Le secteur solaire demande à l'État de recalibrer son soutien face "aux défaillances du marché"

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 29 septembre 2025
© iStock
Photo d'illustration d'une centrale solaire photovoltaïque.
POLITIQUE. La filière solaire salue le démenti de Sébastien Lecornu au sujet du moratoire sur le photovoltaïque mais appelle malgré tout à faire rapidement évoluer le système de soutien public à ses projets, notamment par le biais de plusieurs mesures techniques.

Rassurés, à l'image des autres acteurs des énergies renouvelables, par le démenti du Premier ministre Sébastien Lecornu sur l'instauration d'un moratoire sur le photovoltaïque, les professionnels de l'énergie solaire ne baissent pas pour autant la garde. Et rappellent leurs priorités : "les investissements énergétiques répondent à une logique de temps long" – 20 ans a minima – et la filière a "besoin de visibilité permanente", ce qui fait dire au syndicat Enerplan que "la publication rapide de la PPE (Programmation pluriannuelle de l'énergie) est une nécessité".

Dans la course à la décarbonation, le solaire serait même en pole position sur les plans économique et industriel. Les contraintes budgétaires pesant sur le projet de loi de Finances 2026 risquant cependant de perturber le développement des projets de centrales de toutes tailles, tant dans le thermique que dans le photovoltaïque, la filière ne veut pas se retrouver lésée et demande donc aux pouvoirs publics de l'intégrer dans les débats sur l'évolution du système de soutien de l'État.

Pousser la flexibilité et le stockage

"Cette évolution devra inclure des mesures favorisant la flexibilité et le stockage, pour lesquels la France est en retard par rapport à nos voisins européens", plaide Enerplan, selon qui "ces deux mesures permettront le pilotage de la production solaire et seront une réponse aux défaillances actuelles du marché" tout en étant "de nature à diminuer les coûts pour le budget de l'État". Les professionnels du solaire appellent également de leurs voeux "un volet spécifique pour favoriser la production de panneaux solaires en France" ainsi qu'un véritable essor de l'autoconsommation.

"Il manque un observatoire indépendant qui établisse de manière incontestable et transparente les éléments techniques, financiers et économiques des différentes filières. Nous suggèrerons que la CRE (Commission de régulation de l'énergie), autorité indépendante, reçoive les moyens de bâtir cet observatoire pour chaque énergie décarbonée", complète le président d'Enerplan, Daniel Bour.

Une telle structure pourrait aussi "suivre les prix de marché de l'électricité et analyser ses composants pour permettre de corriger ses défaillances manifestes et les situations de rentes indues", ce qui pourrait modifier l'orientation des décisions publiques. D'où l'intérêt, pour Daniel Bour, de publier la PPE3 "au plus vite", même si elle devait "être corrigée suite aux travaux de l'observatoire".


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