La transformation des bureaux en logements fait l'objet de deux nouveaux rapports

La transformation des bureaux en logements fait son chemin dans l'esprit des professionnels. En ce mois de septembre 2025, deux rapports consacrés à ce sujet ont été remis aux ministres démissionnaires du Logement, Valérie Létard, et de l'Enseignement supérieur, Philippe Baptiste, afin de souligner "l'opportunité" que représente la réversibilité du bâti pour répondre à la crise du logement.
"Avec plus de 9 millions de mètres carrés de bureaux inoccupés en France, dont plus de 5 millions en Île-de-France, la transformation de bureaux en logements constitue un levier majeur pour répondre à la pénurie de logements, notamment pour les étudiants", explicite-t-on à Roquelaure. Pour les pouvoirs publics, la reconversion de locaux tertiaires en locaux résidentiels doit faire émerger une "véritable industrie", censée concilier "performance écologique, efficacité économique et impact social".
Une nécessaire adaptation des normes
Concrètement, le premier rapport porte sur la simplification réglementaire, vaste chantier pour lequel il formule une vingtaine de propositions. Les auteurs insistent notamment sur la nécessaire adaptation des normes, qu'il s'agisse de celles relatives à la RE2020, à l'accessibilité ou encore à la sécurité incendie. Ils plaident aussi pour "donner un statut clair à l'immeuble reconditionné" et préconisent la création d'une commission centrale du reconditionnement "pour sécuriser les opérations".
Le second rapport s'est quant à lui penché sur l'évolution du modèle économique et de financement, et liste pour sa part 10 propositions mettant l'accent sur des mécanismes incitatifs et sur un régime juridique et fiscal "adapté". Sont également suggérées la création de "foncières de transformation de bureaux" et l'inscription de ces opérations "dans une approche partenariale au service d'un projet de territoire".
Éviter l'émission de 675.000 tonnes de CO2
Autant de pistes de travail qui ambitionnent d'éviter l'émission de 675.000 tonnes de CO2 "si le taux de transformation passe de 2 à 25 %", tout en soulageant les territoires les plus tendus et en sécurisant "la transition économique de 50 à 100 milliards d'euros d'actifs tertiaires" qui changeraient ainsi de statut ou de propriétaire. Reste à voir comment se traduiront ces propositions.
Tandis que certaines "pourront être étudiées dans le cadre des discussions sur le projet de loi de Finances 2026", d'autres "pourront faire l'objet de décrets ou de mesures législatives dans les prochains mois", avait indiqué le ministère début septembre. Sauf qu'entre-temps, le gouvernement de François Bayrou est tombé et le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu fait le tour des forces politiques pour tenter d'élaborer un budget qui passerait l'épreuve du Parlement.
Lire aussi
-
Dans le tertiaire, la RE2020 a déjà ouvert un boulevard aux solutions thermodynamiques
-
Hybridation, formation : Viessmann avance ses pions en logement collectif et petit tertiaire
-
Ventilation : pour F2A, "la baisse des mises en chantier dans le tertiaire est un point d'inquiétude"
-
Logement : pourquoi transformer les zones commerciales pourrait être la solution