Pays de la Loire : une "école du solaire" voit le jour
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Une école dédiée à la technologie du solaire : tel est l'établissement qui vient d'ouvrir ses portes à La Roche-sur-Yon, en Vendée. Porté par un collectif d'acteurs, le projet ambitionne de répondre à la pénurie de professionnels qualifiés au moment où la filière est en croissance.
Le collectif rassemble les entreprises Sog Solar et VFE, ainsi que le Sydev, le Syndicat d'énergie et d'équipement de la Vendée, et sa société d'économie mixte, Vendée Énergie. L'association professionnelle regroupant les acteurs de la région, Atlansun, est également représentée, aux côtés du Cnam (Conservatoire national des arts et métiers) des Pays de la Loire et du BTP CFA (Centre de formation d'apprentis) Vendée.
Former une nouvelle génération
Les cursus proposés par les deux établissements de formation portent sur deux axes stratégiques : d'une part, la pose de panneaux photovoltaïques, enseignée par le CFA ; d'autre part, l'ingénierie de projets solaires, assurée par le Cnam. Le premier a pour objectif de former une nouvelle génération d'installateurs, quand le second s'attelle à spécialiser des cadres dans le développement, l'installation et l'exploitation des systèmes PV.
Toutes les formations sont accessibles en parcours initial et continu et s'adressent donc aussi bien aux jeunes qu'aux actifs en reconversion. Le BTP CFA Vendée propose concrètement une formation initiale "Certificat de spécialisation niveau 4 Technicien en énergies renouvelables" d'un an et des formations courtes pour le métier d'installateur de panneaux solaires.
De son côté, le Cnam Vendée offre une formation continue d'expert en PV, d'une durée de 150 heures ; une autre à distance sur la micro-certification "Techniques et réglementations du dimensionnement PV" sur deux jours ; et enfin la licence professionnelle "Métiers de l'électricité et de l'énergie, spécialité PV", d'un an en alternance.
8.000 postes d'installateurs à pourvoir
L'École du solaire veut par ailleurs jouer un rôle économique dans le territoire où elle s'implante : "Le choix de l'agglomération de La Roche-sur-Yon pour accueillir ce pôle d'expertise est stratégique pour son écosystème d'acteurs engagés et sa dynamique territoriale porteuse des défis de la transition énergétique", souligne un communiqué du Cnam.
Car si sa dynamique est freinée par un manque de bras, le secteur du solaire ne connaît pas la crise. En 2023, la production photovoltaïque a atteint 23 térawattheures, soit un bond de 16% en comparaison à 2022. La filière prévoit même d'employer 30.000 salariés directs et indirects d'ici à 2030.
Mais il lui faut pour l'heure pourvoir environ 8.000 postes d'installateurs vacants. Une entreprise sur cinq du secteur affirme d'ailleurs avoir du mal à trouver des ingénieurs et cadres compétents, ce qui justifie, pour le Cnam, la mise en place "de formations ciblées et accessibles pour soutenir les entreprises dans leur développement".
Pour attirer de nouveaux talents, les acteurs locaux mettent en avant l'objectif de décarbonation d'ici à 2050 et la "bonne santé économique" de l'industrie. Ils assurent aussi que l'activité permet d'envisager des débouchés sur l'ensemble du territoire ainsi que des perspectives d'évolution sur le long terme, grâce à des compétences qui pourront être valorisées au cours des prochaines années. Dans l'immédiat, les créations d'emplois devraient cependant se concentrer sur les métiers d'installateur, d'ingénieur et de cadre.
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