En panne, la rénovation énergétique mise sur 2026 pour se relancer

2025 ne sera probablement pas un grand cru pour la rénovation énergétique. Alors que les six premiers mois de l'exercice viennent de s'écouler, la Fédération française du bâtiment (FFB) a tenu une conférence de conjoncture ce 25 juin qui a mis en exergue le redressement de la construction neuve. L'amélioration des conditions de crédit et du Prêt à taux zéro ré-élargi a visiblement contribué à augmenter les permis de construire de 12% et les mises en chantier de 8% au 1er semestre.
La situation est plus contrastée pour le non résidentiel neuf, tiraillé entre des surfaces autorisées en progression de 5% et des surfaces commencées en retrait de 2%. L'activité du segment est portée par les bâtiments industriels, agricoles et commerciaux, mais plombée par les bâtiments administratifs.
La "principale déception" évoquée par le patron de la FFB, Olivier Salleron, concerne cependant l'amélioration-entretien, en baisse de 1,2%, tant pour le logement que pour le non résidentiel. La rénovation énergétique du logement fléchit pour sa part de 0,6%, conséquence du blocage de MaPrimeRénov' en début d'année. En revanche, celle du non résidentiel engrange plus de 3%.
Préserver le budget de MaPrimeRénov' en 2026
"Bien évidemment, les annonces rapprochées de la réforme des CEE et du gel de MPR n'aident pas", commente le président de la fédération. Pour rappel, le Gouvernement a décidé de suspendre jusqu'au 15 septembre - en théorie - le guichet des rénovations d'ampleur de MPR, ceux des rénovations par gestes et des copropriétés restant accessibles. C'est pourquoi les entreprises tablent sur de nouveaux relais de croissance et ont d'ores et déjà préparé leur argumentaire en prévision du projet de loi de Finances 2026.
Alors que le gouvernement de François Bayrou cherche à réaliser 40 milliards d'euros d'économies dans les dépenses publiques, la FFB demande à préserver le budget de MPR, "soit 2,3 milliards d'euros d'engagements de l'État, auxquels s'ajouteront des CEE majorés pour accompagner l'accélération des rénovations d'ampleur". Elle plaide parallèlement pour un maintien du PTZ neuf ré-élargi "à tout le territoire et à tous les types de biens" et pour l'instauration du statut du bailleur privé, "seul à même de réalimenter un marché locatif encalminé depuis la fin du Pinel".
Dans la lutte contre la fraude, la fédération préconise aussi d'abaisser à 25.000 € de chiffre d'affaires la franchise de TVA pour les micro-entrepreneurs du bâtiment. Elle se dit également "impatiente" de consulter le rapport Rivaton sur les étapes 2028 et 2031 de la RE2020.
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