Île-de-France : un nouveau contrat de chaleur renouvelable pour quatre ans

Alors que le chauffage, le refroidissement et l'eau chaude sanitaire des secteurs résidentiel et tertiaire pèsent 45% de la consommation d'énergie finale en Île-de-France, et que dans le même temps les énergies renouvelables et de récupération (ENR&R) n'en couvrent que 9%, les pouvoirs publics locaux ont décidé de passer à l'étape suivante. Dans la foulée du premier contrat chaleur renouvelable (CCR) courant de 2022 à 2025, qui a permis d'installer une vingtaine d'équipements ENR&R, les préfectures de la région et de Paris, le Syndicat intercommunal pour le gaz et l'électricité en Île-de-France (Sigeif) ainsi que l'Ademe francilienne ont signé fin juin un second CCR.
D'une durée de quatre ans et doté de 6,1 millions d'euros, il consiste, comme le premier, à développer des projets "conséquents d'ENR&R thermiques" par le biais d'aides à l'investissement et aux études. Les signataires visent "un minimum de 10 installations de types biomasse énergie, solaire thermique, géothermie de surface et des opérations de récupération de chaleur fatale", sachant que le Sigeif s'est engagé à son niveau à déployer une quarantaine d'installations supplémentaires "pour une production totale de 9.377 MWh/an".
Charge à lui d'identifier les projets et d'accompagner les acteurs locaux, aussi bien pour les aider à arbitrer entre les technologies et le dimensionnement des équipements que pour verser les subventions. "Ce CCR n'est pas une simple convention : c'est un levier puissant pour faire entrer nos territoires dans une nouvelle ère énergétique, plus sobre, plus locale, plus résiliente", a commenté à cette occasion Hélène Croze, adjointe à la préfète et secrétaire générale aux politiques publiques aux préfectures d'Île-de-France et de Paris.
Le "grand potentiel" de l'Île-de-France
"Les ressources en chaleur renouvelable sont nombreuses sur notre territoire et il nous appartient de les mobiliser de manière judicieuse, pour promouvoir une énergie locale, durable et décarbonée", a abondé le président du Sigeif, Jean-Jacques Guillet. Pour ce faire, les acteurs locaux peuvent compter sur le Fonds chaleur de l'Ademe, qui peut couvrir jusqu'à 65% du coût de l'installation et/ou de l'étude de faisabilité des projets de production de chaleur renouvelable. En 2024, l'antenne francilienne de l'agence a soutenu plus de 130 projets et financé une soixantaine d'études en y consacrant 92 millions d'euros d'aides.
"Cela représente 110.000 tonnes de CO2 évitées et la pose de 98,2 km de réseaux de chaleur", assure un communiqué. L'Ademe a aussi lancé un Réseau Chaleur Renouvelable, destiné à sensibiliser collectivités et entreprises sur ces enjeux, et à animer des projets au niveau local. Les maîtres d'ouvrage publics comme privés peuvent ainsi bénéficier de conseils personnalisés sur les meilleurs choix technologiques.
"L'Île-de-France dispose d'un grand potentiel en matière de chaleur renouvelable, qu'il s'agisse de géothermie profonde, de surface ou encore de chaleur fatale", a insisté Amélie Renaud, directrice régionale de l'agence. Avant d'appeler "l'ensemble des acteurs franciliens à rejoindre ce mouvement pour démocratiser la chaleur renouvelable sur l'ensemble du territoire".
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