Résidentiel : comment le pilotage des équipements peut promettre jusqu’à 30 % d’économies d’énergie

Par   Yousra GOUJA

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Publié le 22 octobre 2025
© iStock / Javier Ruiz
Un thermostat pilotant le chauffage d'un logement.
FOCUS. D'après une étude inédite d'Ignes et du CSTB, les bénéfices en matière d’économies d’énergie et de confort thermique d’été offerts par un pilotage global des équipements d’une maison pourraient atteindre les 30 %. En 2014, le chiffre de 15 % d’économies sur le chauffage avait déjà été avancé.

Vers toujours plus d'économies d'énergie grâce à la GTB ? Ignes (Alliance des industriels des solutions électriques et numériques) et le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) ont dévoilé les résultats d’une étude inédite évaluant les bénéfices en matière d’économies d’énergie et de confort thermique d’été offerts par un pilotage global des équipements d’une maison.

"Cette fois, il s’agit d’une étude plus large sur l’ensemble des systèmes connectés", explique Pascal Portelli, président d’Ignes. Et de rappeler que "le référentiel de 2014 est vieillissant" et que l’objectif était "de disposer de bénéfices chiffrés d’un système de pilotage connecté en maison individuelle". En 2014, le cabinet de conseil Carbone 4 et le CSTB avaient en effet démontré qu’un thermostat programmable permettait jusqu’à 15 % d’économies sur le chauffage.

Comme le détaille Anne-Sophie Perrissin-Fabert, déléguée générale d’Ignes, "l’évaluation de 2025 porte sur plusieurs critères : la consommation d’énergie, le confort thermique, les émissions de gaz, etc". Le système de pilotage connecté étudié inclut les fonctions chauffage et froid, l’eau chaude sanitaire et la protection solaire.

Deux scénarios ont été modélisés sur une maison représentative du parc français, de 100 m², pour deux types de ménages : une famille avec enfants et un couple de retraités. Plus de 1.500 simulations ont été effectuées sur les logiciels du CSTB dans le cadre de cette étude qui a duré environ trois ans.

Jusqu’à 30 % d’économies d’énergie

Les résultats sont sans appel : jusqu’à 30 % d’économies d’énergie par an grâce au système global connecté, peu importe le climat, et ce grâce au système global de pilotage (hors bâtiments climatisés), incluant le chauffage, la production d’ECS et la gestion des protections solaires automatiques.

"Quelle que soit la fréquence d’occupation du logement, le système de pilotage connecté réduit les consommations, avec des gains relativement équivalents pour une famille avec enfants ou un couple de retraités", précise Anne-Sophie Perrissin-Fabert. Le thermostat programmable pièce par pièce permet que seules les pièces occupées soient chauffées.

Le système de pilotage connecté étudié inclut les fonctions chauffage et froid, l’eau chaude sanitaire et la protection solaire. Deux scénarios ont été modélisés sur une maison représentative du parc français, de 100 m², pour deux types de ménages : une famille avec enfants et un couple de retraités. © Capture d'écran étude Ignes / CSTB

"Dans le cas d’une maison climatisée en zone H3, les économies peuvent atteindre 35 % grâce au système global de pilotage", ajoute-t-elle. À titre indicatif, cela représente une diminution de la facture annuelle estimée entre 470 et 770 € pour une maison non isolée, et entre 250 et 320 € pour une maison isolée (RT 2012). Les gains ne se limitent toutefois pas à l’énergie.

Côté bien-être, plus de confort est observé en été, avec "jusqu’à 50 % de réduction de l’intensité des inconforts" grâce au pilotage automatique des volets roulants. En hiver, il peut subsister des inconforts froids mais de courte durée car la détection de présence pièce par pièce relance le chauffage dès que les occupants entrent dans une pièce précédemment inoccupée.

L’analyse en cycle de vie regarde de son côté l’investissement dans les solutions de pilotage connecté et les bénéfices. Résultat : "Jusqu’à une tonne de CO₂ économisée par an grâce aux économies d’énergie en phase d’usage générées par le système de pilotage connecté", annonce la déléguée générale d'Ignes. Côté usage, 10 % du temps d’utilisation du smartphone est consacré au pilotage.

Vers une maison plus flexible… et sans surconsommation

Un réel décalage automatique des consommations est constaté : "La maison devient flexible et ne génère pas de surconsommation d’énergie, si la gestion est fine". Mais attention aux idées reçues : "Le 'à distance', c’est trompeur", prévient Pascal Portelli.

Le système se fonde sur le comportement des occupants, avec un réenclenchement réalisé lorsque les occupants indiquent au système qu’ils sont absents, sur leur smartphone. Pour l’instant, l’étude ne porte que sur une maison individuelle mais les équipes d'Ignes assurent que "le collectif sera l’épisode 2".

Toutefois, elles s’attendent à "ce que le logement collectif ne soit pas homogène". Et pour conclure, son président insiste : "Il y a encore plein de gisements d’économies d’énergie à aller chercher. On doit davantage regarder l’apport de la gestion solaire (volets, panneaux photovoltaïques, etc)."


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