Comment LG compte se faire une place sur le marché mondial du CVC

LG a décidé de mettre les petits plats dans les grands. Lors de sa conférence de presse organisée le 8 juillet sur son site de R&D en Corée du Sud, le géant de l'électronique a dévoilé son plan stratégique censé transformer son entité ES (pour Eco Solution) en un fournisseur mondial de solutions de chauffage, ventilation et climatisation d'ici à la fin de l'année. Partant du principe que "la demande en CVC augmente en parallèle avec le nombre croissant de centres de données construits dans le monde", le patron de LG ES, James Lee, a égrené les leviers que le conglomérat compte actionner pour atteindre cet objectif.
Le premier d'entre eux consiste à développer ses activités industrielles et commerciales, particulièrement dans le refroidissement des datacenters dédiés à l'intelligence artificielle et les grands bâtiments tertiaires. Le groupe sud-coréen considère que sa gamme de produits lui permettra de répondre à la plupart des besoins dans ce domaine, et que son laboratoire dédié basé à Pyeongtaek (nord-ouest de la Corée du Sud) pourra développer des solutions pour le reste.
C'est pourquoi il envisage un triplement de ses commandes de systèmes de rafraîchissement pour centres de données en 2025, et plus largement environ 616 millions d'euros dans les deux ans qui viennent, sur un marché mondial des systèmes de rafraîchissement estimé à 10,2 milliards d'euros. Le deuxième levier est celui des acquisitions stratégiques, que LG veut faire passer à la vitesse supérieure afin de consolider son expertise et d'agrandir son portefeuille de solutions.
Mailler les implantations et investir dans les services
Il l'a récemment illustré en achetant la totalité des parts d'Oso, fabricant norvégien de solutions de chauffage et d'ECS. Une opération qui s'inscrit dans la logique de sa stratégie 3B : "Build" pour le développement de ses capacités internes ; "Borrow" pour réaliser des partenariats de R&D ; et "Buy" pour opérer des fusions-acquisitions. L'essor de l'activité B2B, basé sur l'expansion du maillage territorial, constitue le troisième levier.
"Parmi les réalisations récentes : l'installation de son système Multi V i à haute efficacité dans un centre logistique majeur à Tuas, Singapour, et la fourniture de 28.000 RT de refroidisseurs à The Avenues-Riyadh, un complexe à usage mixte en Arabie Saoudite", illustre LG dans un communiqué, qui veut ainsi souligner sa capacité "à répondre aux réglementations locales et aux exigences des clients grâce à des solutions adaptées aux spécificités régionales". En parallèle, LG veut faire passer ses revenus "non matériels" de 10 à 20%.
"Cela inclut des offres telles que Building Energy Control (Becon), une plateforme de gestion intégrée des bâtiments basée sur l'IA, offrant des analyses énergétiques en temps réel", sachant que le groupe est aussi "sur le point de commercialiser un système de jumeau numérique pour les centres de données, capables de prédire avec précision la génération de chaleur des serveurs et d'optimiser l'efficacité CVC grâce à des systèmes de contrôle alimentés par l'IA".
70 centres de formation d'ici à fin 2025
Dernier levier : l'implantation dans le Sud global, dépeint comme une myriade de marchés en croissance rapide et où le géant investit localement, "de bout en bout", en couvrant l'ensemble de la chaîne de valeur.
S'il n'est pas pour autant question de délaisser l'Amérique du Nord et l'Europe, le but est quand même de mettre plus qu'un pied dans les pays émergents en y déployant des solutions adaptées. Exemple avec l'Inde, où LG va ouvrir en 2026 une nouvelle ligne de production dans son usine de Sri City (sud-est du pays) dont la capacité annuelle ira jusqu'à 1,5 million d'unités de climatisation.
Dans le reste du monde, le groupe "s'appuie sur ses centres de formation HVAC Academy pour former des talents de haut niveau dans les domaines du service, des ventes et de l'ingénierie, tout en utilisant ces installations comme des hubs stratégiques pour soutenir l'expansion régionale". Il en compte actuellement 65, répartis dans 43 pays, et prévoit de passer à 70 sites d'ici à la fin de l'année.
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