Pour adapter les bâtiments à 50°C, "il faut accompagner les professionnels"
![EnerJ-Meeting, la Journée de l'efficacité énergétique et environnementale [un événement organisé par le Groupe Batiactu, auquel appartient XPair], se tient ce mardi 11 février 2025 à Paris. EnerJ-Meeting](https://actu.xpair.com/img/d2e4b4a7-c970-4a90-ac31-3ea4566cc8c3/img-3774.jpg?fm=jpg&q=80&fit=max&crop=4032%2C2268%2C0%2C756)
Les effets du dérèglement climatique se multiplient. Avec eux, de nombreuses questions se posent. Pour les acteurs du bâtiment et de l'énergie, celle de faire évoluer la rénovation s'impose.
"L'augmentation des événements climatiques extrêmes doit interpeller la société civile, les collectivités et les entreprises. Les publics vulnérables, soit 1,2 million de personnes en précarité énergétique, seront les premières victimes collatérales de ces phénomènes", prévient Jérémie Almosni, directeur ville et territoires durables à l'Ademe (Agence de la transition écologique), lors d'une table ronde organisée sur EnerJ-Meeting, la Journée de l'efficacité énergétique et environnementale [un événement organisé par le Groupe Batiactu, auquel appartient XPair], ce mardi 11 février 2025 à Paris.
Comment massifier la rénovation ?
La rénovation des bâtiments doit inclure les notions "de décarbonation et d'adaptation", affirme Aïda Tazi, responsable du pôle bâtiment, immobilier et travaux publics au cabinet de conseil Carbone 4. "La question à se poser lorsque l'on rénove un ouvrage est de se demander s'il sera pérenne demain. L'objectif collectif est de massifier la rénovation et d'atteindre la neutralité carbone, en adaptant les édifices aux vagues de chaleur estivale."
Une opinion que partage Laure-Anne Geoffroy Duprez, présidente de l'Unsfa (Union nationale des syndicats français d'architectes). "Pour décarboner les constructions et rénovations, il faut les adapter aux besoins des usagers et penser les économies d'énergie."
Oriane Raulet, adjointe à la directrice de l'expertise et des politiques publiques de l'Agence nationale de l’habitat (Anah), appelle également à "parler d'économies d'énergie", en anticipant les nouvelles dépenses énergétiques liées à la massification de la climatisation des logements, notamment par l'installation croissante de pompes à chaleur.
Des outils et des formations
La prise de conscience dans l'adaptation des bâtiments au dérèglement climatique a, de toute façon, eu lieu, estime Aïda Tazi. "Carbone 4 propose néanmoins des formations liées à cette adaptation à destination des entreprises", précise-t-elle.
Car l'accompagnement des acteurs économiques et des élus est "important", réagit Jérémie Almosni. "Le rôle des collectivités est fondamental pour mobiliser les habitants. Il faut aussi accompagner les acteurs à se former aux nouvelles exigences environnementales, estime le porte-parole de l'Ademe. L'adaptation nécessite des transformations profondes en termes de compétences."
Des outils existent d'ailleurs pour guider les professionnels. La démarche Tacct (Trajectoires d’adaptation au changement climatique des territoires) de l'Ademe permet aux collectivités d’élaborer une politique d’adaptation au changement climatique, allant du diagnostic de vulnérabilité jusqu’au suivi des mesures et à l’évaluation de la stratégie.
"Il existe un éventail d'outils. Les acteurs doivent oser innover et expérimenter, encourage Aïda Tazi. La réglementation environnementale 2020 (RE2020) a notamment permis de structurer les bons gestes pour permettre des performances énergétiques et carbone. Les artisans qui ont appris les bons gestes dans le neuf proposent désormais à leurs clients la même chose dans la réhabilitation."
Les ménages aussi concernés
Les ménages ont, eux aussi, besoin d'être accompagnés, souligne toutefois Oriane Raulet. "La question de l'adaptation reste assez lointaine pour de nombreux Français, affirme la représentante de l'Anah. Nous avons un rôle à jouer pour les sensibiliser et les conseiller dans la rénovation globale, qui coûte en moyenne 80.000 euros."
Des solutions simples peuvent alors être déployées. "On peut favoriser financièrement la jonction de deux logements pour les rendre traversants et offrir des surfaces supplémentaires. On peut aussi réorienter les pièces principales ou encore faire de la pédagogie auprès des usagers sur des mesures simples, comme le fait de fermer ses volets en été", reprend la présidente du syndicat d'architectes. Oriane Raulet rejoint également les propos de Laure-Anne Geoffroy Duprez. "La pédagogie est essentielle, même après la rénovation. On parle par exemple de ventiler les bâtiments, d'ouvrir les fenêtres la nuit en été…"
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