Comment Aldes ambitionne de devenir un acteur référent du vecteur air

Il est des entreprises qui n'ont de "familial" que leur mode de fonctionnement, et qui misent sur la proximité avec leurs salariés et leurs clients pour arguer de ce qui est devenu un quasi-adjectif, servant de gage de responsabilité. La société Aldes, pour sa part, est véritablement une structure qui se passe de père en fils, en ayant actuellement à sa tête la quatrième génération d'entrepreneurs.

Stanislas Lacroix, le président-directeur général du groupe, et par ailleurs président d'Uniclima, le syndicat des industries thermiques, aérauliques et frigorifiques, vient ainsi de fêter, en mars 2025, les cent ans d'un industriel qui s'est promis de faire respirer les bâtiments, tout en se préoccupant de l'efficacité énergétique et de la décarbonation.
Un groupe aux 10 sites industriels
Si, en 2024, le groupe Aldes a connu une légère inflexion de ses ventes, qui ont fait passer son chiffre d'affaires à 380 millions d'euros contre 395 millions d'euros sur l'exercice 2023, la France s'en est plutôt bien tirée, notamment dans le tertiaire où des segments ont même affiché une insolente croissance. Avec pas moins de 785 brevets déposés à son actif et huit centres de R&D, le groupe s'appuie sur 1.900 salariés et 10 sites industriels, dont trois en France.

Cette géographie représente, du reste, 53% de l'activité de la marque dans le monde. Le reste se dispatche à hauteur de 35% dans le monde, tandis que 10% sont captés par les États-Unis. Dans l'Hexagone, le secteur de la rénovation représente actuellement 75% des parts de marché de l'entreprise, avec comme booster récent et évident le décret tertiaire, qui a dopé les chantiers. Ces derniers sont aujourd'hui à 30% dans le collectif, à 30% dans la maison individuelle, et enfin à 40% dans le tertiaire.
Coller aux enjeux réglementaires
Positionnée sur les quatre marchés que sont la ventilation, la climatisation, le chauffage et l'eau chaude sanitaire, l'entreprise a su, depuis les années 60, faire évoluer son offre vers le lourd dossier de la performance énergétique des bâtiments, avec comme antienne de créer des espaces de vie sains.
En maîtrisant l'ensemble de la chaîne des technologies, dans une approche globale, qui en fait un acteur relativement unique sur le marché de l'aéraulique, Aldes doit constamment, et de manière beaucoup plus accrue ces dernières années, coller aux enjeux réglementaires thermiques.

Histoire d'accompagner le secteur du bâtiment, et de ne pas demeurer sur le bord de la route, l'entreprise a dès lors engagé un corpulent travail de réorganisation industrielle, avec des investissements conséquents, pour moderniser ses sites de production.
Un investissement de 17 millions d'euros
Si, chaque année, le fabricant met déjà sur la table entre 4 et 5 millions d'euros pour mettre au point, à travers ses départements de R&D, de nouveaux produits, ce sont cette fois 17 millions d'euros que le groupe va engager, de manière ponctuelle, pour restructurer l'ensemble de ses trois usines françaises. Une somme qui va d'abord servir, d'ici à fin 2025, à fusionner les deux sites de Vénissieux (69), spécialisés dans la fabrication des centrales de traitement d'air et de systèmes de protection incendie.

Le site de Châtillon-en-Vendelais (35), près de Rennes, qui produit des systèmes de confort thermique va, quant à lui, passer dès 2026 par une phase de modernisation et d'agrandissement.
Devenir un acteur référent du vecteur air
L'usine de Collégien, située en Seine-et-Marne (77), est également sur la liste et s'affiche comme le premier dans l'ordre des priorités. Aldes a, en effet, choisi de se focaliser sur ce site pour le transformer en pôle d'excellence sur la ventilation résidentielle, en phase avec les enjeux de la qualité de l'air intérieur, qui deviennent chaque jour un peu plus prégnants.

