professionnels.
La BDNB est enrichie grâce à l’intelligence artificielle, notamment pour reconstituer les données manquantes.
L'objectif de cette collaboration est d'identifier les immeubles à réhabiliter en priorité dans la chasse aux consommations d'énergie et aux émissions de CO2, d'anticiper les risques locaux (vagues de chaleur, retrait-gonflement des argiles, etc) et de réduire l'artificialisation des sols grâce à un panel d'outils d'analyse et de diagnostic.
"La BDNB est issue du croisement géospatial de sources de données publiques (données fiscales, données IGN (Institut national de l'information géographique et forestière), etc). Cette base de données est ensuite enrichie grâce à l’intelligence artificielle, notamment pour reconstituer les données manquantes. Elle offre ainsi une vision précise, géolocalisée et consolidée de l’ensemble du parc bâti métropolitain", affirme un communiqué commun au CSTB et au Cerema.
Expertises complémentaires
Concrètement, le premier, qui a piloté jusqu'à présent le développement de la BDNB, contribuera à l'ingénierie des données du parc et au développement d'indicateurs censés répondre aux besoins des acteurs. Tandis que le second apportera ses compétences en retraitement des fichiers fonciers afin d'affiner la géolocalisation des bâtiments et les intègrera aux outils et services numériques destinés aux politiques publiques locales et nationales. Il jouera aussi un rôle dans l'analyse de la vulnérabilité des bâtiments aux aléas climatiques et de leur adaptation.
"Notre partenariat s'articule en particulier autour du co-portage de la BDNB, outil précieux qui permet une connaissance extrêmement fine des caractéristiques du bâti, permet la simulation du DPE sur l'ensemble du parc et favorise l'identification des points et leviers d'action", indique Pascal Berteaud, directeur général du Cerema. "Ce partenariat permettra de conforter la contribution décisive de la BDNB comme socle public de référence, au service des acteurs des territoires, au premier rang desquels les collectivités, et plus largement de l’intérêt général", complète le président du CSTB, Étienne Crépon.
En scellant leur accord, les deux établissements publics espèrent apporter leur pierre à l'édifice de la politique nationale de rénovation énergétique, dont les objectifs consistent à réhabiliter 700.000 logements par an, baisser de 55% les émissions de GES du secteur du bâtiment d'ici à 2030 et lutter contre l'artificialisation des sols "en cohérence avec l’objectif Zéro artificialisation nette (Zan) fixé pour 2050".
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