Comment ce boîtier intelligent permet de réduire de 25% la consommation des chauffe-eau électriques

Par   Sophie SANCHEZ

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Publié le 20 mars 2025
Crédit photo Elax Énergie
Le boîtier est géré en temps réel par une intelligence artificielle afin de réduire la température tout en préservant le confort.
INNOVATION. Le boîtier connecté d'Elax Énergie pilote la température de consigne à l’intérieur des chauffe-eau électriques en fonction des besoins. La start-up a déployé cette solution chez 80 bailleurs sociaux sur tout le territoire français et cherche à présent des partenaires pour adresser le marché des particuliers.

Parmi les principales dépenses liées à l’occupation d’un logement, il y a d’abord le chauffage avec une facture qui peut atteindre de 1.000 à 1.500 € par an, mais aussi l’eau chaude sanitaire dont le coût peut monter à 400 à 500 € par an. La start-up Elax Énergie a mis au point, avec l’appui de laboratoires de recherche, un boîtier intelligent qui permet de piloter la température de consigne des chauffe-eau électriques et, ce faisant, de réduire en moyenne de 25% leur consommation d’énergie.

Dans un cumulus standard, comme l’explique le président-directeur général de l’entreprise Thomas Tirtiaux, l’eau est habituellement chauffée à 69°C. Avec le boîtier Elax, la température s’adapte à la consommation du foyer et peut ainsi être abaissée de manière contrôlée à 55°C pour l’utilisation quotidienne de deux personnes. Pour autant, de manière régulière, la température est remontée à 65°C pour éviter tout risque de développement de la légionellose et préserver de bonnes conditions sanitaires.

Gestion en temps réel par une IA

Le boîtier est géré en temps réel par une intelligence artificielle afin de réduire la température tout en préservant le confort. Doté d’une carte Sim 4G, il envoie les données de manière sécurisée et autonome aux serveurs de l’entreprise. L’interface utilisateur a été conçue pour être intuitive.

"Comme la température est abaissée, la consommation d’énergie des chauffe-eau, qui atteint 15 mégawattheures sur tout un cycle de vie, est également réduite et, avec elle, les émissions carbone qui atteignent en moyenne 700 kg de CO2 par équipement", souligne Thomas Tirtiaux. Ainsi Action Logement, la première foncière résidentielle en Europe avec 1 million de logements, souhaite équiper 140.000 habitations du boîtier Elax, ce qui lui permettra d’éviter l’émission de 28.000 tonnes de CO2.

Doté d’une carte Sim 4G, le boîtier envoie les données de manière sécurisée et autonome aux serveurs de l’entreprise. © Elax Énergie

La réduction de la température diminue aussi l’accumulation de calcaire, ce qui allonge la durée de vie des chauffe-eau, qui peut ainsi passer ainsi de 9 à 13 ans, sachant que chaque cumulus contient 15 kilos de métal. Une manière aussi de contribuer à la préservation des ressources.

"Cette solution, qui a demandé quatre ans de développement avec des laboratoires de recherche situés en Belgique, en est à sa troisième version", note le PDG. Elax Énergie a commencé les tests et le déploiement en 2021 auprès des bailleurs sociaux, qui, soucieux de leurs locataires, sont souvent les plus en pointe en matière d’économies d’énergie.

15 millions de chauffe-eau électriques en métropole

Le succès est là : plus de 80 bailleurs sociaux ont adopté le boîtier Elax qui équipe d’ores et déjà 26.000 logements, un chiffre qui passera à 50.000 à la fin 2025. La start-up, qui a créé 40 emplois en propre, fait fabriquer son thermostat à Lannion (Côtes-d'Armor), chez Novatech Industries, ce qui a permis de créer cinq autres postes.

L’entreprise, qui prévoit de parvenir à la rentabilité dès 2026, a l’ambition d’équiper 500.000 logements d’ici à 2030 et de doubler en parallèle ses effectifs d’ici à 2028. "Le marché est vaste puisqu’on compte 15 millions de chauffe-eau électriques en France hexagonale, qui représentent près de 4,5% de la consommation électrique nationale", relève Thomas Tirtiaux. Elax Énergie cherche à présent des partenaires afin d’adresser le marché des particuliers.

La start-up travaille aussi avec RTE et la Commission de régulation de l’énergie (CRE) afin de soulager le réseau électrique lorsqu’il y a des pointes de consommation et d’exploiter ainsi au mieux les énergies renouvelables. Un projet qui fait dire à Thomas Tirtiaux, qui ne se connaît pas de concurrent en France, que son entreprise "a un temps d’avance sur ses homologues à l’étranger, qui n’en sont pas au même degré d’avancement".


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