Chaleur : la Fedene plaide pour une PPE3 "dans les meilleurs délais"

Que la dernière version en date de la troisième Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) ait été mise en consultation publique jusqu'au 4 avril 2025, c'est bien ; si elle pouvait être rapidement publiée par décret, ce serait mieux. La Fedene (Fédération des services énergie et environnement) se réjouit de la reprise des travaux autour du texte mais s'inquiète des conséquences sur l'activité des professionnels et du risque d'enlisement de leurs projets.

"La publication de la PPE3 doit être faite dans les meilleurs délais pour donner de la visibilité aux acteurs, poursuivre la dynamique actuelle des projets et répondre aux attentes qu'elle traduit. Il est crucial de donner aux acteurs économiques et aux collectivités les moyens d'agir, en stabilisant les règles et en définissant des moyens réglementaires, techniques et financiers cohérents", argue Pascal Guillaume, à la tête de la fédération.

Manque d'ambition

La chaleur, qui représente plus de 40% de la consommation d'énergie de la France, est encore carbonée à hauteur de 60%, et reste soumise à la fois à l'instabilité des prix et à la vulnérabilité de l'approvisionnement. À la place, la filière attire l'attention sur les sources d'énergie renouvelable et l'utilisation de la chaleur fatale, qui permettraient de décarboner tout en présentant l'intérêt d'être déjà disponibles et matures, produites et déployables localement grâce aux réseaux de chaleur.

Dans ce domaine, la PPE3 semble maintenir une certaine ambition pour l'échéance 2035, mais se borne aux "valeurs basses des versions précédentes" pour l'échéance 2030, "se contentant de reprendre les objectifs de la loi de transition énergétique pour la croissance verte de 2015", d'après la Fedene. Concrètement, l'objectif de développement des réseaux de chaleur est fixé à 52,7 térawattheures d'ici à 2030, dont 75% d'ENR, délaissant les 68 TWh à 75% d'ENR un temps évoqués. Côté chaleur fatale, l'objectif de livraison par les réseaux est de 21 TWh en 2035, contre 25 TWh dans le texte initial.

"Nous nous félicitons que le projet de PPE3 confirme pour 2035 l'objectif de doublement du volume total de chaleur et de froid renouvelable et de récupération", note Pascal Guillaume. Qui appelle cependant à "maintenir l'ambition affichée dans les précédentes versions de la PPE pour le développement des réseaux de chaleur à l'horizon 2030, et pour l'utilisation de la chaleur fatale à 2035". Reste à voir ce qui sortira de la consultation publique, et comment Bercy le traduira au niveau réglementaire, face à un Parlement de plus en plus remonté contre l'absence d'une feuille de route énergétique claire pour le pays.