La filière énergie exhorte le Parlement à publier "sans délai" la PPE et à "soutenir" l'électrification

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 24 avril 2025
Crédit photo iStock/dutourdumonde
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POLITIQUE. En prévision d'un débat sur la souveraineté énergétique de la France qui va se tenir fin avril/début mai au Parlement, une vingtaine d'organisations professionnelles de l'énergie signent une lettre ouverte aux parlementaires. Elles les appellent à publier la PPE 3 au plus vite et à soutenir toutes les technologies d'électrification.

Il est grand temps de passer à la vitesse supérieure, voici comment le message pourrait être résumé. En prévision d'un débat sur la souveraineté énergétique de la France qui doit se tenir le 28 avril à l'Assemblée nationale, puis le 6 mai au Sénat, une vingtaine d'organisations professionnelles (*) du secteur de l'énergie signent une lettre ouverte aux parlementaires en leur demandant de s'atteler à plusieurs priorités.

Elles leur rappellent d'abord qu'une concertation de quatre ans a été menée entre entreprises, élus, collectivités et société civile, pour élaborer la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) sur les périodes 2025-2030 et 2031-2035. Le texte, qui a reçu l'avis favorable du Conseil supérieur de l'énergie le 27 mars dernier, doit maintenant être adopté sous forme de décret par le Gouvernement.

"Cette publication ne ferait pas obstacle au débat démocratique - bien au contraire. Elle créerait les conditions d'un engagement clair, propice au maintien de nos atouts électriques et au renforcement de notre souveraineté énergétique", avancent les signataires de la lettre. "Toutefois, en l'absence de ce décret, ce sont toutes les femmes et les hommes de la filière électrique - une industrie engagée sur le temps long - qui demeurent dans l'expectative (...). Les acteurs que nous représentons ont en effet besoin de visibilité et de stabilité (...)", nuancent-ils.

Refondre la fiscalité énergétique

En jeu, selon eux : la pérennité d'emplois locaux, le dynamisme des territoires ruraux, la pertinence des stratégies d'investissement, la compétitivité industrielle à l'heure de la décarbonation des usages... et la facilitation des "transferts d'usage vers l'électricité, pilier central de l'atteinte de nos objectifs climatiques et de la maîtrise de notre avenir énergétique". L'électrification serait ainsi "le principal levier" pour s'affranchir des hydrocarbures, que la France continue à importer massivement (pour 180 millions d'euros par jour d'après leurs calculs) pour subvenir à ses besoins.

Les organisations professionnelles appellent par conséquent les députés et sénateurs à miser sur le vecteur électrique, dont la production est "déjà largement décarbonée" avec des infrastructures "robustes et résilientes". Et ce, quelle que soit la technologie : "La question n'est pas tant de savoir si l'électricité doit sortir d'un EPR (réacteur nucléaire pressurisé européen), d'un SMR (petit réacteur modulaire), d'un barrage ou d'une centrale hydraulique, d'une éolienne ou d'un panneau solaire, mais surtout de savoir comment cette électricité (...) peut se substituer aux énergies fossiles importées (...)", arguent-elles.

En outre, elles estiment nécessaire "d'engager une véritable rupture dans l'électrification de nos usages", citant particulièrement "l'industrie" et le "logement", en se basant sur une "feuille de route claire, cohérente et soutenue au plus haut niveau de l'État". Parallèlement à la publication "sans délai" de la PPE, le secteur de l'énergie demande enfin "une refonte ambitieuse de la fiscalité des énergies". Les discussions qui se tiendront dans les deux hémicycles seront assurément suivies de près.

(*) L'Afpac (Association française pour la pompe à chaleur), l'Avere (Association nationale pour le développement de la mobilité électrique), le groupement Cleantech for France, ELE (Syndicat professionnel des entreprises locales d'énergie), Enerplan (Syndicat des professionnels de l'énergie solaire), la FFIE (Fédération française des intégrateurs électriciens), la Fieec (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication), le syndicat France Hydro Électricité, l'association France Renouvelables, le Gifam (Groupement des marques d'appareils pour la maison), le Gifen (Groupement des industriels français de l'énergie nucléaire), le Gimelec (Groupement des entreprises de la filière électronumérique française), Ignes (Alliance des industriels des solutions électriques et numériques), le groupement Industries Méditerranée, l'association Promotelec, le SER (Syndicat des énergies renouvelables), la Sfen (Société française d'énergie nucléaire), l'UFE (Union française de l'électricité) et l'Uneleg (Union nationale des entreprises locales d'électricité et de gaz).


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