Exploitation : pourquoi la méthode QSE se présente comme "un outil d’aide à la décision"

La méthode QSE franchit une nouvelle étape dans son appropriation par les professionnels. Après avoir été dotée d’un centre de ressources documentaires en début d’année, elle est désormais présentée aux professionnels par le biais de webinaires afin d’encourager son déploiement.

Développée et testée par le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) dans le cadre du programme Profeel, la méthodologie "Qualité sanitaire et énergétique des rénovations" est censée évaluer, de manière simple et abordable, la performance globale "énergie-santé-confort" des bâtiments à usage d'habitation, d'enseignement (primaire et secondaire) et de bureaux, aussi bien en amont qu'en aval des opérations de rénovation.

Le programme Profeel, pour rappel, rassemble 16 organisations professionnelles du bâtiment qui ambitionnent d'accélérer et de fiabiliser les rénovations énergétiques. Financé depuis 2019 par les certificats d'économies d'énergie (CEE), l'AQC (Agence Qualité Construction) en assure la coordination globale ainsi que le secrétariat.

Déploiement avant, après, ou avant et après les travaux

Complémentaire au dispositif de surveillance de la qualité de l’air intérieur (QAI), la méthode QSE se veut "un outil d’aide à la décision", assure Mickael Derbez, directeur scientifique et technique du projet au sein du CSTB. Elle "s’adresse à toute la filière du bâtiment, et plus particulièrement aux acteurs en charge de l’exploitation des bâtiments : collectivités, BET…"

La méthode peut être déployée "soit avant les travaux, soit après, soit avant et après, mais à chaque fois il faut réaliser deux enquêtes, une l’été et une l’hiver". À partir des mesures réalisées et des données recueillies par questionnaire, les BET disposeront d’un indicateur de performance globale calculé à partir de trois indices : la QAI, le confort et l’énergie, le tout présenté sous forme d’étiquette.

Un rapport de résultats avec des propositions correctives est ensuite généré, avec à la clé une comparaison de la performance du bâtiment par rapport à des sites similaires. Le centre de ressources – proposant des actualités, une formation à la méthode, le détail sur la performance globale (indices, rapport et comparaison) et une foire aux questions – peut aider les professionnels à s’orienter.

Des frais – et du temps – à prévoir

"Concrètement, pour déployer la méthode et utiliser le centre de ressources, il faut d’abord s’autoformer et consulter la FAQ, puis s’équiper d’un kit de mesure (à acheter ou à louer auprès du CSTB), réaliser les enquêtes, et enfin créer un compte utilisateur pour transmettre les données de son bâtiment avant leur exploitation", détaille Mickael Derbez. Une fois collectés, les résultats sont passés au peigne fin.

"On mesure six paramètres de QAI (pollution au CO2, formaldéhyde, NO2…) et on évalue quatre sous-indices pour établir l’indice confort : confort thermique, confort acoustique, confort visuel et confort olfactif. Concernant l’indice énergie, on prend en compte comme indicateurs des ratios surfaciques de consommation énergétique, de gaz à effet de serre ou encore de facture énergétique."

Si la méthode QSE en elle-même est gratuite, et son centre de ressources accessible à tous, des frais sont néanmoins à prévoir. Le kit d’équipements de mesure de la QAI et du confort acoustique tourne autour de 7.000 €, quand l’achat des consommables est estimé à 800 € par phase été/hiver. "Il y a aussi le temps passé sur le terrain pour déployer la méthode et renseigner les données", ajoute le directeur scientifique et technique du projet.