Logement : comment les Français appréhendent-ils les risques climatiques ?

Comment les Français appréhendent-ils les conséquences du changement climatique dans leur logement ? La 9ᵉ édition du baromètre annuel de l'association Qualitel – qui délivre les marques NF Habitat et NF Habitat HQE – consacré à la qualité des logements s'est penchée sur cette question qui devient de plus en plus prégnante alors que les canicules, sécheresses et autres épisodes météorologiques violents se multiplient.
Cette nouvelle étude réalisée avec l'institut Ipsos s'est intéressée à plusieurs problématiques en lien avec l'adaptation du parc résidentiel, tels que les dégâts les plus fréquemment provoqués par les aléas climatiques, la préparation des logements et de leurs occupants, ou encore les répercussions en termes d'assurances. Autant de questions posées à 3.680 particuliers au cours de l'année 2025, dont l'été a été classée comme le 3ᵉ plus chaud enregistré par Météo France. Voici les principaux chiffres à retenir de ce baromètre.
9 Français sur 10 ont été confrontés au moins une fois à un aléa climatique dans l'un de leurs logements
Les Français semblent bien conscients du réchauffement climatique puisque les trois quarts des personnes interrogées considèrent que les aléas météorologiques sont plus fréquents qu'il y a 10 ans, et 94 % jugent l'Hexagone particulièrement exposé à au moins un type de risque climatique.
Parmi ces derniers, ceux en lien avec l'eau et le vent (inondations, tempêtes, érosion...) sont cités par 87 % des sondés, suivis par les aléas liés à la chaleur (canicules, feux...) pour 81 % d'entre eux, et, loin derrière, par les risques en lien avec le froid, pour 27 %.
De fait, près de 9 citoyens sur 10 disent avoir été confrontés au moins une fois à un aléa climatique dans l'un de leurs logements, que ce dernier ait entraîné ou non des dégâts matériels. Les principaux risques mentionnés sont la canicule (74 %), la sécheresse ou la grêle (56 %), la tempête (55 %), la vague de froid (48 %) ou l'inondation, qu'elle soit d'origine pluviale ou fluviale (33 %).
Fait notable, le retrait-gonflement des argiles n'est évoqué que par 12 % des répondants, alors que le phénomène pourrait impacter plus de 10 millions de maisons individuelles. Quoi qu'il en soit, aucune région de France métropolitaine ne semble être épargnée par l'ensemble des aléas analysés dans le baromètre Qualitel.
62 % des sondés redoutent la canicule, jusqu'à 67 % pour les Parisiens
Les Français se sentent par conséquent particulièrement exposés : quasiment la moitié des personnes interrogées estime que leur logement n'est pas assez protégé face à la canicule, un chiffre qui grimpe à 60 % pour les habitants d'appartements, contre 42 % pour les occupants de maisons. La tendance s'inverse néanmoins au sujet de la grêle – 49 % pour les habitants de maisons contre 33 % pour les habitants d'appartements.
Une situation qui inquiète en tout cas 42 % des sondés, sachant que les canicules et leurs conséquences occupent la première place du podium des risques les plus redoutés : 62 % pour l'ensemble du panel, et jusqu'à 67 % pour les habitants des métropoles et de l'agglomération parisienne. Ce qui amène 28 % des moins de 25 ans à envisager de déménager d'ici à 20 ans, contre seulement 19 % pour la tranche 25-49 ans, et 9 % pour les plus de 50 ans.
20 % des sinistrés ont vu le coût de leurs réparations dépasser les 10.000 €
Car certains ont déjà éprouvé de l'inconfort, voire ont subi des dégâts concrets dans leur logement et, par extension, dans leur vie quotidienne. Les deux tiers de nos compatriotes auraient ainsi eu du mal à supporter la chaleur chez eux, une part qui monte à 71 % pour ceux vivant en appartement et 72 % pour ceux résidant dans les grandes villes et en région francilienne.
Plus d'un sondé sur quatre assure avoir eu des dommages dans son logement actuel au cours de la décennie écoulée, soit sur l'habitation en elle-même, soit sur le mobilier ou les équipements. Les dégâts touchent aussi bien l'intérieur que l'extérieur – surtout en maison individuelle – : 44 % des dégâts impactent la toiture et la charpente ; 20 % la cave, le sous-sol, le vide sanitaire et le garage ; 19 % l'intérieur ; et 26 % la façade.
À noter : 7 % des personnes interrogées ayant subi des dégâts causés par un aléa climatique ont été contraintes de déménager définitivement. Il faut dire que la facture peut parfois s'envoler : 20 % des répondants sinistrés ont vu le coût de leurs réparations dépasser les 10.000 €. Certes, 67 % ont été indemnisés, quel que fut le montant de leurs dégâts. Mais près d'un sur deux craint de ne plus pouvoir assurer son logement, ou de voir ses primes d'assurance augmenter.
64 % des propriétaires estiment que le coût de l'adaptation de leur logement était, ou serait, trop élevé
Se pose alors la question de l'adaptation des habitations afin de se prémunir des risques climatiques. Il s'avère que seuls 20 % des propriétaires envisagent de réaliser des travaux à cette fin, et 13 % ont réellement sauté le pas. En cause : 64 % des sondés estiment que le coût de l'adaptation de leur logement était, ou serait, trop élevé, et 82 % de ceux qui ont effectué des chantiers jugent que la facture était effectivement trop salée.
Dans le détail, les cinq typologies de travaux d'adaptation les plus envisagés ou réalisés par les propriétaires sont l'isolation thermique (43 %), la mise en place d'un système de récupération d'eaux pluviales (32 %), le renforcement de la toiture (29 %), l'installation de volets ou de brise-soleil (28 %) et la végétalisation extérieure (24 %).
Pour conclure, le baromètre Qualitel s'est demandé si les particuliers étaient suffisamment bien informés des risques climatiques. Et la réponse est non : lorsqu'ils ont choisi leur logement actuel, seulement 3 propriétaires sur 10 ont réfléchi à cette question. Parmi ceux qui ont cherché des renseignements, 65 % disent ne pas avoir obtenu les informations souhaitées, et 15 % en ont eu, mais pas assez pour considérer qu'ils étaient bien informés.
Fort logiquement, 38 % des personnes interrogées considèrent que les dispositifs d'information et de prévention sur les aléas climatiques sont insuffisants, quand 9 % les jugent carrément inexistants. L'illustration la plus évocatrice est celle des cartographies des risques : 71 % des répondants ont avoué ignorer l'existence de celles de leur commune ou région.
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