Le photovoltaïque va représenter 80 % de la croissance mondiale des capacités ENR d'ici à 2030

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 4 novembre 2025
© iStock/24K-Production
Une centrale solaire photovoltaïque.
ANALYSE. Dans son rapport annuel consacré aux énergies renouvelables, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit une croissance toujours plus forte du solaire au cours des cinq prochaines années. Mais l'intégration d'un nombre croissant de capacités ENR dans les systèmes électriques pose aussi des défis techniques.

Les infrastructures sont-elles prêtes face au boom électrique qui arrive ? D'après le rapport annuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) consacré aux énergies renouvelables et publié cet automne, la production d'électricité d'origine renouvelable continue à augmenter rapidement dans le monde entier, et devrait même plus que doubler d'ici à 2030.

Cela représenterait 4.600 gigawatts supplémentaires à raccorder aux réseaux, soit l'équivalent des capacités de production d'électricité de la Chine, de l'Union européenne et du Japon réunies. Une performance rendue possible par la croissance déjà forte de la filière solaire photovoltaïque, et qui devrait encore peser pour 80 % dans l'augmentation des capacités mondiales d'ENR au cours des cinq prochaines années.

Baisse des coûts et raccourcissement des délais d'autorisation

La baisse des coûts et le raccourcissement des délais d'autorisation jouent évidemment en faveur du solaire, mais les installations géothermiques sont elles aussi sur le point d'atteindre "des sommets historiques sur des marchés clés" souligne l'AIE, notamment dans des pays en développement. "La croissance de la capacité mondiale des ENR dans les années à venir sera dominée par le solaire PV, mais l'éolien, l'hydroélectricité, la bioénergie et la géothermie y contribueront également", assure Fatih Birol, le directeur exécutif de l'AIE.

"Outre la croissance sur les marchés établis, le solaire devrait connaître une forte hausse dans des économies comme l'Arabie Saoudite, le Pakistan et plusieurs pays du Sud-Est." Le responsable appelle néanmoins les décideurs politiques à "accorder une attention particulière à la sécurité de la chaîne d'approvisionnement et aux défis liés à l'intégration du réseau" face à la montée en puissance des ENR dans les systèmes électriques d'un nombre toujours plus important de pays.

Certes, les coûts compétitifs des renouvelables et le soutien politique dont elles bénéficient dans nombre de pays asiatiques, moyen-orientaux et africains stimulent par définition leur croissance. La Chine demeure ainsi le premier marché mondial des ENR, talonnée par l'Inde. Les acteurs privés, quant à eux, maintiennent voire augmentent leurs investissements dans ce domaine.

Le photovoltaïque devrait rester "l'option la moins coûteuse"

Mais l'AIE a tout de même dû revoir légèrement à la baisse ses prévisions de croissance pour les filières renouvelables par rapport à 2024, principalement en raison de la suppression d'incitations fiscales fédérales et de changements réglementaires aux USA et du passage aux tarifs fixes pour les enchères sur le marché chinois.

Ces choix politiques sont en partie compensés par le dynamisme d'autres marchés, notamment en Europe, où les perspectives ont à l'inverse été revues à la hausse, motivées par "de nouvelles politiques ambitieuses, l'augmentation des volumes d'enchères, l'accélération de l'obtention des permis et le déploiement croissant des capacités solaires sur les toits".

Pour la plupart des pays, le photovoltaïque devrait ainsi rester "l'option la moins coûteuse", mais ses chaînes d'approvisionnement mondiales demeureront concentrées à plus de 90 % en Chine, ce qui présente des "risques persistants" pour la sécurité d'approvisionnement. L'AIE met également en garde sur les restrictions de production et les fluctuations de prix auxquels sont d'ores et déjà confrontés les réseaux et les marchés.

D'où un "besoin urgent d'investissements" dans les infrastructures, les capacités de stockage et les mécanismes de flexibilité, d'autant plus que la part des ENR dans la consommation mondiale d'énergie utilisée pour le chauffage des bâtiments est appelée à croître : selon l'agence, elle devrait passer de 14 % à 18 % d'ici à la fin de la décennie.


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