Perceptions, freins, motivations : ce que les Français pensent vraiment de la rénovation énergétique

Par   Corentin PATRIGEON

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Publié le 22 mai 2025
Crédit photo iStock/yunava1
EN CHIFFRES. Les particuliers sont de plus en plus nombreux à vouloir améliorer la performance énergétique et environnementale de leur logement, et donc à se lancer dans des travaux. Une étude dévoilée par le réseau Cler détaille les pratiques et les attentes des ménages.

À l'heure où les répercussions du réchauffement climatique sont de plus en plus palpables, les Français semblent bien décidés à passer à l'action... en rénovant leur logement. D'après une étude commandée par l'association Nuances d'Avenir, réalisée par le cabinet Verian auprès de 2.000 personnes et dévoilée par le réseau Cler, les particuliers sont de plus en plus nombreux à vouloir améliorer la performance énergétique et environnementale de leur habitation, et donc à se lancer dans des travaux. Voici, en quelques chiffres clés, les principales informations à en retenir.

1 Français sur 2 a déjà entrepris des travaux de rénovation chez lui

La rénovation énergétique jouit visiblement d'une bonne notoriété, puisque 8 personnes sur 10 déclarent en avoir déjà entendu parler, et 49% disent avoir déjà entrepris des travaux chez eux, dont plus d'un quart au cours des cinq dernières années. Parmi ceux qui n'ont pas encore franchi le pas, à peu près 40% souhaiteraient passer à l'action dans leur logement actuel.

23% jugent la consommation énergétique primordiale

Selon l'étude, 59% de nos compatriotes considèrent que la consommation énergétique d'un logement, du chauffage à l'éclairage en passant par l'eau chaude, est un critère important, et 23% la jugent même primordiale. En toute logique, ils sont aussi 69% à prêter attention au DPE (diagnostic de performance énergétique) lors de l'achat ou de la location d'une habitation. Mais globalement, plus d'un Français sur 3 (36%) estime que son logement actuel est énergivore.

Dans le détail, 63% invoquent la mauvaise isolation thermique, 40% des températures basses, 31% un chauffage inefficace, 26% des appareils trop gourmands en énergie et 18% un usage intensif d'appareils électriques. Fait notable : 14% des sondés ne savent pas si leur logement consomme de l'énergie, et ils sont même 7% à ignorer comment faire pour évaluer cette consommation.

42% changent en priorité leur système de chauffage

Le Cler souligne que les motivations poussant à réaliser des travaux de rénovation énergétique sont bien identifiées par les particuliers, au premier rang desquelles se trouve, sans surprise, l'argument économique. Soixante pour cent des personnes interrogées mentionnent en premier lieu la baisse de leurs factures d'énergie, et 54% l'amélioration de leur confort.

L'aspect environnemental est moins bien considéré, avec seulement 29% de réponses relatives à la diminution de l'empreinte carbone du ménage. Parmi les travaux les plus cités, le remplacement des fenêtres et l'isolation des toits et des combles arrivent en tête, avec respectivement 52% et 45%, devant le changement du système de chauffage (42%) et l'isolation des murs intérieurs et extérieurs (39%).

Le coût financier reste le premier obstacle pour 66% des Français

Pour les deux tiers des sondés, le montant des travaux de rénovation énergétique demeure le premier frein, devant la durée des travaux, la disponibilité des entreprises ou les contraintes de copropriété. Les dispositifs d'aide souffrent pour leur part d'une méconnaissance et d'un manque de clarté.

En effet, si la moitié des répondants ayant déjà réalisé des travaux affirment avoir bénéficié d'un soutien public, ils sont tout autant à admettre dans le même temps ne pas bien connaître les solutions disponibles. Ma prime rénov' reste d'ailleurs le dispositif le plus utilisé (32% des réponses), devançant les mécanismes de réduction d'impôt, le taux de TVA réduit ou l'Éco-prêt à taux zéro.

Revenir à la réforme de 2024

En commentaire de l'étude, le réseau Cler formule quelques recommandations, à commencer par "un retour aux ambitions de la réforme de 2024, avec un budget global de 5 milliards d'euros". Une enveloppe qui, selon l'association, "permettrait de maintenir les barèmes actuels pour les rénovations performantes, mais également de renforcer les capacités de l'Anah (Agence nationale de l'habitat) et des acteurs de l'accompagnement des ménages (espaces conseil France Rénov' et Mon accompagnateur rénov')".

Ces derniers seraient ainsi en mesure de faire face à l'augmentation des dossiers et pourraient du même coup réduire les délais de paiement, tant pour les ménages que pour les entreprises. Le Cler suggère enfin "une communication adaptée et accompagnée sur les aides" afin d'inciter davantage de ménages à sauter le pas.


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