Dans "un secteur en pleine mutation", BDR Thermea va supprimer 370 emplois en France

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 20 mai 2025
Capture d'écran Google Maps
Le site de BDR Thermea France à Mertzwiller, dans le Bas-Rhin, va perdre 320 emplois.
ACTEURS. Le groupe, qui possède notamment De Dietrich et Chappee, dit devoir "adapter ses activités" dans un contexte "difficile". Les conséquences économiques et sociales vont être lourdes en France, avec plusieurs centaines d'emplois supprimés et une production qui pourrait s'arrêter d'ici à 2027.

Coup dur pour les salariés de l'usine alsacienne de BDR Thermea, et plus largement pour l'industrie du génie climatique, déjà embourbée dans une conjoncture morose. Selon nos confrères des Dernières Nouvelles d'Alsace, ils ont appris, à la suite d'un comité social et économique (CSE) qui s'est tenu ce 20 mai 2025, la suppression de 320 emplois sur 850 au site de Mertzwiller, dans le Bas-Rhin, présenté par le quotidien comme le "berceau du groupe De Dietrich".

"Tout le monde s'attendait à une mauvaise nouvelle, mais pas de cette ampleur", a réagi le secrétaire du CSE, Fabrice Leininger, dans les colonnes du journal. Le Groupe BDR Thermea, qui possède notamment les marques De Dietrich et Chappee, a en effet annoncé aujourd'hui un "plan stratégique visant à adapter ses activités à un secteur en pleine mutation".

"Intensification de la concurrence asiatique"

Dans un communiqué consulté par XPair, l'entreprise reconnaît que le secteur du CVC a subi "d'importantes transformations", au premier rang desquelles la perte d'attractivité, voire l'interdiction réglementaire de certaines solutions de chauffage traditionnel. Les investissements réalisés par les industriels dans le développement des pompes à chaleur, symbole de la transition énergétique, se sont heurtés à l'effondrement du marché européen, et particulièrement français.

"Cette baisse drastique s'est accompagnée d'une intensification de la concurrence avec l'arrivée de nouveaux acteurs, notamment asiatiques, ainsi que d'une vague de consolidation des groupes européens, tirant les prix vers le bas", indique la direction de BDR Thermea.

Ajoutant que, "dans ce contexte difficile, les performances commerciales et financières du groupe ont été lourdement affectées et, en raison de la part importante qu'occupent les Pac dans son activité, BDR Thermea France se trouve dans une situation particulièrement préoccupante, avec des pertes considérables".

Plus de production française d'ici à 2027 ?

D'après le communiqué, des mesures avaient pourtant été mises en place ces dernières années pour rectifier le tir, mais elles "n'ont pas produit les résultats escomptés". Un "Plan stratégique 2030" avait déjà été récemment annoncé par le groupe, mais de nouvelles décisions ont donc été prises ce matin, parmi lesquelles "la rationalisation des activités de production", qui va se traduire par "la vente de deux sites de production de radiateurs", l'un à La Chartre-sur-le-Loir, dans la Sarthe, et l'autre en Allemagne. BDR Thermea chercherait d'ores et déjà des repreneurs potentiels.

L'entreprise a par ailleurs annoncé "la centralisation de ses activités de production sur un nombre de sites plus restreint, ce qui pourrait mener à la cessation progressive de la production en France au cours des deux prochaines années". Elle confirme par conséquent "la suppression progressive d'environ 370 postes en France au cours des prochains mois et jusqu'à mi-2027", dont 320 salariés du site de Mertzwiller.

Des changements présentés comme "difficiles" mais "nécessaires" et qui ne devraient pas changer le statut de "marché clé" de la France, toujours selon la direction du groupe, qui assure que l'usine alsacienne "continuera de jouer un rôle central dans ses activités", sans toutefois donner de précisions. À l'échelle mondiale, BDR Thermea emploie environ 7.000 personnes.


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