En reportant la publication de la PPE 3, la filière ENR estime que François Bayrou "enterre" son "avenir"

La déception est assurément au rendez-vous. Comme prévu, un débat sans vote sur la troisième version de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE 3) s'est tenu à l'Assemblée nationale le 28 avril 2025. Devant un hémicycle quasi-désert, le Premier ministre François Bayrou a pris la parole pour dresser un point d'étape de la politique énergétique de son Gouvernement - en insistant une nouvelle fois sur l'intérêt de la géothermie -, mais aussi pour annoncer le report de la publication du décret qui doit consacrer la PPE 3.
Celle-ci sera ainsi "publiée d'ici à la fin de l'été, afin d'apporter la visibilité nécessaire aux différentes filières industrielles de l'énergie", a expliqué le locataire de Matignon. Plus précisément, un groupe de travail devrait être formé dans le but de réaliser des auditions et des études, et in fine proposer une version "améliorée et corrigée" du texte.
Un coup dur pour les acteurs de l'énergie, dont une vingtaine d'entre eux avaient signé une lettre ouverte aux parlementaires quelques jours auparavant en les exhortant à publier "sans délai" la PPE et à "soutenir" l'électrification, afin de leur permettre justement de prévoir leurs investissements.
"(...) en l'absence de ce décret, ce sont toutes les femmes et les hommes de la filière électrique - une industrie engagée sur le temps long - qui demeurent dans l'expectative (...). Les acteurs que nous représentons ont en effet besoin de visibilité et de stabilité (...)", avaient-ils notamment plaidé. L'exécutif a finalement fait le choix inverse.
"Signal désastreux"
"La PPE renvoyée aux calendes grecques ! C'est en gros le sentiment qu'a donnée la déclaration du Premier ministre sur la politique de l'énergie, en refusant d'assumer la publication de la PPE", a fustigé Jules Nyssen, le président du SER (Syndicat des énergies renouvelables), dans une publication LinkedIn.
Dans un communiqué, l'organisation estime que le "signal désastreux" qui est ainsi envoyé aux entreprises de la transition énergétique "enterre l'avenir des filières renouvelables", en les plongeant "dans une profonde incertitude". "Tout ceci n'est vraiment pas à la hauteur !", fulmine Jules Nyssen. Selon lui, "l'avenir de la politique énergétique de la France ne peut pas être sacrifié à des fins politiciennes", en référence aux menaces de censure qu'a fait planer le Rassemblement national au-dessus de la tête du Gouvernement.
Quoi qu'il en soit, les débats sont donc encore loin d'être clos sur ce sujet. De son côté, le SER continue à plaider pour une "vision rationnelle" du sujet et affirme qu'il "continuera sans relâche à défendre la pertinence des ENR électriques et non électriques pour les ménages, les territoires et les entreprises".
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