Chauffage : comment Sauter reste dans la course en épousant les évolutions technologiques

L'usine a beau dater de 1971, elle est loin de faire son demi-siècle d'existence bien tassé. Le site de production du fabricant Sauter, basé à La-Roche-sur-Yon, en Vendée, appartient en effet à la catégorie des usines dernier cri, moderne, largement baignée de lumière, et hyper productive.

C'est ici que l'histoire de Sauter a débuté, à peine trois ans après la fondation du groupe Atlantic en 1968 par les familles Lamoure et Radat.
9 millions d'appareils produits annuellement
Alors que les rumeurs de rachat, qui couraient depuis près de deux ans, semblaient se confirmer mi-septembre 2025, avec, sur les rangs des possibles repreneurs, les sociétés Rheem, Bosch et Nibe, l'une des usines du groupe continuait inlassablement de sortir de ses chaînes de production une partie non négligeable des 9 millions d'appareils produits chaque année par l'entreprise vendéenne.

Un groupe, encore aujourd'hui indépendant, qui détient également, et entre autres, les marques phares Thermor, Lazzarini ou encore Erensan.
Des appareils de forte puissance
Un acteur majeur du confort thermique sur le marché de l'individuel, qui intervient sur l'ensemble de la chaîne de fabrication, avec, pêle-mêle, des chauffe-eaux électriques, des radiateurs, des thermostats connectés, des chaudières murales, ou encore toute une gamme de pompes à chaleur air / air et air / eau.

Sur ce dernier segment, Sauter couvre l'ensemble du tertiaire avec des équipements jusqu'à 70 kWh, tandis que sur le lot des chaudières industrielles au gaz, les puissances proposées peuvent atteindre 10.000 kWh. Avec ses 12.000 salariés, ses 33 usines, dont 15 installées en France, et son chiffre d'affaires de 3,8 milliards d'euros en 2024, le groupe Atlantic a un slogan qui, à lui seul, résume sa stratégie commerciale et technique : "le confort sans effort".
Une usine qui pousse les murs depuis sa création
Derrière ce mantra, se cache surtout un outil industriel adapté et parfaitement ubiquiste. C'est le cas du site de La-Roche-sur-Yon, qui emploie 997 salariés ETP, et pas loin de 250 en période de pointe de production.

Deux décennies en arrière, l'usine embauchait moitié moins de collaborateurs. Mais avec un bâtiment de 50.000 m² implanté sur une surface de 93.000 m², le site, qui s'est agrandi progressivement sur les 30 dernières années, a su entamer sa mue en diversifiant sa production.
Internaliser la production de cartes électroniques
"Si, au départ, l'usine débute l'aventure par les convecteurs électriques, dès 1974, elle se lance dans la fabrication de chauffe-eau électriques, détaille Fabrice Dahai, le directeur du site de La-Roche-sur-Yon.

Tout dernièrement, elle a également poussé les murs pour augmenter la cadence sur la production de composés électroniques, et notamment des activités de connectique, dont Sauter est le seul, sur un marché souvent laissé à des sous-traitants, à avoir internalisé la production. Et à en maîtriser l'entièreté du cycle de production, avec des composants qu'elle ne produit pas, mais qu'elle assemble selon ses propres recettes industrielles.

Le site de La-Roche-sur-Yon, bien que multiproduits, fonctionne selon le principe très réglé de secteurs autonomes."
Du chauffage en pagaille
Ainsi, pour le chauffage, 236 employés sont affectés à la production annuelle de près d'un million d'appareils – soit un appareil sorti de chaîne toutes les 10 secondes –, au rang desquels des radiateurs, des sèche-serviettes ou encore des panneaux rayonnants. Dans le secteur chauffe-eau cette fois, 246 personnes s'attellent à produire chaque année 430.000 appareils.

Soit 1.850 machines quotidiennement, dont 350 en thermodynamique. Enfin, dernière zone : celle de la connectique, avec ses 229 salariés et ses 4 millions de cartes électroniques fabriquées annuellement, avec un capacitaire de 6 à 7 millions.
Une marque phare en GSB
Une activité qui remonte à l'an 2000, et qui alimente aujourd'hui la moitié des sites industriels du groupe. Marque multi-spécialiste du confort thermique, Sauter vend aujourd'hui, sur le segment du chauffage, 50 % de ses appareils via le secteur de la GSB, avec les enseignes Bricomarché ou Bricorama. Sur l'ECS, un tiers est écoulé via ce réseau de ventes.

"Désormais, Sauter est la première marque de chauffage électrique vendue en surface de bricolage, précise Marc Benolol, directeur général grand public de Sauter. Nous sommes également présents dans ce type d'enseignes avec des solutions de traitement d'air, mais il s'agit encore d'une solution naissante pour les consommateurs. Notre force est de toujours rester innovants sur les solutions de chauffage, en matière de design ou de chaleur perçue, en nous appuyant sur notre R&D, qui représente annuellement 4 % de notre chiffre d'affaires.

Nous avons notamment un axe de recherche très fort sur la connectivité des radiateurs, avec, en ligne de mire, le souhait d'éduquer en masse les utilisateurs à s'emparer plus franchement de ces technologies, pour mieux maîtriser leurs consommations énergétiques."
Un radiateur à l'installation simplifiée
Pour coller à ce mantra, Sauter, dix ans après le lancement de son radiateur Sibayak, revient avec le Sibayak 2, une version plus évoluée qui permet, selon le fabricant, une économie d'énergie de 30 % par rapport à la version antérieure.

Si l'objectif est clairement de simplifier un appareil, avec notamment la suppression du brasage des tubes, le remplacement par des flexibles en PER et un raccordement électrique basique afin de pouvoir mieux booster les ventes sur le segment du bricolage, l'idée consiste aussi à faire entrer la domotique dans les habitudes. Les fonctions intelligentes de l'appareil ont ainsi été poussées, comme la programmation, avec un détecteur de présence, et la fermeture / ouverture des fenêtres, qui lui sont associées.
Démocratiser la connectique
Proposé en versions 1.000, 1.500 et 2.000 watts, le Sibayak 2, dont la production sera exclusivement assurée dans l'usine vendéenne, devrait atteindre annuellement 100.000 unités, principalement sur la période septembre / mars, lorsque les ventes sont les plus massives.

"Aujourd'hui, à peine 4 consommateurs sur 10 utilisent pleinement les fonctions de connectique de leurs appareils, et il reste encore beaucoup de pédagogie à faire pour les convaincre de profiter à plein de ses avantages, poursuit Marc Benolol. Le Sibayak 2 est donc une porte d'entrée parfaite, alors que la connectivité était auparavant réservée à des produits de plus haute qualité, sur le quartile supérieur." Faire évoluer les produits, tant d'un point de vue technique qu'esthétique, est donc devenu un leitmotiv pour Sauter.

Et pour cause. L'usine de Sauter, qui abrite un département design, a ainsi fait ses calculs : la durée de vie esthétique d'un produit est comprise entre 5 et 7 ans.
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