Implantation, chiffre d'affaires, emploi : que représentent les producteurs de gaz renouvelables ?

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 25 février 2025
iStock/Animaflora
Photo d'illustration
EN CHIFFRES. Avec pour objectif de mesurer le poids économique de ces entreprises, le premier baromètre des producteurs de gaz renouvelables et bas-carbone vient d'être publié. Tour d'horizon en cinq chiffres clés.

La production de gaz renouvelables et bas-carbone contribue aussi à la création de richesses sur le sol français. Tel est le principal enseignement du premier baromètre dédié à cette industrie et qui vient d'être publié en ce début d'année 2025 par France Gaz et les cabinets Xerfi Specifics et Blunomy.

Sont également partenaires de la démarche l'Atee (Association technique énergie et environnement), Biogaz Vallée (réseau de développement du marché des gaz renouvelables), GRDF, Natran (nouveau nom de GRT Gaz), le SER (Syndicat des énergies renouvelables) et le comité stratégique de filière des Nouveaux systèmes énergétiques (CSF NSE).

L'objectif du baromètre est de mesurer le poids économique et les perspectives de croissance des entreprises spécialisées dans la conception, la construction, le développement et la gestion des unités de production de gaz renouvelables et bas-carbone, en se concentrant sur les acteurs situés aussi bien en amont qu'en aval de la chaîne de valeur.

La transition énergétique n'est pas seulement un défi environnemental mais aussi une opportunité économique majeure pour réindustrialiser la France.

Au-delà du "premier cercle" composé des producteurs et qui est déjà suivi par plusieurs publications, cette étude s'est focalisée sur le "deuxième cercle" regroupant des maîtres d'œuvre, entreprises de maintenance, bureaux d'études et autres cabinets de conseil, directement en contact avec les fabricants de molécules "vertes".

Pour rappel, on estime que la consommation des gaz renouvelables et bas-carbone devrait représenter 20% du mix gazier français en 2030, et 100% en 2050. L'industrie fonde ses espoirs sur la maturité de la filière méthanisation et la montée en puissance des filières pyrogazéification, gazéification hydrothermale et power-to-méthane.

Le secteur "démontre que la transition énergétique n'est pas seulement un défi environnemental mais aussi une opportunité économique majeure pour réindustrialiser la France", plaide Frédéric Martin, le président de France Gaz. "Avec de nombreuses entreprises impliquées et une croissance annuelle soutenue, nous construisons aujourd'hui l'écosystème énergétique de demain, créateur d'emplois industriels et de valeur pour nos territoires", ajoute-t-il.

Justement, que pèse concrètement la production des gaz renouvelables et bas-carbone sur le plan économique ? Tour d'horizon en cinq chiffres clés.

36% des producteurs de gaz "verts" sont implantés dans des communes de moins de 10.000 habitants

Le baromètre a ciblé 306 entreprises, dont plus d'un tiers a moins de trois ans d'existence. Ces sociétés représentent au total 1.253 établissements, dont 36% sont implantés dans des communes de moins de 10.000 habitants. La preuve, selon les gaziers, de leur enracinement dans les régions rurales.

1,1 milliard d'euros : le chiffre d'affaires réalisé par ces entreprises

Soit un tiers du chiffre d'affaires global de la filière des gaz renouvelables et bas-carbone, sachant que la partie production représente les deux autres tiers (donc 2,2 milliards d'euros). D'après les estimations, le secteur devrait bénéficier d'une croissance annuelle moyenne de 6,2% jusqu'en 2026.

Leur outil de production est à 70% d'origine française

Plus précisément, l'industrie des gaz "verts" réalise 91% de sa production et 85% de sa valeur ajoutée dans l'Hexagone. Son outil de production utilise des équipements majoritairement français (70%) ou européens (24%).

Leurs effectifs devraient croître de 18,4% d'ici deux ans

Les entreprises analysées par le baromètre emploient plus de 2.200 salariés directs. Pour répondre aux nombreux besoins de main-d'œuvre, particulièrement pour recruter des cadres et ingénieurs qualifiés, leurs effectifs devraient donc bondir de presque 20% d'ici à 2026. La filière représentait, en 2023, 11.000 emplois directs et indirects.

2% de leur chiffre d'affaires global est dédié à la R&D

Et 34% des entreprises étudiées ont déposé au moins un brevet depuis leur création, signe de leur capacité à innover selon le baromètre. Depuis 2011, la méthanisation et les nouvelles filières de production cumulent même 400 brevets.


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