Dans le tertiaire, la RE2020 a déjà ouvert un boulevard aux solutions thermodynamiques

Grâce à l’Observatoire de la RE2020, nous disposons d’une analyse des solutions de chauffage, de ventilation, de rafraîchissement et de production d’eau chaude sanitaire en bureaux neufs, locaux d’enseignement primaire et secondaire, conformes à la RE2020. Les solutions thermodynamiques dominent déjà largement. En ce qui concerne les systèmes de chauffage, l’observatoire a suivi 1.151 bâtiments, pour lesquels il liste 30 solutions différentes.

La plus fréquemment mise en œuvre est la pompe à chaleur air/air dans 634 bâtiments. Cela tient probablement au fait que près de 61% des bâtiments de bureaux observés présentent une surface inférieure ou égale à 400 m². Dans ces bâtiments plutôt petits, la Pac air/air présente un choix particulièrement efficace puisque les bureaux neufs doivent être chauffés et rafraîchis pour offrir de bonnes conditions de travail à leurs occupants.

La seconde solution (324 bâtiments) est la Pac air/air complétée par un effet Joule instantané. La troisième est la Pac air/eau (67 bâtiments), suivie par la Pac air/eau complétée par un effet Joule instantané (36) et par effet Joule instantané seul (29 bâtiments). Ces cinq solutions équipent à elles seules 94,7% des bâtiments tertiaires observés.

Autant dire que les 25 autres solutions listées ne comptent pas. On trouve tout de même un bâtiment équipé d’une Pac eau/eau complétée par une Pac air/air, 15 réseaux de chaleur, dont 8 à haute température et 7 à basse température.

En majorité, les bâtiments de bureaux suivis par l’Observatoire de la RE2020 sont plutôt de surface modeste. Source : Observatoire de la RE2020

La Pac air/air réversible en refroidissement

L'observatoire a également analysé les systèmes de refroidissement de 960 bâtiments de bureaux RE2020. La Pac air/air réversible domine avec 513 bâtiments équipés, suivie par 366 bâtiments équipés de CTA (centrales de traitement d’air), dont 351 raccordées à des DRV (débit de réfrigérant variable), 15 raccordées à des DRV associés à des Pac air/air réversibles et un bâtiment équipé de CTA raccordées à un DRV et à une ou plusieurs Pac air/air non réversibles.

Ces deux solutions – Pac air/air réversibles et CTA raccordées à une machine thermodynamique – représentent 91,5% des bâtiments équipés. En troisième position viennent 48 Pac air/eau réversibles, autrement dit des installations avec distribution d’eau chaude pour le chauffage et d’eau glacée pour le rafraîchissement. Seuls quatre bâtiments sont raccordés à des réseaux de froid urbain. Aucune solution "exotique", comme du rafraîchissement adiabatique, ne figure dans la liste.

De même, 1.045 bâtiments de bureaux ont été étudiés pour leur production d’eau chaude. Sans grande surprise, le classique ballon électrique équipe 866 bâtiments, soit 82,9% des bâtiments observés pour la production d’eau chaude. Il est suivi par les ballons thermodynamiques avec appoint électrique, qui sont installés dans 63 bâtiments.

Ces deux solutions équipent 88,9% des bâtiments observés. En ajoutant les ballons thermodynamiques sans appoint (16 bâtiments) et les chauffe-eau électriques instantanés (17), on parvient à un taux de couverture de 92% des bâtiments observés.

La ventilation double-flux est solidement implantée dans les immeubles de bureaux neufs. © Pascal Poggi pour XPair

Bonne représentation du double-flux en ventilation

En ce qui concerne la ventilation, 1.151 bâtiments ont été observés. Parmi eux, 631 sont équipés d’une VMC simple-flux, sans aucun doute en raison de leur surface comparativement réduite. Mais 474 bâtiments sont pourvus de VMC double-flux. Cette solution est la règle en tertiaire neuf à partir de 800 m² de surface.

Trente bâtiments sont équipés de CTA qui assurent également le renouvellement d’air, dont 2 CTA DAV TV (qui signifie sans doute CTA à débit d’air variable et à température variable), 15 CTA DAV (CTA à débit d’air variable) et 13 bâtiments pourvus de CTA DAC, à débit d’air constant.

Les bâtiments d’enseignement primaire et secondaire sont peu représentés parmi les bâtiments suivis par l’Observatoire de la RE2020. On en construit comparativement peu. © Pascal Poggi pour XPair

Et les bâtiments scolaires ?

En ce qui concerne les bâtiments d’enseignement primaire, seulement 90 ont été suivis pour le chauffage et les Pac y dominent nettement : 21 Pac air/air, 19 Pac air/air associées à de l’effet Joule instantané, 18 Pac air/eau, 7 Pac air/eau + effet Joule, 4 Pac eau/eau et 4 Pac eau/eau + effet Joule. Les Pac diverses assurent donc 81% du chauffage des bâtiments d’enseignement primaire observés.

Par ailleurs, 39 bâtiments d’enseignement primaire sont refroidis, dont 30 par des Pac air/air réversibles, 5 par des Pac air/eau réversibles, 1 par une Pac eau/eau réversible et 3 par des CTA raccordées à un DRV réversible. Dans ces bâtiments, l’eau chaude est très massivement produite par des ballons électriques (56) et des chauffe-eau électriques instantanés (5). La ventilation de 90 bâtiments d’enseignement primaire a aussi été observée : 54 ventilations double-flux et 33 ventilations simple-flux.

Seulement 54 bâtiments d’enseignement secondaires ont été observés pour le chauffage : 11 réseaux de chaleur haute température, 11 Pac air/air + effet Joule, 9 Pac air/air, 8 Pac air/eau et 4 chaudières gaz naturel. Pour le reste, 25 bâtiments d’enseignement secondaire sont refroidis : 9 avec des Pac air/air réversibles, 8 avec des CTA raccordées à des DRV réversibles, 6 Pac air/air froid seul, 2 Pac air/eau froid seul.

Enfin, 39 bâtiments d’enseignement secondaire ont été suivis pour leur production d’ECS : on y trouve 30 ballons électriques classiques, 3 réseaux de chaleur urbains haute température et 2 ballons thermodynamiques sans appoint. Enfin, en ventilation, 54 bâtiments ont été observés : 39 sont équipés en ventilation mécanique double-flux, 11 en ventilation mécanique simple-flux, 1 CTA DAV TV et 3 CTA DAC.

Voilà tout ce que relève l’Observatoire de la RE2020 sur les solutions utilisées dans les bâtiments tertiaires en date du 1ᵉʳ juillet 2020. À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, 10 autres segments du tertiaire seront soumis à la RE2020 et les plafonds carbone seront abaissés dans les années à venir. Le gaz naturel pourrait ainsi disparaître complètement en tertiaire neuf.