La FFB attend du futur gouvernement une "refonte des aides à la rénovation énergétique"

Au matin de la journée de mobilisation sociale baptisée "Bloquons tout" et organisée ce 10 septembre 2025, Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment (FFB), a tenu sa traditionnelle conférence de presse de rentrée. Une période également marquée par le remaniement gouvernemental suite à la démission du Premier ministre François Bayrou la veille.
En effet, ce segment, qui était encore positif en 2024 (+0,7 %), perd 0,8 % cette année, au lieu de la légère croissance anticipée. Pourtant, "lors des campagnes diverses, la rénovation énergétique et la transition écologique étaient des sujets majeurs des gouvernements successifs du double quinquennat Macron", souligne Olivier Salleron, pointant du doigt les récents et nombreux allers-retours sur les dispositions de MaPrimeRénov’.
En particulier, la rénovation énergétique a diminué de 1,4 % sur les deux premiers trimestres de l’année. Le président de la FFB ne mâche pas ses mots : "C’est une catastrophe. On pensait que la rénovation énergétique des logements allait croître chaque année avec les objectifs de décarbonation de la France… et on va être à -2,1 % en volume."
-30.000 emplois dans le BTP en 2025
Cette récession, qui avait déjà entraîné la perte de 28.800 emplois dans le secteur en 2024, devrait encore en faire perdre 30.000 en 2025, selon les chiffres mis à jour par la FFB. Une perte moins forte qu’anticipée car, selon la fédération, les entreprises continuent à embaucher, anticipant le retour de la croissance à venir, et souhaitent également conserver leurs employés qualifiés, malgré la crise actuelle. On note néanmoins le bond de 22,5 % des défaillances d’entreprises du BTP en 2024, malgré un léger mieux au premier semestre 2025 (-1,7 %).
© Fédération française du bâtiment
Au niveau national, le logement neuf semble se redresser légèrement. Au cours des sept derniers mois, les autorisations ont progressé de 16,2 %, tandis que les mises en chantier augmentaient de 9,3 %. Des chiffres encore bien bas lorsqu’on regarde le graphique à long terme : les quelque 300.000 mises en chantier engrangées jusqu'ici en 2025 sont comparables au niveau des années 1995-1997, tandis que le nombre d’autorisations est comparable à celui de 2012-2013.
"Un nouveau gouvernement, vite !"
C’est ce que réclame la fédération, frustrée de la potentielle mise en péril des avancées obtenues avec le précédent exécutif. "Quel que soit le gouvernement, il y a deux impératifs : la relance du locatif privé et la refonte des aides à la rénovation énergétique", soutient Olivier Salleron. Pour cela, ce dernier souhaite "maintenir les réformes et le budget 2025 avec le Prêt à taux zéro pour booster le logement privé".
Le président de la FFB s’indigne d'ailleurs du dernier décret sur MaPrimeRénov’ publié deux jours plus tôt, "rayant les aides aux particuliers pour l’isolation des murs de leur maison [et pour les chaudières biomasse, NDLR]". Une mesure qui vient encore alourdir les revendications contre les refontes successives des aides à la rénovation énergétique destinées aux particuliers.
"Il ne s’agit pas seulement de mécontenter l’économie du bâtiment ; ce sont surtout nos concitoyens qui ne peuvent plus se loger d’une façon digne, durable et surtout confortable", regrette-t-il.
Lire aussi
-
Photovoltaïque : les installations devront remplir ces conditions pour bénéficier de la TVA à 5,5 %
-
GTB : Matter et Thread sur le devant de la scène d'IFA 2025
-
Midea et Frigicoll s'unissent pour créer un nouvel acteur du CVC en France
-
Sur EnerJ-Meeting Nantes, le secteur s'interroge pour "ne plus faire comme avant"