Confort, énergie : que vaut le chauffage/rafraîchissement par rayonnement en résidentiel ?

Par   Pascal POGGI

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Publié le 5 septembre 2025
© Pascal Poggi pour XPair
Pour démontrer tout l’intérêt du rayonnement en rafraîchissement, Cochebat nous a emmenés voir une maison équipée en rayonnement réversible, à l’ouest de Paris, et livrée en 2023.
EN IMAGES. Profitant des premières fortes chaleurs de l’été 2025, le syndicat Cochebat a présenté une maison équipée d’une solution de chauffage/rafraîchissement par rayonnement. Ses occupants dressent le bilan après deux hivers et deux étés passés à utiliser cette installation. Reportage.

Créé en 1984, Cochebat est le syndicat national professionnel des fabricants de composants et de systèmes intégrés de chauffage, rafraîchissement et sanitaires. L'organisation s’est donnée pour mission le développement qualitatif et normatif du plancher chauffant/rafraîchissant par eau basse température, de l’hydrocâblé (distribution centralisée) pour l’alimentation des émetteurs de chauffage et des appareils sanitaires.

Au titre de ses activités de promotion, Cochebat pousse également les solutions – plancher, plafond, murs – de rafraîchissement. Selon une étude réalisée par Pouget Consultants pour Cochebat, une maison neuve sur deux est équipée d’un PCRBT (plancher chauffant basse température) et une maison neuve équipée sur deux utilise les possibilités de rafraîchissement.

Le rafraîchissement par rayonnement

En tertiaire, le plafond chauffant/rafraîchissant est devenu l’une des principales solutions dans le neuf et en rénovation des surfaces de bureaux, par exemple. Mais en logement, même s’il s’agit d’une solution de mieux en mieux connue, le chauffage et le rafraîchissement par le même émetteur rayonnant est encore loin de constituer la solution de base, malgré ses avantages.

En effet, grosse différence par rapport à tous les autres émetteurs de chauffage et de rafraîchissement, une surface rayonnante basse température comme le plancher ou le plafond, entraîne extrêmement peu de mouvements d’air. Cette technique consomme moins d’énergie que les solutions par convection, notamment lorsqu’elle est associée à des pompes à chaleur réversibles dont le rendement est maximisé à basse température de départ d’eau.

La régulation par pièce est aisément mise en œuvre. La température est répartie de manière homogène dans toute la pièce. L’installation de planchers et plafonds rayonnants élimine les émetteurs sur les parois et entraîne un gain de place. Bref, que des avantages.

Même s’il s’agit d’une solution de mieux en mieux connue, le chauffage et le rafraîchissement par le même émetteur rayonnant est encore loin de constituer la solution de base, malgré ses avantages. © Pascal Poggi pour XPair

Ce n’est cependant pas un système de climatisation. L’utilisation d’une solution de rayonnement pour refroidir un logement ou un bureau ne peut pas garantir une température intérieure, ni une humidité relative intérieure, quelles que soient les conditions climatiques extérieures. Le rayonnement se contente d’apporter une différence de température entre l’intérieur et l’extérieur. Ce qui suffit à produire une sensation de confort.

Il faut cependant veiller à ne pas atteindre la température du point de rosée – celle à laquelle l’humidité de l’air ambiant condense sur la surface rayonnante – pour éviter l’apparition de condensation : gouttes perlant du plafond froid, flaques sur le plancher rafraîchissant, ruissellement sur le mur rafraîchissant, etc. Le plus simple consiste à placer une sonde de température sur le départ d’eau glacée et ne pas autoriser le générateur à descendre sous la température du point de rosée qui varie localement en fonction de l’%HR du lieu.

Une maison dans l’Ouest parisien

Pour démontrer tout l’intérêt du rayonnement en rafraîchissement, Cochebat nous a emmenés voir une maison équipée en rayonnement réversible, à l’ouest de Paris. Livrée en 2023, elle a été construite par Maison Confort d’Antan et d’Aujourd’hui à Maisons-Laffitte (Yvelines), dirigé par Paulo Ribeiro et équipée par Idéal Chauffage de Sartrouville, dirigé par Victor Dinis.

C’est une maison de style très moderne, construite en R+1 sur sous-sol avec une surface totale de 198 m². © Pascal Poggi pour XPair

La maison est équipée d’un plancher chauffant/rafraîchissant basse température sous chape anhydrite au rez-de-chaussée et d’un plafond chauffant/rafraîchissant à l’étage. Le sous-sol n’est pas traité. © Cochebat

L’installation est raccordée à une pompe à chaleur Viessmann air/eau réversible de 10 kW au R32 avec une liaison en eau vers son unité intérieure. © Pascal Poggi pour XPair

L’unité intérieure de la Pac assure la production d’ECS par accumulation. Ce n’est pas une Pac à récupération de chaleur : lorsqu’elle fonctionne en mode rafraîchissement, elle doit renverser son cycle pour assurer la production d’ECS. © Pascal Poggi pour XPair

Idéal Chauffage aime le cuivre : toute la panoplie hydraulique est en cuivre, jusqu’à l’alimentation des nourrices du PCRBT du rez-de-chaussée. Ensuite, le plancher chauffant est en PEX. © Pascal Poggi pour XPair

L’alimentation du plafond est en tubes multicouches, jusqu’à l’armoire de distribution qui abrite les nourrices du plafond de l’étage. © Pascal Poggi pour XPair

L’ensemble est piloté par un régulateur qui agit sur les thermomoteurs Thermacome placés sur chaque boucle de plancher et de plafond. L’utilisateur agit sur la température par son application Tydom (les thermomoteurs et les thermostats Thermacome sont compatibles) ou bien par l’application Vicare de Viessmann. © Pascal Poggi pour XPair

Comme la maison est largement vitrée, les ouvertures sont protégées par des BSO extérieurs pour minimiser l’apport de chaleur. © Pascal Poggi pour XPair

Quel bilan après deux étés ?

L’occupant, après deux hivers et deux étés passés dans sa nouvelle maison, est très content à la fois du confort ressenti et des faibles consommations d’énergie. Entre le 24 et le 29 juin 2025, période d’intense chaleur, la consommation quotidienne pour le rafraîchissement a varié de 24 kWh/jour au plus bas à 66 kWh/jour au plus haut.

En mode chauffage, le 1ᵉʳ janvier 2025, jour le plus froid jusqu’ici, l’installation a consommé 125 kWh, dont 31 kWh pour la production d’ECS. Pour protéger contre le risque de condensation en mode froid, la température de départ d’eau ne peut pas descendre en dessous de 18 °C.

Grâce à son application Tydom, l’occupant a créé des scénarios qui associent mouvement des BSO et fonctionnement de la Pac pour optimiser le chauffage en hiver et le rafraîchissement en été. Au total, l’installation a généré selon les jours, une différence de température de 8 à 12 °C entre l’extérieur et la température intérieure en mode rafraîchissement.


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