GTB : les spécialistes du grand tertiaire approfondissent leurs offres en confortant BACNet et KNX

ABB, Distech Controls, Schneider Electric, Siemens... autant de marques qui ont montré sur le salon IBS de nouveaux programmes de GTB, plus faciles à manier. Tous ces programmes reposent sur les bus de communication classiques de la GTB : KNX, BACNet, ModBus ou ModBus RTU. Et tous brisent les solutions en silo au profit de solutions intégrées pilotant toutes les consommations d’énergie du bâtiment et capables de construire des scénarios d’économie et de confort qui associent divers systèmes techniques.

ABB lance ClimaECO sous KNX

ABB a notamment présenté ClimaEco. Il s'agit d'une nouvelle solution qui propose un pilotage intelligent et centralisé de l’ensemble des flux énergétiques du bâtiment, de la production à la consommation, en connectant tous les sous-systèmes, tels que le CVC, l’éclairage, les protections solaires et la gestion énergétique, via un réseau unique KNX. Cette approche intégrée efface les silos. Les bâtiments peuvent réduire leur consommation d’énergie jusqu’à 30 %, tout en assurant une conformité totale aux réglementations environnementales françaises et européennes.

"ClimaEco simplifie drastiquement la planification, l’intégration et la maintenance, tout en optimisant significativement l’efficacité énergétique des bâtiments", explique Paul Calinescu, spécialiste en marketing produit chez ABB Électrification France. ClimaEco offre une gestion unifiée. Il est naturellement compatible avec BACNet et ModBus, en plus de KNX. Les installateurs configurent le réseau grâce à l’outil ETS (le programme de configuration des réseaux KNX). Le système pilote la génération de chaleur et de froid en BACNet ou LonTalk, et les appareils terminaux en KNX.

ABB montrait aussi Building Pro Vision, un logiciel de niveau utilisateur, installé sur site (Edge). Il collecte directement les données depuis l’automate BuildingPro Edge et propose une interface Web performante, accessible directement sur site ou, en option, dans le cloud. Conçu pour une supervision intuitive des bâtiments, il permet la surveillance et le contrôle en temps réel des systèmes et espaces clés. © Pascal Poggi pour XPair

Pour l’optimisation des consommations et de la production d’énergie en maison individuelle, ABB présentait également ABB Smart EMS : pilotage en temps réel des appareils consommateurs, suivi de la production PV sur site, gestion d’un éventuel stockage d’énergie, décalage des consommations en fonction des tarifs du fournisseur d’électricité, de la production PV et du taux de remplissage du stockage. Le système peut aussi être connecté à une station météorologique locale pour une gestion en fonction des prévisions météorologiques. © Pascal Poggi pour XPair

Pour Siemens, il faut d’abord comprendre son bâtiment

Siemens, pour sa part, a mis l’accent sur la compréhension du bâtiment, préalable aux actions à mener sur son confort et ses consommations d’énergie. C’est-à-dire installer de multiples sondes et capteurs sur tous les processus consommant ou produisant de l’énergie, des détecteurs de présence, du comptage de personne dans un local…

Pour le grand tertiaire, Siemens souligne qu’il faut un personnel formé pour utiliser leur GTB qui parle couramment BACNet, BACNet/IP, KNX ou DALI (pour l’éclairage). Pour ce marché spécifique, le fabricant propose un outil de configuration libre, sans licence, librement téléchargeable sur Internet. Ensuite, soit la GTB est gérée localement, soit il recommande son outil de supervision en ligne Building X, par exemple pour les sites multiples.

Pour les bâtiments intelligents, Siemens met l’accent sur l’automatisation de la gestion grâce à sa supervision en ligne Cloud Building X. © Pascal Poggi pour XPair

Pour le petit et le moyen tertiaire, Siemens introduit des automates et des appareils terminaux qui communiquent sous LoRaWAN (Long Range Wide Area Network), autrement dit un réseau étendu à longue portée. Il s’agit d’un protocole de télécommunication radio qui permet la transmission de petits paquets de données en bas débit, particulièrement adapté aux objets connectés.

L’émission du signal radio se fait sur un large spectre afin d’offrir une robustesse aux interférences et aux signaux parasites. Le protocole LoRaWAN affiche une faible consommation énergétique, offre une consommation à longue portée, par exemple pour sortir les données du bâtiment, et traverse particulièrement bien le béton armé. Ce qui le rend facile à déployer dans des bâtiments qui ne sont équipés d’aucun réseau filaire.

Siemens a également profité du salon IBS pour annoncer son partenariat avec Voltalis, spécialiste du pilotage des consommation électriques. Il s’agit de gérer des délestages dans des bâtiments pilotés par Building X de Siemens en les intégrant à la plateforme Voltalis qui automatise l’interaction entre ces bâtiments et les opérateurs de flexibilité, lesquels rémunèrent à leur tour les bâtiments pour effacer une partie de leurs consommations d’électricité à la demande. Dans un premier temps, cette collaboration lancera quelques projets pilotes, mais son ambition est de connecter progressivement des milliers de bâtiments tertiaires, dont la surface est comprise entre 1.000 et 10.000 m².

De plus en plus d’acteurs, dont le français NodOn, proposent des capteurs et actionneurs fonctionnant sous LoRaWAN. © Pascal Poggi pour XPair

Pour le grand tertiaire, Schneider Electric propose sa solution de GTB EcoStruxure Building Operation, désormais capable de gérer le protocole LoRaWAN. © Pascal Poggi pour XPair