Le biométhane relève la tête mais doit encore prouver sa compétitivité

Le marché du biométhane connaît-il un "renouveau" ? C'est en tout cas ce qu'avance une étude des Échos consacré à ce gaz renouvelable qui, après deux années de baisse d'activité – due notamment à la baisse des tarifs d'achat, à la hausse des taux d'intérêt, à des appels d'offres infructueux et à la mise en place des CPB (certificats de production de biogaz) –, parvient malgré tout à surfer sur une réglementation conciliante et un stock de projets en forte croissance.

Pour rappel, la 3ᵉ version de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE3) table sur 50 térawattheures de production de gaz "verts" d'ici à la fin de la décennie, dont 44 TWh de biométhane injectés dans les réseaux. Selon l'étude, le biométhane pesait 44 % de la consommation primaire de biogaz en 2023, une part équivalente à celle de la cogénération.

La filière bénéficie depuis d'une reprise des projets – 989 dossiers étaient recensés à fin mars, contre 858 un an plus tôt – mais sa production devra plus que doubler d'ici à 2030 si elle veut tenir le rythme. "Avec 14,8 TWh de capacité de production, deux fois plus qu'en 2021, la France a successivement dépassé le Royaume-Uni et l'Allemagne, s'imposant comme le champion européen du biométhane", souligne l'étude du quotidien économique.

Négocier le virage du déclin annoncé de la consommation de gaz

"Le Grand Est, les Hauts-de-France et la Bretagne concentrent l'essentiel du parc, tandis que d'autres régions, comme la Provence-Alpes-Côte d'Azur, restent encore peu équipées, signe d'un potentiel de développement considérable sur une grande partie du territoire", peut-on encore lire. Mais l'industrie gazière devra pour cela relever deux défis.

D'abord, diminuer son coût de production, qui pénalise le budget de l'État, et ensuite négocier le virage du déclin annoncé de la consommation de gaz, ce qui nécessitera de produire du biométhane "compétitif et pérenne". Les perspectives demeurent néanmoins positives : d'après Les Échos Études, la production française de biométhane s'inscrirait dans une fourchette de 30 à 40 TWh d'ici à 2030, donc moins que le niveau visé par la PPE, mais la preuve malgré tout d'une certaine dynamique.