Lancement d'un nouveau référentiel consacré à la qualité de l'air intérieur en rénovation
Une nouvelle étape pour le label Intairieur. Immolab, son détenteur exclusif, vient d'annoncer que ce référentiel, initialement dédié à la qualité de l'air intérieur (QAI) dans les constructions neuves, va être étendu aux projets de rénovation. L'objectif : accompagner les professionnels pour éviter une transformation contreproductive des bâtiments, la rénovation énergétique pouvant parfois dégrader l'atmosphère interne.
Mis au point avec des spécialistes du secteur, cette extension est censée prendre en compte les contraintes propres au parc ancien tout en maintenant des standards élevés de performances à la fois environnementales et sanitaires. D'après un communiqué d'Intairieur, "les principaux axes du référentiel pour la rénovation sont les suivants : sensibilisation des parties prenantes ; adaptation aux contraintes du site ; sélection des matériaux et équipements ; optimisation des systèmes d'aération et de ventilation".
Associer l'ensemble des acteurs
En effet, l'idée est d'associer l'ensemble des acteurs (propriétaires, syndics, entreprises, usagers...) tout au long du processus de labellisation, après avoir préalablement réalisé un audit initial visant à identifier les éventuelles sources polluantes provenant du site en lui-même ou de son environnement.
Ensuite, les solutions proposées doivent permettre de réduire la pollution intérieure, avec à la clé une mesure de la QAI à la fin des travaux. Dans cette optique, les systèmes d'aération et de ventilation sont évidemment mis en avant pour leur renouvellement efficace de l'air, qui assure la dilution des polluants.
Le nouveau référentiel doit être lancé le 6 février à l'occasion d'un webinaire de présentation exclusif. Des sessions d'information et de formation seront ensuite organisées à l'échelle nationale. Il faut dire que la QAI est un enjeu de santé publique : selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), nous passons 90% de notre temps dans des endroits clos, d'où la nécessité d'améliorer l'atmosphère des logements, bureaux et lieux publics.
Enjeu de santé publique
L'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) apporte quelques chiffres : au moins 1 Français sur 4 souffrirait d'allergies respiratoires liées aux composés organiques volatils (COV), moisissures, particules fines et autres allergènes. En outre, 20.000 décès seraient, chaque année en France, imputables à la pollution de l'air intérieur, et on estime à environ 20 milliards d'euros par an les coûts socio-économiques découlant de la mauvaise QAI.
Un constat qui doit susciter l'engagement des professionnels, d'après la cofondatrice du label, Cécile Le Berre : "La rénovation se présente comme une solution clé pour réduire l'impact environnemental du parc immobilier. Toutefois, il est crucial de ne pas laisser l'enjeu énergétique éclipser celui de la QAI." Pour elle, "un équilibre entre les deux est réalisable, et le label Intairieur en offre une voie concrète".
Immolab interpelle aussi les maîtres d'ouvrage et les collectivités sur la valorisation de leur patrimoine immobilier induite, selon lui, par l'obtention de ce label : la sinistralité liée à l'humidité s'en trouverait réduite, tandis que les attentes sociétales en matière de santé et de confort y trouveraient une forme de réponse.
Le détenteur du référentiel souligne que 35 opérations sont en cours, représentant environ 3.300 logements et 48.000 m² de surfaces tertiaires. Jusqu'ici, neuf chantiers de 830 logements ont été labellisés par un réseau de 38 assistants à maîtrise d'ouvrage.