Pac, chaudières, réseaux : quel est cet outil sensibilisant aux métiers en tension ?

Technicien d'exploitation gaz, monteur en réseaux de chaleur, installateur de pompes à chaleur, chargé de maintenance énergétique ou encore conseiller en efficacité énergétique : autant de métiers du secteur de l'énergie qui connaissent actuellement des difficultés de recrutement. Alors qu'elle emploie aujourd'hui 237.800 personnes, la filière gaz, chaleur et services énergétiques estime avoir besoin de 259.000 salariés vers les années 2030, soit une hausse de près de 10 % en seulement cinq ans.

Cette trajectoire pourrait cependant être contrariée par la pénurie de bras et de compétences à laquelle elle est à ce jour confrontée. C'est donc pour tenter de rectifier le tir que l'association France Gaz et la Fedene (Fédération des entreprises de services énergie et environnement) viennent d'actualiser, avec le soutien de l'opérateur de compétences (Opco) 2i, le portail Compétences Énergies, initialement lancé en 2023.

"Pour répondre aux besoins des territoires, il est essentiel de mieux faire connaître les métiers de l'énergie et de faciliter l'accès aux formations", commente le président de France Gaz, Frédéric Martin. La déléguée générale de la Fedene, par ailleurs présidente du CFA École Énergie Tech, Marion Lettry, estime pour sa part que "former aux métiers de la transition énergétique, c'est former aux métiers d'avenir".

Chargé d'orienter les étudiants, les professionnels en reconversion ainsi que les chômeurs, cet outil propose dorénavant une cartographie interactive de l'offre de formation, en recensant plus de 300 établissements et organismes à l'échelle nationale. Une campagne numérique baptisée Job Direct a été lancée en parallèle pour interpeller les jeunes et les mettre directement en relation avec les employeurs proposant des offres d'emploi ou d'alternance.

D'après une étude prospective réalisée par le cabinet d'études Kyu à la demande des deux organisations, les parcours de formation méritent néanmoins d'être adaptés aux nouvelles réalités du terrain et du marché de l'emploi. Près de 9 salariés sur 10 de la filière sont en CDI, mais seulement 6 % en alternance, preuve d'un manque évident d'attractivité auprès des jeunes.

Les entreprises du secteur sont à 91 % des TPE et 13 % des employés ont plus de 55 ans, ce qui pose respectivement la question de l'accompagnement des recruteurs et celle de la transmission des compétences. Enfin, les femmes ne représentent que 20 % des effectifs, témoignant du retard de la mixité dans les métiers techniques.