"Dans la rénovation énergétique, il existe un vrai gisement d'opportunités pour améliorer la qualité de l'air, en conciliant cette thématique avec celle de la baisse des consommations", souligne Pierre-Martin Jeantet, le directeur général d'Aldes France, nommé à ce poste fin 2024 après un transfuge en provenance du concurrent Atlantic.
"En France, nous souhaitons nous renforcer sur le résidentiel, tout en devenant un acteur majeur sur le marché du tertiaire, en allant au-delà de la protection incendie et en nous posant en acteur référent du vecteur air", poursuit-il.

Ajoutant : "Pour renforcer notre leadership, nous nous appuyons sur des dynamiques provenant des CEE, de MaPrimeRénov, de la RE2020, qui sont tous des dispositifs qui poussent à des bâtiments performants en matière de ventilation".
Une usine seine-et-marnaise aux 3 millions de pièces fabriquées
Objet de toutes les attentions, le site industriel de Collégien n'est que la partie immergée de l'iceberg Aldes, qui emploie en France 956 collaborateurs et fait tourner trois centres de R&D ainsi que cinq centres logistiques. Cette usine, qui appartenait jusqu'en 2022 et son rachat par Aldes, à la société Aereco, est sortie de terre en 2014 avec la production de la première bouche hygroréglable, qui a fait sa notoriété, au même titre que d'autres marques acquises comme Ribo, DomNexX ou encore Acthys.

Déployée sur 15.000 m² avec 180 salariés, Collégien est spécialisée sur le marché de la maison individuelle, avec notamment la VMC simple-flux. Avec 3 millions de pièces fabriquées annuellement et 4.000 références actives, dispatchées dans 60 grandes familles de produits, l'usine seine-et-marnaise va recruter 30 personnes, en raison notamment du transfert sur place, et dès cet été, de la ligne de production de sa gamme de VMC simple-flux Easy Home, actuellement assemblée sur le site de Vénissieux.
Une VMC simple-flux et une nouvelle bouche hygroréglable
Une chaîne de production qui sera opérationnelle en septembre prochain, lorsqu'elle sera parvenue à sa pleine cadence. Une relocalisation de production à Collégien, qui va, à compter de 2026, passer sur un rythme en 3/8 pour sortir de ses chaînes deux innovations qu'Aldes présente comme majeures, pour le confort des occupants des bâtiments : une VMC simple-flux intelligente et une bouche hygroréglable BDH, pour le collectif.

La première des solutions, baptisée Sens'Air, qui se veut un compromis entre la ventilation simple et double-flux, se présente en rupture par rapport aux autres technologies de qualité de l'air intérieur. Lancée en Belgique en 2024, la Sens'Air permet de détecter les polluants de type Cov ou CO2, au niveau des bouches, dans les pièces, en adaptant les débits d'air.
À cette VMC compatible avec l'ensemble des réseaux s'ajoute une nouvelle bouche hygroréglable, qui vise très clairement le marché des 750.000 logements à rénover d'ici à 2034.
Une présence aussi dans la Pac
Commercialisée en septembre 2025, elle fait partie de l'offre globale basse pression, d'Aldes, tant dans la rénovation que dans le neuf. "Cette bouche plus silencieuse va permettre d'asseoir nos positions dans le collectif, sachant que le double-flux ne représente actuellement que 10% du marché du résidentiel", note Pierre-Martin Jeantet.

Si, en matière de croissance externe, notamment dans d'autres géographies, Stanislas Lacroix adopte aujourd'hui une posture prudente et vigilante, c'est avant tout, selon lui, car il croit en l'industrie française. Pas étonnant que le groupe qu'il préside se soit lancé, il y a quelques années déjà, dans la fabrication de pompes à chaleur, pour bénéficier de compléments sur la ventilation.

Aujourd'hui, sa solution de Pac air-air T.One, mais aussi son chauffe-eau thermodynamique T.Flow, génèrent à eux seuls 32 millions d'euros de chiffre d'affaires. Soit 15% du volume de ventes global.
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