"Malgré le contexte, la location reste un vecteur important grâce à sa flexibilité", É. Dantart (Kiloutou Climatec)

XPair : Quelle est l'histoire de la société devenue aujourd'hui Kiloutou Climatec ?

Éric Dantart : Nous nous appelions auparavant Froid Loc Service et nous étions présents en France depuis 2023. De son côté, le Groupe Kiloutou a souhaité se démarquer et progresser dans le HVAC, donc ils nous ont proposé une collaboration. FLS a ainsi été rachetée le 21 juin 2025 et a depuis changé de nom pour devenir Kiloutou Climatec. Toutes les équipes sont motivées par le fait qu'elles ont des points communs et des choses à faire ensemble. Cette acquisition permet en effet au Groupe Kiloutou de se doter d'une spécialité supplémentaire et nous allons travailler en osmose pour apporter des synergies entre les filiales.

Notre ambition, c'est de devenir un acteur important du CVC en France, en s'appuyant sur les compétences de nos équipes, qui ont 30 ans d'expérience dans la climatisation. Pour l'instant, nous avons une agence à Saint-Pierre-du-Perray (Essonne), la deuxième vient d'ouvrir à Cestas, près de Bordeaux, et nous sommes en train de regarder pour en ouvrir une troisième début janvier à Lyon. Nous devrions ensuite avoir un rythme d'ouverture d'une à deux agences par an, avec un objectif fixé à 8 ou 10 agences d'ici à 3 à 4 ans.

Nos locations couvrent tous les domaines d'activité : groupes froids, climatiseurs, chaufferies, chaudières, notamment pour des événements particuliers. Nous envisageons aussi de faire de la ventilation, du refroidissement ou du réchauffement d'air, ainsi que des machines spécifiques pour travailler dans des processus spécifiques comme le négatif très basse température ou le positif très haute température. Il y a donc une vraie volonté de se diversifier.

Pouvez-vous détailler les catégories de produits que vous proposez à la location ? Et quels marchés visez-vous pour votre développement ?

É. D. : En groupes froids, nous proposons pour l'instant la marque Hitema, mais nous sommes actuellement en plein appel d'offres pour renouveler la gamme. Nos machines commencent à 16 kilowatts et vont jusqu'à 670 kW, et nous allons prochainement acheter des 750 kW. En centrales d'air, notre gamme débute à 15, puis 30, 50 et 150 kW, mais nous avons là aussi des projets d'achat de matériels différents.

En chaudières, nous proposons des équipements de 250 et de 500 kW, avec la volonté, selon notre ressenti du marché, d'acheter des modèles beaucoup plus puissants, de 1 à 3 mégawatts. En climatiseurs, nous travaillons avec la marque Fral. Nous proposons aussi des rooftop compacts, qui vont jusqu'à 120 kW en froid et 130 kW en chaud, et nous allons peut-être travailler avec des modèles plus petits car nous avons de la demande sur ce segment.

"L'avantage de la location, c'est que le client paye une prestation pour avoir une machine de dernière génération. Si son activité est perturbée ou arrêtée, il peut mettre un terme à la location et rendre la machine, alors que dans le cas d'un achat, la machine est toujours là et son investissement doit toujours être rentabilisé."

En très basse température, nous projetons des achats de machines à -20 °C, -30 °C et nous avons déjà commandé des -45 °C. En ventilation, nous pouvons travailler avec nos collègues de Kiloutou qui disposent déjà d'extracteurs, de ventilateurs... Nous faisons cependant peu de ventilation pure, car nous avons plutôt tendance à installer de la ventilation pour ensuite installer un groupe froid ou une chaudière pour l'alimenter.

On s'interroge néanmoins sur des régulations plus pointues, notamment pour les data centers, qui est un marché sur lequel nous voulons vraiment nous positionner car l'activité y est forte et toutes les spécialités de Kiloutou peuvent y trouver leur compte. Nous pourrons quasiment proposer toute la palette d'équipements nécessaires pour construire le centre de données et le maintenir.

Selon vous, l'avenir du CVC passe par la location de matériels ?

É. D. : La location et la vente ont chacune leur clientèle. L'investissement dans une machine impose derrière un investissement dans sa maintenance, plus ou moins importante en fonction du modèle et de la réglementation. L'avantage de la location, c'est que le client paye une prestation pour avoir une machine de dernière génération.

De plus, si son activité est perturbée ou arrêtée, il peut mettre un terme à la location et rendre la machine, alors que dans le cas d'un achat, la machine est toujours là et son investissement doit toujours être rentabilisé. Malgré les difficultés actuelles, je pense donc que la location reste un vecteur important pour les industriels grâce à sa flexibilité.

Dans notre cas, nous louons la machine et la prestation, c'est-à-dire son transport et son installation, mais nous ne proposons pas d'affecter notre personnel sur des équipements qui ne sont pas les nôtres. Nos services de maintenance ne s'appliquent donc qu'à nos propres locations.

Enfin, nous avons également une activité vente : quand des clients nous disent que notre machine leur apporte satisfaction et qu'ils souhaiteraient l'acheter, nous ne pouvons pas leur vendre la nôtre car elle est dédiée à la location, mais nous pouvons leur vendre la même ou l'équivalence. Je pense que nous serons amenés à développer de plus en plus ce genre d'opérations.